Son : La cata pour Heathen, sinon assez bon pour le reste.

Lumières : D'un très bon niveau.

Affluence : Un bataclan en petite configuration, mais complet.

Ambiance : Bonne et remuante surtout pendant Exodus.

Moments forts : La « valse toxique » et son circle pit pour Exodus… « Arise » de Sepultura… « Curse the gods » de Destruction…

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C'est dans un Bataclan surchauffé qu'a eu lieu la seconde édition du Thrashfest, regroupement de diverses formations proposant aux fidèles quelques classiques.

Autant être direct, je ne vais pas vous la faire à la Murder One (notre encyclopédie vivante du metal). Avant ce dimanche, Mortal Sin ne me disait absolument rien, je n'en avais jamais entendu parler. Aujourd'hui, après connaissance de cause, ça n'est guère transcendant. Ce groupe australien, mené depuis ses débuts par Mat Maurer et Andy Eftichiou, est certes énergique, le chanteur avec son charisme « vintage » assure ses vocaux de manière professionnelle. Mais le reste du groupe fournit le minimum syndical. Si on venait aux concerts pour les premières parties, ça se saurait, non ?

 

On passe donc aux choses plus sérieuses avec Heathen. Ce groupe fait partie, hélas, des grands oubliés du thrash-metal. Souvent relégué avec les groupes de seconde catégorie, cela n'a pas empêché le groupe de Lee Altus de nous sortir, à l'époque, deux petites tueries. « Breaking the silence » et « Victims of deception » sont deux très bons albums plus que sous-estimés. Et ça tombe bien, ce soir, les Californiens vont piocher abondamment dans ce répertoire.

Altus (dont c'est le premier concert de la soirée) et David White (chant) sont motivés pour montrer qu'ils en ont encore sous le pied. On plonge, avec ces morceaux old school, dans une ambiance « fin 80's » qui convient parfaitement à l'assistance. Coup de chance, ils jouent le fameux « Opiate for the masses », pièce angulaire du second album. Ça n'est pas pour me déplaire. Hormis un son catastrophique, on peut dire que la prestation fut bonne. A revoir dans de meilleures conditions.

 

De la finesse californienne, nous passons à la rudesse allemande avec Destruction. Le trio nous propose la réinterprétation de deux classiques: « Sentence of death » et « Infernal Overkill ». Hélas, même s'il peut paraître efficace sur scène, le trio de Schmier est très linéaire. C'est certes carré mais très emmerdant. A trop vouloir en mettre plein la gueule à ses fans, Destruction oublie une notion toute bête: le feeling. Les chansons sont toutes issues d'un même moule, cela se ressent tout au long de la prestation. Surnagent tout de même quelques brûlots : « Curse the gods », « Mad Butcher » et « Bestial Invasion ».

 

Passons à Exodus. La bande de Gary Holt et de Rob Dukes est prête à en découdre avec un Bataclan impatient. En douze titres les Ricains nous mettent une bonne fessée à l'ancienne. Vas-y que je te flanque un « Last Act of Defiance » en pleine figure et que j'atomise tout le monde avec « Exodus » et « Fabulous Disaster ».

Il n'aura donc fallu que trois titres pour que le public se déchaine enfin et que la salle parisienne devienne une étuve sans nom. Mêmes les titres issus de « Pleasure of the Flesh » (pas leur meilleur opus) passent comme une lettre à la Poste.

Le groupe joue dans la cour des (très) grands. Dukes est impressionnant. Holt et Altus sont déchainés et enchaînent les riffs. Gibson reste discret mais efficace, Tom Hunting martèle ses futs comme un bûcheron. Leur plaisir de jouer est communicatif. La fosse adhère. S'ensuivent pogos, circles-pits et wall of death. Ce concert est LA grande réussite de la soirée.

 

Pour Sepultura, passer après Exodus n'était pas une mince affaire.

Les Brésiliens s'en sortent pourtant très bien. La set list (old school, comme prévu) a été l'occasion de se remémorer pas mal de bons souvenirs : « Amen », « We who are not as others » et « Subtraction », entre autres.

Sepultura est en forme. Andreas Kisser et Paulo Jr ont de la bouteille, ils savent faire tourner leur petite machine. Derrick Green est peut-être toujours un peu statique, mais niveau voix, il envoie la sauce mieux que jamais.

La grande surprise de la soirée vient de la nouvelle recrue, Eloy Casagrande, reprenant les baguettes après Jean Dollabella. Le jeune batteur s'en tire avec les honneurs et prouve en peu de morceaux qu'il peut se hisser au niveau d'un certain Igor, celui des premières années. Le Sepultura 2011 est cohérent et juste. Pourvu que ça dure.

 

Et c'est donc sur le final « Arise » que se clôture ce second Thrashfest. Un bon festival, certes passéiste, mais qu'on attend pour d'autres éditions aussi survoltées.