Il y a quelques mois, Kataklysm sortait un EP, Cross the Redemption Line, qui était sensé nous faire patienter jusqu’à la sortie de leur prochain full-length, Heaven’s Venom. Chers lecteurs, réjouissons-nous, cette attente est terminée !

Fidèle à son monstre fétiche qui les suit depuis In the Arms of Devastation, l’artwork nous le présente ici en train de s’arracher le cœur, entouré de figures angéliques en train de piétiner une sorte d’ange. Si besoin en était, Kataklysm nous prévient dès l’artwork que le sang va être répandu (ça me rappelle leur chanson « Blood in Heaven » tiens). Côté musical, on ne risque pas d’être dépaysé. A l’instar d’In the Arms of Devastation et Prevail, Heaven’s Venom s’ouvre sur un sample (quelques phrases ici au lieu d’une seule sur les opus précédents).  Comme sur Prevail, Kataklysm démarre en nous assénant un premier morceau énorme où le groupe déchaine toute sa fureur, comme s’il s’était retenu pendant une trop longue période. Le groupe semble encore plus agressif (peut-être est-ce dû à la batterie qui est encore plus rapide qu’auparavant selon moi) mais pas moins mélodique pour autant. Les envolées mélodiques qui ont fait le succès du groupe en album ou en live sont toujours présentes mais pas uniquement dans les midtempos ou les passages plus lents. On retrouve aussi ses passages « lents » où Kataklysm installe cette ambiance lourde et malsaine typique de leur metal. Que ceux qui avaient peur de voir Maurizio délaisser son phrasé growlé typique (à cause de son phrasé plus crié dans Ex Deo) soient rassurés : il assure toujours un growl posé, plus compréhensible que la plupart des chanteurs death actuels. Du côté de la batterie, la maitrise est toujours aussi présente. Max torture ses fûts comme rarement auparavant. Mais comme pour tous les autres membres, il ne s’agit pas que de brutalité pure. Il lui est certes difficile d’être « mélodique » au sens pur du terme mais il compense par un feeling et un groove sans faille. Il faut souligner qu’il est bien aidé en cela par Stéphane à la basse et Jean-François à la guitare. Côté originalité, même si Kataklysm fait du Kataklysm pur et dur sans en dévier (leur demander de faire autrement reviendrait à demander à Slayer de jouer des balades romantiques), il le fait très bien tout en proposant des compositions inspirées, qui sonnent immanquablement comme du Kataklysm mais qui ne sont pas non plus du déjà-entendu chez eux. Ces compositions semblent par ailleurs taillées pour l’expérience live (le groupe en joue d’ailleurs déjà quelques-unes en tournée avant même la sortie de l’album) avec leurs changements de rythme incessants, les parties plus blastées ou les parties plus lentes où le groupe est tout aussi destructeurs pour vos oreilles, vos cervicales, votre dos (un titre comme « Push The Venom » va sans doute faire un malheur en live). Et si en plus de tout cela vous ajoutez une production en béton (même si la basse me semble un peu en retrait par moment), vous l’aurez deviné, vous tenez entre vos mains fébriles une galette énormissime.

En l’espace de dix brûlots, Kataklysm nous revient en pleine forme malgré des tournées incessantes et nous offre un album de death metal inspiré, du Kataklysm pur souche, sans faille. Un disque diaboliquement mélodique qui garde toute cette énergie et cette brutalité du northern hyperblast.

Site officiel: http://www.kataklysm.swizcorp.com/

Myspace officiel: http://www.myspace.com/kataklysm

Supercastor (09/10)

Nuclear Blast – 2010
Tracklist : 01. Soulless God / 02. Determined (Vows Of Vengeance) / 03. Faith Made Of Shrapnel / 04. Push The Venom / 05. Hail The Renegade / 06. As The Walls Collapse / 07. Numb And Intoxicated / 08. At The Edge Of The World / 09. Suicide River / 10. Blind Savior