Le label Lion Music termine, avec cet album, son œuvre de réédition du catalogue Consortium Project. Pas sûr que cela soulève l’enthousiasme populaire car ce quatrième opus est peut-être bien le plus faible de la pentalogie. Mais si on ne devait reconnaître qu'une qualité à Ian Parry (ex-VENGEANCE, ELEGY), nous choisirions sans nul doute la persévérance. Il mène contre vents et marées sa barque. Il est entouré ici de Joshua Dutrieux (claviers) d'ELEGY avec qui il collabore sur ce projet depuis le début, Ivar de Graaf (batterie) ex-WITHIN TEMPTATION et Henk van der Laars (guitare). Parry poursuit le récit entamé lors des précédents épisodes et continue de mettre en avant ses préoccupations environnementales. A travers cette épopée imaginaire, il exhorte chacun de nous à agir pour résister aux débordements de nos sociétés modernes.

Cependant, cette persévérance, fort louable au demeurant, semble se transformer en entêtement inutile. On est quand même loin des standards fixés en 1999 avec Criminals and Kings, album qui laissait éclater les talents de chanteur et de compositeur de Parry. Les nombreux invités prestigieux (Patrick Rondat, Stephan Lill, Thomas Youngblood…) enrichissaient alors des titres plus éclatants les uns que les autres. Le concept s'essouffle désormais et je ne peux m'empêcher d'avoir l'impression d'écouter un ersatz beaucoup moins inspiré d'AYREON (époque Universal Migrator). Tout le monde reconnaît que Parry est très talentueux, mais il en fait des tonnes vocalement tout au long du disque et la mayonnaise ne prend plus.

On ne peut avoir que de grands regrets à l'écoute de cet album car on sent bien que les musiciens ont voulu proposer le meilleur. Dutrieux tisse de complexes mélodies aux claviers, la guitare est incisive et les solos percutants. Il faut rendre hommage au travail réalisé sur les harmonies vocales, le timbre de Parry se mêlant merveilleusement aux chœurs féminins sur quasiment tous les refrains. Des titres comme « Exodus » ou encore « Shadows » sont plutôt réussis, ils mélangent habilement les ambiances et les rythmes. Mais c'est l'arbre qui cache la forêt, la grande majorité des autres compositions étant malheureusement médiocres. L'impression générale n'est pas très flatteuse, on s'ennuie ferme.

Pour conclure, ce quatrième opus est une grosse déception. Les quelques doutes apparus avec Terra Incognita en 2003 n'ont fait que se confirmer et Parry tourne en rond. Si on se penche sur les bonus, on a droit à une version acoustique de « Let The Wind Carry You Home ». L’original ne casse déjà pas des briques donc cette alternative n’apporte rien non plus. L’auditeur profite également d’une chanson bonus « Aches & Pains » mais elle s’avère beaucoup trop quelconque pour justifier l’achat de cette réédition. Saluons quand même le travail de remastérisation, le son est clair est puissant.

[5,5/10] ou [02/10] si vous êtes déjà propriétaire de l'album

Oshyrya

 

Site Officiel: http://www.ianparry.com/

MySpace Officiel: http://www.myspace.com/ianparrytheartist

 

2012, Lion Music

Tracklist (53:02 mn) 01. A Sign Of The Times 02. Nowhere Fast 03. Neverland 04. Shadows 05. Exodus 06. Made In Heaven 07. Let The Wind Carry You Home 08. Enigma 09. Mastermind 10. Path Of Destruction 11. Children Of Tomorrow 12. Aches & Pains (bonus) 13. Let The Wind Carry You Home (bonus acoustic)