L’année passée, après avoir passé pas moins de 3 ans sur la route pour promouvoir leur album du moment, Machine Head était entré en studio afin de composer un digne successeur à The Blackening, et je dois reconnaître que je ne m’attendais pas à avoir si vite des nouvelles d’un de mes combos favoris. À peine un an et demi après leur passage à Bruxelles lors du Black Procession Tour, Machine Head est déjà de retour avec leur opus VII, Unto The Locust. Voilà ce que l’on peut appeler une opération rondement menée : retour à la maison, un peu de repos et puis retour direct au charbon pour nous proposer 7 nouveaux morceaux… mais n’auraient-ils pas confondu vitesse et précipitation ?
 
Cette crainte, je l’avais, soyons honnêtes. The Blackening avait été un sacré pavé en son genre (il avait d’ailleurs terminé premier ex aequo du référendum de la rédac à l’époque) et repoussait les limites du groupe. Oubliée la période « creuse », le retour au premier plan de Machine Head était bel et bien confirmé avec cet album, deuxième volet du troisième diptyque (1). La question qui se posait donc était la suivante : qu’allait faire Machine Head ? Poursuivre sur sa lancée ou nous proposer, à nouveau, quelque chose de nouveau ?
 
La réponse est simple : ni l’un, ni l’autre. 
 
Dans un sens, Unto The Locust s’inscrit certes dans la lignée de The Blackening : morceaux longs et travaillés, une approche presque progressive délaissant le bon vieux rentre-dedans des débuts et une touche mélodique prononcée. Vous aviez aimé cette nouvelle orientation du groupe ? Vous allez être servis. Mais ce n’est pas tout. En effet, Machine Head semble ici vouloir encore davantage se démarquer de ses concurrents, notamment en faisant d’une sacrée ambition. La preuve ? Vous en connaissez beaucoup, vous, des groupes qui ouvrent leur album par une « sonate » en trois mouvements ? Autre surprise : « The Darkness Within » qui, jusqu’à sa montée en puissance, est pour le moins atypique dans la discographie. 
 
Certes, d’aucuns regretteront cette évolution du groupe et l’absence d’un véritable « hymne » comme « Davidian » en son temps. Cependant, nous ne pouvons pas reprocher au groupe de ne pas avoir évolué, et ces évolutions, au fil des ans, n’ont pas été abruptes. Depuis Through The Ashes Of Empires, Machine Head a su évoluer, mûrir, et le résultat aujourd’hui est plaisant. Je ne peux nier que j’aurais accueilli avec plaisir un ou deux morceaux moins tortueux et plus directs, mais je ne compte pas bouder mon plaisir. Unto The Locust est très bon et, bien qu’il ne suscite pas chez moi la même satisfaction que The Blackening, il reste plus que recommandable. Prenez le temps de l’écouter, encore et encore, et il se dévoilera à vous.
 
Mister Patate [08/10]
 
(1) vous n’aviez jamais remarqué que les 6 premiers albums de Machine Head peuvent être regroupés par paires ? Réfléchissez-y un peu…
 
Site Officiel: www.machinehead1.com/
 
MySpace Officiel: www.myspace.com/machinehead
 
Roadrunner Records / 2011
Tracklist ()
01. I Am Hell (Sonata in C#)  02. Be Still and Know 03. Locust 04. This is the End 05. The Darkness Within 06. Pearls for Swine 07. Who We Are