La première écoute d’un nouvel album de Motörhead génère automatiquement deux types de sentiments. Tout d’abord de la joie, car cela nous ramène à nos jeunes années et automatiquement  l’on en trépigne d’impatience, mais l’inquiétude laisse également poindre le bout de son nez. En effet, même si le groupe a (très) rarement déçu en proposant des albums indignes de son statut (à part quand  même March Or Die et Bastards), le risque existe car après vingt-sept années de carrière et vingt-et-un albums (sans compter les tonnes de compilations et de lives non officiels), il est difficile de rester constant dans la créativité.
 
Déjà premier signe de satisfaction, la pochette est magnifique, représentant l’incontournable Overkill, à plusieurs facettes, en fusion au dessus d’un champ de bataille.
 
« Inferno » démarre sans le moindre temps mort par l’imparable enchaînement de « Terminal Show » et « Killers » et là on se dit : putain que c’est bon…  Le groupe joue vite, a le son auquel il nous a habitué depuis « Sacrifice » mais en encore plus énorme et les compos, très inspirées, tournent à bloc.
 
Après, le tempo ralenti un poil, et la suite de l’album s’alterne ainsi entre morceaux très enlevés et d’autres plus lourds. Le solos de Phil Campbell sont constant dans l’excellence (eux aussi parmi ses meilleurs jamais écrits) et le guitariste bénéficie d’un volume adéquat permettant d’en profiter pleinement.
 
Rien à dire sur le jeu de Mikkey Dee, qui est totalement conforme à ce que nous propose constamment le batteur que ce soit sur album ou en live : Il frappe fort, a la régularité d’un métronome et a un son énorme.
 
Quelques titres tranchent un peu : le plus rock « Life's A Bitch », l’inévitable ballade pourrie (Lemmy en glisse une par album) « Keys To The Kingdom » et enfin le dispensable blues « Whorehouse Blues ». Finalement on se dit que Inferno aurait été une totale tuerie sans ces deux derniers titres, et aurait malgré cela totalisé dix morceaux, ce qui aurait été largement suffisant. Il n’empêche qu’ Inferno est le meilleur album de Motörhead depuis Overnight Sensation et qu’il bénéficie d’une production exceptionnelle.
 
Nota : L’édition limitée contiendra un DVD avec les clips « Brave New World » et « Serial Killer », « We are Motörhead » Live et un making of.
 
[8,5/10] Murder-One
 
 
 
 
SPV / 2004
 
Tracklist (55:48) : 01. Terminal Show 02. Killers 03. In The Name Of The Tragedy 04. Suicide 05. Life's A Bitch 06. Down On Me 07. In The Black 08. Fight 09. Year Of The Wolf 10. Keys To The Kingdom 11. Smiling Like A Killer 12. Whorehouse Blues