oshy_02072011_Black_SeptembThe Forbidden Gates Beyond est le premier full length de Black September, groupe de Black Metal américain formé en 2006 n’ayant jusqu’à présent sorti que quelques EP ainsi qu’un split album et une démo. Et pourtant ! Pourtant on croirait à s’y méprendre avoir affaire à un groupe beaucoup plus expérimenté tant cet album envoie le boulet avec une efficacité, une brutalité et surtout une noirceur digne de vieux de la vieille de la scène Black US…

Mais vous n’êtes pas au bout de vos surprises (parce que oui, cet album est indéniablement une bonne surprise !) car sachez que c’est une demoiselle qui tient le micro. Ah ben ça, j’ai du m’y reprendre à plusieurs fois pour me rendre compte que je lisais bien. Etonnant, tant le registre est virulent et typique d’un Black viril et méchant comme seuls les hommes, les vrais, savent le jouer. Hé bien mettez vos a priori au placard bande de vulgaires phallocrates, car Jen Pickett chante comme un homme un vrai, si ce n’est mieux. Au-delà de cet important détail, Black September n’en fini pas de nous étonner, car bien qu’il semble sorti de nulle part (qui les connaissait avant cet album ???), ce groupe nous propose un Black Metal couillu, rapide, violent et foutrement noir et oppressant. Et pourtant, l’ensemble qui est sans aucun doute d’une densité qui pourrait en rebuter plus d’un, passe plutôt bien et ne donne même pas l’impression d’une certaine linéarité comme c’est souvent le cas avec ce genre d’album. Il faut dire que l’interlude « Hallow of decay » vient poser un peu de douceur et de mélodie(même si il est morbide à souhait) et aère quelque peu l’ensemble, ce qui est une bonne chose parce que Black September nous envoie tout de même un sacré pavé à la tronche et ne s’embarrasse pas de plans mélodique. Ouf, on respire un peu ! Mais ne croyez pas pour autant que le groupe à mis de l’eau dans son vin, car le reste, malgré quelques passages mid tempo, reste haineux et violent. Noir c’est noir comme dirait l’autre. D’où l’importance de profiter de ce court interlude.

La production n’est pas étrangère au sentiment d’oppression et d’étouffement qui règne pendant la quasi-totalité de l’album, car le son est travaillé de façon à avoir résultat presque crade, ce qui amplifie le côté haineux des compos. Loin des productions clinquantes actuelles, Black September joue la carte de la brutalité à fond et mise sur un son au rendu violent et poisseux (mais loin d’être désagréable pour autant). On se rapproche ici de la façon de sonner qu’on certains autres groupes de la scène US comme Averse Sefira par exemple, sans la reverbe sur les voix (voir les excellents Tetragrammatical Astigmata et Advent Parallax). 

Efficace, rapide, malsain et sans aucune concession, voilà le genre d’album haineux qui rend le Black si particulier et qui me donne envie de crier « All hail Satan » à qui veut l’entendre !

Sheol (08/10)

blackseptemberchicago.com

Prosthetics Records / 2011

Tracklist (36:28 mn) 1. The Forbidden Gates Beyond 2. Creation of Chaos 3. Hallow of Decay 4. Tyrants 5. Tombs 6. The Absence of Life & Death 7. Unleashed