officiumtriste_givingSi pour certains, évoquer des pays comme l'Angleterre ou la Finlande revient à parler des Eldorados du Doom, il ne faudrait peut oublier que certains autres pays, plus « discrets » sur cette scène, ont engendré des groupes dont la discographie et le longévité méritent qu'on y jette une oreille attentive. Prenons l'exemple de la Hollande : si d'aventure vous rencontrez un jour un Batave et amenez la conversation sur ce sujet musical, nul doute qu'il vous citera spontanément Officium Triste. Il faut dire qu'avec presque quinze ans et quelques albums (dont les cultes The Pathway ou Reason) au compteur, nos gaillards de Rotterdoom sont devenu une sorte d'institution en matière de Doom/Death en pays batave. Et ce n'est pas la sortie de leur petit dernier, Giving Yourself Away qui devrait contredire cet état de fait.

Alors, qu'en est-il, musicalement parlant ? Hé bien, s'il fallait vous en parler à la louche, je vous dirais que comme à son habitude, Officium Triste nous livre un album de Doom/Death « à l'ancienne », plutôt influencé par Anathema (dans leur période doom/death), sans aucune accélération, et comprenant un clavier. Ce qui serait exact, mais plutôt injuste envers nos amis venus du pays de la cigarette qui fait bêtement rire… C'est qu'Officium Triste a su, depuis ses débuts, se façonner un style immédiatement reconnaissable.

Bien sûr, la musique est lente, soutenue par des guitares accordées très grave, mais il y a chez ce groupe un sens de la mélodie, présente en permanence (soit emmenée par une guitare lead, soit par un synthé), qui fait que certaines chansons vont vous rester vrillées des heures à la tête. Je met au défi quiconque d'entre vous de ne pas instantanément retenir la mélodie de « Your Eyes », morceau d'ouverture de l'album, qui selon moi va se faire une place de choix à coté de « Roses On Your Grave » comme future chanson culte d'Officium Triste. Le reste des chansons de l'album, sans être du même tonneau, reste néanmoins de qualité plutôt constante (c'est à dire bonnes!), bien servies par une production puissante, dans le style que nous évoquions précédemment, faisant la part belle à de longs moments épiques emmenés par ces petites mélodies qui vous vrillent la tête, le thème des paroles les différenciant les unes des autres (on y parle, oh surprise, de mort, de chagrins d'amour, de la peur de soi….) La seule autre petite surprise viendra probablement du titre « Inside the Mind », titre que n'aurait probablement renié un Novembers Doom, pour une fois écrite sur un rythme ternaire.

En guise de conclusion, que retenir de cet album ? Qu'il a, je pense, les qualités et les défauts intrasèques à la plupart des albums de Doom/Death « classiques » : l'écouter est avant tout une question d'humeur… les chansons étant d'une grande constance musicale, il peut parfois lasser si l'on n'est pas dans le bon état, alors que d'autres fois, son écoute paraîtra n'avoir duré qu'une petite demi-heure. En tous cas, si vous êtes de ces fans d'Anathema qui regrettent les premières heures du groupes, et recherchiez un autre groupe évoluant dans les mêmes sphères sans tenir de la copie, cet album est fait pour vous !

Doomfred (07/10)

 

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Displeased Records / 2007

Tracklist (47:48) : 01. Your Eyes 02. My Charcoal Heart 03. Signals 04. On the Crossroad of Souls 05. Inside the Mind 06. Master of your Own Demise