Cinquième opus pour les italiens de Secret Sphere depuis leur formation en 1997, leur line up n’ayant pas évolué depuis le précédent Heart and Anger de 2005. Les six d’Alessandria persistent st signent dans leur Heavy Power metal symphonique et bien couillu par instants. Et allez, encore des rejetons aux Helloween, Gamma ray, Savatage et autres Blind Guardian, dont les influences se ressentent d’ailleurs toujours nettement, devez-vous penser…

Et la réponse à votre question sera oui et non, car si les quatre opus précédents quoique sympathiques souffraient d’être catalogués ersatz de X ou sous Y, il y manquait le liant, la qualité uniforme des compositions, et surtout une Personnalité. En fait tous les petits plus rendant une galette appréciable dans la pérennité. Le potentiel était sous-jacent et se ressentait, mais restait à l’état de jachère. Il ne se dévoilait que par intermittence, car bridé par les carcans du clonage musical dans lequel s’empêtraient les Secret Sphere en singeant leurs combos préférés et sources de créations. Fi de ces défauts de jeunesse avec ce Sweet Bloody Theory qui coupe enfin un cordon ombilical devenu plus que gênant.

Album conceptuel inspiré des mondes étranges des films de Tim Burton, et plus précisément de « Corpse bride » -Noces funèbres- et « Nightmare before christmas » – l’étrange noël de monsieur Jack-, la source de jouvence initiale n’étant pas autre que la nouvelle « The vampire » délivrée en 1819 par l’illuminé italo anglais John William Polidori. Ce dernier, qui se suicidera à 25 ans en ingurgitant tout simplement du cyanure étant considéré comme le père des œuvres de fiction traitant de vampires. La trame, conséquente et envoutante, profite de plus de deux atouts majeurs. D’abord la toile de fond sonore alternative issue de l’excellence de David Elfman, le compositeur attitré de Sieur Burton, et auteur d’innombrables bandes son sur des movies tels Spiderman, Men in black, Will hunting ; et j’en passe, la liste étant trop longue. Ensuite, la production sur mesure tissée par Achim Köhler (Primal fear) est parfaitement ciselée, restituant subtilement le panel d’émotions délivré. Epique, Fantasy, envoutant, grotesque, l’univers musical délivré par la bande à Roberto « Ramon » Messina, le chanteur, s’est étoffé à tous les étages et est un véritable tremplin à la diversité des ambiances et des tempos de la tracklist. Plus de linéarité vous faisant perdre le fil de la délectation auditive, mais un véritable mouvement de ressac sensitif stimulant continuellement vos neurones étiquetés « Pur plaisir ».

Le titre « From a dream to nightmare » est l’exemple type de cette nouvelle capacité à subjuguer des latins. Claviers emphatiques omniprésents ou volutes évanescentes, guitares incandescentes, batterie énorme et rythmique blindée, breaks et cassures polies, soli et duo tendant vers la perfection… Chaque pièce du puzzle mélodique s’intègre parfaitement dans la progression de la composition jusqu’à devenir « fusion jouissive », la touche ultime étant le timbre de voix du singer. Loin d’être un coup d’épée dans l’eau, ou une perle unique, la recette s’applique avec la même réussite sur les 11 titres proposés… Mention spéciale au titre éponyme à l’album « Sweet blood theory » tout simplement divin, à « The shadows of the room of pleasure » pour son coté psychédélique déjanté, à un « Stranger in black » sévèrement burné… Et arrêtons là les louanges, la liste n’étant pas exhaustive. Même « The butterfly dance » la sempiternelle semi ballade inhérente à ces combos Power est de haute tenue, et Jon Bon Jovi s’enorgueillirait de l’avoir composé.

Finalement, pour un style métal que l’on dit répétitif et épuisé car sillonné en tous sens depuis des lustres, 2008 aura été un grand cru confortant tous ceux pensant le contraire. Si il est véridique que certains « cadors », les pseudos « maitres du genre » établis depuis bien (trop ?) longtemps et ayant une propension majoritaire à se répéter à force de péter dans la soie, nous laissent régulièrement le cul entre deux chaises… Il est assurément certain aussi qu’ils devraient se méfier de ne pas être submergés et engloutis par des Symphonity, Theocracy et autres Secret sphere… qui sans révolutionner le genre lui rendent cependant tout son mordant, son attrait, ses lettres de noblesse.

Pas de serpent se mordant la queue avec ce Sweet Blood Theory, un superbe album, tout simplement.

Metalpsychokiller (09/10)

 

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Underclass / 2008

Tracklist 01. Evil Or Divine 02. Stranger In Black 03. From A Dream To A Nightmare 04. Bring On 05. The Shadows Of The Room Of Pleasure 06. Welcome To The Circus 07. The Butterfly Dance 08. Sweet Blood Theory 09. Feed My Fire 10. All These Words 11. Vampire's Kiss