No absolutes in human suffering est le troisième gros bébé colérique de Gaza, gentille petite équipe venue de Salt Lake City. Si le titre de l’album ne respire pas le bonheur, autant le dire tout de suite, le contenu n’est pas en reste en matière de sentiments belliqueux, rageurs et oppressants. 

Pour ma part, le nom de ce groupe m’était totalement inconnu. Donc la première étape était de me renseigner. Pour ce faire, les labels mettent à disposition des bios rédigées par leurs soins qui, en général, ne sont jamais en reste en termes dithyrambiques et de superlatifs plus fous les uns que les autres. Dans une version « tunning » ces bios transformeraient sans effort une fillette de 8 ans en une pute en fin de carrière. En résumé, faut vraiment lire entre les lignes, et dans le cas présent les termes « grind », « sludge » et « posthardcore » accolés les uns aux autres avaient particulièrement attirés mon attention. 
 
Autant dire ce qui est, pour le coup, les mots qui avaient retenus mon attention étaient les bons. Et là où le mélange des genres s’avère parfois un exercice plutôt casse-gueule, Gaza s’en sort à merveille. Si l’écoute général de l’album fait principalement ressortir le côté grind des 4 lascards, la composition de l’album n’en reste pas moins habile et fine. Ils ont su ménager une place intelligente aux autres styles sus-nommés. Aussi des morceaux comme This we celebrate, No absolutes in human suffering, Not with all the hope in the world, The Crown ou encore When they Beg et Routine and then death sont construits avec des passages Sludge ou posthardcore qui, loin de trahir le style général de la plaque, lui apporte ces nuances nécessaires pour en faire une vraie bonne plaque riche et nuancée sans jamais tomber dans l’incohérence. 
 
Pour les amoureux du bourinage, je vous conseille vraiment l’écoute The truth weights nothing, Winter in her Blood ou le morceau d’ouverture Mostly hair and bones now qui vous donneront un vague aperçu de la vélocité potentiel de Gaza. 
 
Ce qu’il faut aussi souligner sur cette plaque c’est la petite ingéniosité qui existe dans le choix de succession des morceaux les uns par rapport aux autres. Si un morceau se termine de manière plus posée ou plus lente, c’est surtout pour mieux filer un coup de pied dans les boules avec le début du morceau suivant. Imparable, claquant et efficace. 
 
Au niveau production, elle est cohérente avec l’intention de base : crasseusement fine. 
Réellement pour les amateurs de méchanceté intelligente et d’écoute en profondeur «No absolutes in human suffering est vraiment un album à se procurer !
 
Kadaf (08/10)
 
 
 
Black Market Activities Records / 2012
 
Tracklist (..:..)
1. Mostly Hair and Bones Now 2. This We Celebrate 3. The Truth Weighs Nothing 4. Not With All the Hope in the World 5. The Vipers 6. No Absolutes in Human Suffering 7. The Crown 8. When They Beg 9. Winter in Her Blood 10. Skull Trophy 11. Routine and Then Death