Le groupe de grind lorrain Blockheads a retourné le Galaxie lors de la dernière édition du Metal Therapy et arrive très bientôt avec son nouvel album Shapes of Misery (voir chronique), votre site préféré en a profité poser quelques questions à Nico, batteur du groupe, à propos de leur musique, de leurs idées et des frasques de son chanteur sur scène…
 
18042010-01Metalchroniques – Tu peux peut-être commencer par présenter Blockheads ?
Nico – Ok. Bon ben on est Blockheads, on vient de Nancy, ça fait plus de dix ans qu’on tourne. On a commencé en 92 avec un album un peu particulier, on a changé un peu depuis. Là c’est notre quatrième album qui sort après Last Tribe, Watch Out et Human Parade voici Shapes of Misery, qui est prévu pour le 15 Mai normalement.
 
– Vous avez l’air d’avoir beaucoup de choses à dire, avec un côté assez militant, tu peux nous parler un peu des sujets que vous abordez ?
– On est pas militant en fait… On expose des choses, on essaie de faire passer des choses aux gens, de les faire réagir… La décision qu’ils vont prendre après ça ne nous regarde pas, chacun a ses opinions… On essaie juste d’expliquer et de montrer les choses. Après ce qu’on peut aborder comme sujet, c’est toujours les sujets liés au social, à la politique et aux problèmes qu’on peut rencontrer à droite à gauche comme le travail des femmes, on défend surtout certains droits.
 
– Et sur le nouvel album en particulier ? Vous parlez de quoi ?
– Euh… Il y a un titre sur l’autorité des gens, et sur les problèmes de la main mise sur l’argent et les problèmes actuels. On parle aussi de l’exploitation des mines en Afrique qui vont, pour faire plaisir à des gens qui veulent un diamant au cou, faire des exploitations terribles avec des gamins qui bossent dans des conditions atroces. C’est dire un petit peu, que pour avoir tout ça vous faites du tort et vous créez le bordel.
 
– Je n’ai pas encore pu écouter l’album en entier, mais je trouve qu’il en ressort quand même des influences hardcore.. Et punk comme pour le deuxième titre…
– Oui tout à fait…
 
– Quelles sont vos réelles influences au final ?
– Nos réelles influences… Blockheads est toujours resté sur une ligne qui est assez claire : l’application du grindcore. Point. Après il a toujours été vrai pour nous qu’il faut trouver le morceau qui apportera le plus d’énergie et c’est avec cet esprit là et ce but là que nous nous sommes tournés vers des styles de musique dans lesquels on va trouver des chefs de file qu’on apprécie encore beaucoup même si ils ne nous influencent plus autant… Et effectivement on a des groupes qui nous ont beaucoup impressionné dans le style hardcore et logiquement dans le style grind. Après c’est normal qu’il y est des influences, un style nous semble puissant et c’est comme ça qu’on arrive à avancer dans le style. Quand tu dis punk ouais c’est pas étonnant que ce soit dans le chant ou dans certains rythmes.
 
– Et justement tu dis que tu veux appliquer le grind à fond mais on sait assez que le grind est applicable de différentes façons, donc tu te situes comment sur la scène française et par rapport aux autres groupes ?
– On a jamais cherché à se situer… Pour savoir si on est un grand groupe ou… Après sur la scène, comment on se situe ? On est grindcore pur. Quand je dis pur ça ne signifie pas puriste mais on reste attaché à tout ce qui fait le grindcore comme Napalm Death, Carcass, Terrorizer… Et pour les différentes branches qui se sont constituées comme avec Gronibard et le pronogrind, ça a bien évolué et ils ont du succès ce qui est super pour eux, on s’entend bien et on a déjà joué ensemble, mais on préfère leur premier groupe qui était plus grind… Après nous on est resté dans ce genre précis mais il y a des gens qui font très bien du porno ou du goregrind…
 
– C'est sur scène visiblement que vous prenez toute votre ampleur comme on a pu le voir avant (cf live report du Metal Therapy 2006), quel est votre but quand vous débarquez sur scène ?
– Ben le but est exactement le même que celui qu’on poursuit avec nos albums : c’est d’être efficaces à 200% et quand tu cherches ça sur l’album il faut que ce soit net propre et énergique donc sur scène tu ne peux pas rester dans ton coin… Il faut faire bouger les gens, et un concert qui est réussi pour nous c’est un concert avec du bordel partout et la scène en bordel et où on sent que les gens ne sont pas là pour écouter de la musique mais pour la vivre.
 
– Et ça va votre chanteur ne s’est jamais blessé ?
– On a rarement eu de blessures sur lui mais sur les autres oui, comme des coups de micro qui se sont perdus dans les dents des gratteux (rires) mais ça va d’habitude ça se passe plutôt bien ! Il est souple donc il hésites pas à rentrer dans le tas…

18042010-02– Pour les concerts, vous avez fait de grandes choses quand même…
– Oui enfin il n’y a jamais eu de grosses tournées, plutôt des grosses dates.
 
– Et justement une tournée ça ne vous dit pas ?
– On est en train d’en monter une qui arrive très bientôt d’ailleurs puisqu’on part dans le Sud-Ouest, du côté de Bordeaux et c’est vers fin Mai pendant les jours fériés. On va faire une série avec Bordeaux, Angoulême, Poitiers et Toulouse. On fait ces quatre dates là pour l’album et après on essaiera d’en faire plus sur Le Havre et d’autres à la maison. Mais on ne peut pas faire des tournées tout le temps puisqu’on a chacun des boulots et voilà ça reste rare…
 
– Et tu me disais avant que votre concept studio se retrouve sur scène, mais est ce que vos compositions passent d’abord par la phase de la scène ou est ce que vous les enregistrez avant ?
– Ils sont tous passés en live. En fait on ne fait pas une tournée pour promouvoir un album, on fait juste un album quand on a assez de bons titres pour les mettre sur un skeud et les sortir, c’est ça qui détermine notre manière de faire. Tous les morceaux qui sont sur l’album, on les jouait déjà, parfois même depuis trois ans.
 
– Et sinon pour les futurs projets du groupe ?
– Nos projets c’est d’essayer de continuer avec cet album, de sortir une version vinyle, parce que c’est un truc qui nous tient à cœur et après ben de partir pour cette fameuse tournée dans le Sud-Ouest. On a aussi un festival en République Tchèque où on va jouer et qui va sûrement être un très beau concert et après à la rentrée on va essayer de lancer une tournée vers le Nord ou vers l’Est.
 
– Et puisque tu parles de dates à l’extérieur, quel est votre rapport avec l’étranger ? Vous restez particulièrement français ou…
– Non, non ! On bouge beaucoup et on aimerait bien bouger encore plus vers l’étranger parce que c’est quelque chose qu’on aime beaucoup, on a déjà fait des dates en Autriche et en Allemagne, on aimerait bien faire l’Angleterre… Mais ça dépend des années… Après c’est vrai qu’on ne fait pas énormément de concerts sur le final. Là ça va reprendre.
 
– Vous essayez surtout de faire des grosses dates ?
–  Ben c’est surtout des dates à placer quand on a tous le temps…
 
– Oui vous avez déjà joué avec Napalm Death ?
– C’était un concert excellent avec Nasum, Nostromo et Napalm, une excellente affiche pour un excellent concert…
 
– Sinon vous vous concentrez uniquement sur Blockheads ou est ce que vous avez tous des petits projets à côté ?
– On a pas de petits projets pour la bonne et simple raison que l’on ne pourrait pas se le permettre au niveau temps. Par contre notre bassiste a rejoint récemment un groupe de grind à Nancy… Mais bon il a un peu de temps et il habite à Nancy même donc il arrive à concilier les deux.
 
– Tu as un dernier mot à dire pour le public ? C’est comme ça d’habitude qu’on laisse finir nos interviews…
– Un dernier mot pour les fans ? Ben j’espère que ça leur a plu. Merci à tout le monde, ça c’est classique ; par contre ce qui est moins classique c’est que quand vous venez en concert n’hésitez pas à monter sur scène et à foutre le bordel… C’est le moteur principal du groupe, on ne fait pas les concerts pour nous mais pour le partage…

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