Autre particularité, le lapin est un coprophage…

Il détache des petits bouts de nourriture avec ses incisives, mâche avec ses prémolaires et molaires. La nourriture passe dans l'estomac et dans les intestins, mais une partie reste stockée dans le caecum où, grâce à l'action de bactéries, des vitamines et des matières azotées sont produites. Ensuite, le contenu du caecum passe dans le gros intestin d'où il sort en forme de crottes molles par l'anus. Elles sont sucées à leur sortie par le lapin, et passent dans l'estomac sans être mâchées.
Le lapin produit donc deux sortes de crottes :
– molles, celles qu'il suce dès la sortie de son anus et qui lui apporte un complément de nutrition.
– dures en forme de petites billes, qui sont ses excréments.
 
Incroyable, me direz-vous, ouvrir une chronique par une citation relative à la coprophagie des lapins. Ca change des traditionnels « et un xe album pour la bande à Machin », convenez-en. En plus, vous irez vous pieuter en étant moins cons. Vous devriez me remercier, bande d’ingrats. Mais venons-en aux faits, avec cette nouvelle offrande de Caliban, I Am Nemesis. Pour tout vous avouer, nous avons failli passer à côté de cette sortie, trop occupés que nous étions à notre traditionnelle fête du slip marquant la sortie d’un album de Napalm Death ou d’Aborted. Coïncidence heureuse, ces deux groupes avaient décidé de sortir un album à la même époque. Je vous dis pas l’état des calebuttes. Heureusement, nos concurrents s’en sont donné à cœur joie, et un 9/10 par ci, et un 19,5/20 par là, et des superlatifs dans tous les coins. Ça cachait quelque chose. Alors, après voir tiré à la courte paille, votre serviteur a écopé de la dure tâche de traiter ce nouvel album du groupe condamné à vivoter dans l’ombre d’Heaven Shall Burn.
 
Vu le niveau de qualité de l’album précédent (ne parlons pas de l’infâme EP de reprises), j’avais des doutes quant à ces notes dithyrambiques. Pas étonnant : après avoir fait illusion sur deux morceaux, Caliban retombe dans son travers « chant clair attrape-grognasse sur fond de riffs en béton allemand ». Les gars, le béton allemand, tout le monde sait que ça tient un temps, mais ça finit toujours par s’écrouler, regardez la qualité de votre maçonnerie berlinoise…  Pis encore : plus l’album avance et moins la sauce prend. Certains peinent au démarrage avant de décoller les tapisseries, Caliban nous la joue « éjaculateur précoce », balance la purée dès le début avant de se ramollir franchement… avant de nous proposer la nausée finale, « This Oath », la « core ballad » dans toute sa splendeur, chant écorché sur fond de piano et quelques poussées de violence pour exprimer le mal-être. Putain, c’est si déprimant que ça, de vivre en Allemagne ? Le constat final, quant à lui, l’est bel et bien : I Am Nemesis me servira, en 2012, de mètre-étalon de la médiocrité du Metalcore mondial. Rien que ça. Et avant de me jeter la première bière, relisez mes chroniques d’Heaven Shall Burn, je ne suis pas hermétique au Metalcore allemand, loin de là, mais à condition qu’il apporte un plus au genre et ne soit pas une resucée de resucée de resucée…

Et maintenant, vous commencez à comprendre cette intro. Caliban est un lapin, chiant un album pour mieux le redigérer, encore et encore, et il arrive un jour où il pond une petite crotte toute ronde, toute dure, où il ne reste qu’une seule substance : de la merde. Ce jour est venu.

Mister Patate (1/10 – parce que la pochette me fait penser à King Diamond, et j’aime bien King Diamond)

 

Site officiel : www.calibanmetal.com

Myspace officiel : www.myspace.com/caliban

 

Century Media Records / 2012

Tracklist : 1. We Are The Many 2. The Bogeyman 3. Memorial 4. No Tomorrow 5. Edge Of Black 6. Davy Jones 7. Deadly Dream 8. Open Letter 9. Dein R3.ich 10. Broadcast To Damnation 11. This Oath 12. Modern Warfare