crypic-tales-VII_Dogmata_of_MercyLes polonais savent faire du blackened death, tout le monde le sait. Les polonais savent être carrés mieux que quiconque, quand ils le veulent bien et qu’ils n’ont pas trop abusé de leur si appétissant alcool national. Et les polonais ont parmi leurs rangs des géants comme Vader et Behemoth. Puisque nous avons à faire ici à un groupe de blackened death de la catégorie de la  dernière formation citée, autant s’affranchir de la comparaison entre le monstre sacré et Cryptic Tales tout de suite, afin d’en être débarrassés et de pouvoir continuer cette article plus sereinement.
Alors non Cryptic Tales ne sont pas Behemoth, oui l’approche du chant est légèrement similaire, mais plus proche dans le découpage syllabique et dans le feeling du regretté Jon Nödtveidt (Dissection), oui la production est lourde aussi, mais non VII n’est pas Evangelion. Voilà qui est fait.
Les petits gars de Cryptic Tales font donc du blackened death élevé à la bouffe suédoise, avec ce bon vieux feeling polonais qui reste tout de même une constante. On retrouve du Behemoth et du Dissection dans le chant donc, mais aussi du Emperor dans l’approche d’ambiance, du Hypocrisy dans les guitares… Rien de bien dégoûtant en tout cas !
Mais voilà, si ce groupe arrive à nous faire secouer un peu la tête et que quelques mélodies gardent leur côté enivrant bienvenue, si l’apocalypse s’immisce dans quelques titres et si le tout se targue en plus d’un son bien foutu, il manque à tout ça un mouvement musculaire primordial chez l’auditeur : le haussement de sourcil. 
En effet rien ne surprend, rien ne vient nous prendre aux tripes ici. On admet volontiers la réussite de l’alchimie provoquée dès Purgatory, et on accepte avec plaisir un aspect black ambient qui se voit bien mieux géré à partir du titre Set The Unholy Icons Free (clavier plus subtile, rythmique plus appuyée) mais on ne se retrouve jamais à crier au génie, ou même à adhérer sans refrènement à ce que nous proposent Cryptic Tales. 
Non, on ne peut pas se laisser séduire au long terme par cette voix un peu trop monotone qui ne souffre pourtant pas de tares irréparables. Non, on ne peut pas accepter les guitares qui épuisent bien trop la même mélodie avant de nous surprendre dans un éclair de génie comme dans Valley of The Dolls II. Non, on ne peut pas accepter les influences mal digérées de Cradle of Filth qui plombent des claviers bien trop téléphonés…
Alors on se retrouve au final avec un album qu’on ne peut qu’apprécier, il ne fait rien de mal le pauvre… Mais qu’on ne relancera jamais avec un immense sourire pour le faire découvrir aux oreilles avides d’autres amateurs. On se laissera sagement secouer par cette galette qui ne fait rien de foncièrement mauvais, sans ne jamais rien faire de particulièrement bien non plus.

Necrogunslinger (06/10)

www.cryptictales.pl

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Empire Records / 2008

Tracklist (59;17) : 01.Purgatory 02.Towards modern darkness 03. Valley of the dolls II 04. Set the unholy icons free 05.In immortality 06. Like in the darkest stormy nights 07.VII Dogmata of mercy