Je l’avais dit. D’ailleurs, s’ils étaient honnêtes, ceux parmi vous qui avaient lu ma chronique de Fallen, l’album précédent, me devraient une bière. J’vous dis pas la cirrhose en vue. En même temps, c’était couru d’avance : le père Vikernes, depuis son retour de cabane, il a des fourmis dans la gratte, ça le démange, et à part gambader dans la forêt déguisé en soldat ou en chevalier à cottes de maille, il n’a pas grand-chose à faire, là-bas, en Norvège. Aller boire un pot avec des potes ? Non mais vous avez-vous le prix de la binouze à Oslo ? Alors, il compose, il écrit, il s’inspire de la mythologie de ces contrées, il enregistre et il livre au monde sa vie, son œuvre. Et un peu comme les impôts, Burzum revient chaque année…

Umskiptar (ou « métamorphoses » en vieux norrois… du moins, c’est Wikipedia qui le dit) s’inspire de Völuspá, un poème qui date du 11e siècle et qui relate les « Prophéties de la Voyante »… et bien entendu, notre Vargounet, tout exalté qu’il est lorsqu’il peut se plonger jusqu’à la barbichette dans les mythes et autres histoires de son univers, en a tiré un album pour le moins chiant.

Vous l’aviez pas vu venir, celui-là, pas vrai ?

Jusqu’à présent, j’ai en effet été indulgent avec Burzum, notamment parce que sa discographie pré-prison est excellente. Production hasardeuse, hurlements déchirants, boucles de riffs hypnotiques, les 4 premiers albums de Burzum sont des perles noires et font partie de l’héritage du Black Metal Norvégien. Son retour, bien qu’il n’ait pas été fracassant, restait à la limite du correct. Et puis, le gars a pris quelques années, mine de rien, ça se ressent au niveau de la voix. Toutefois, ce troisième album post-prison sonne creux. Là où Belus et Fallen parvenaient encore presque à faire l’illusion, Umskiptar marque non pas un tournant, mais plutôt une sortie de piste pour Varg. Si je devais le décrire en un seul mot, je qualifierais cet album de « monotone ». Pendant 65 minutes, il ne se passe pour ainsi dire rien de marquant : les riffs sont d’une platitude effarante, la batterie ne ressort pas, Varg baragouine sans entrain pendant chaque morceau et on s’emmerde. Pour vous dire, j’ai déjà vu des épisodes de Derrick avec plus de rebondissements.

À l’année prochaine pour une nouvelle chronique de Burzum ? Plus que probable… à moins que le sieur Vikernes comprenne enfin que la qualité de ses sorties décline de plus en plus dangereusement au fil des ans.

[2/10] Mister Patate

Site officiel : www.burzum.org
Myspace officiel : xxx

Byelobog Productions – 2012
Tracklist (65:13) 1. Blóðstokkinn 2. Jóln 3. Alfadanz 4. Hit helga Tré 5. Æra 6. Heiðr 7. Valgaldr 8. Galgviðr 9. Surtr Sunnan 10. Gullaldr 11. Níðhöggr