L'intégrité du groupe en raison de son line up inoxydable est devenue une légende urbaine depuis le départ de Dallas Coyle peu après la sortie de Earthblood. Le reproche du principal intéressé aux autres membres du groupe, l'absence de prise de risque et le cantonnement à une recette balisée et sans surprise, me revient sans cesse aux oreilles alors que le sixième album déroule. Premier album sous l'égide de Victory Records, il est pour le moins déroutant, on se demande parfois ou est passé Byron au chant (il lui arrive de se retrouver en avant sur A Few Good Men), Doc Coyle ayant pris le parti d'accentuer les parties de chant clair (il force le trait pour compenser l'absence du frangin au chant). Et l'air de rien cela rend le propos moins percutant, voire fade. 
Côté guitares Matt Wicklund (ex Himsa) apporte son savoir faire en matière de riffs qui tranchent, sans pour autant apporter quelque chose de plus que Dallas dans ce registre. L'album laisse une impression mitigée, trop de compos manquent de souffle et se trainent. Comme en témoigne cet interminable tunnel : My Rebirth et son chant déséquilibré, Scraping The Walls qui se lambine sur un couplet mélodique banal, Conquer ennuyeuse malgré son aggressivité, Equilibrium remporte la palme de la compo qui dégouline malgré les rares tentatives de Byron de rehausser la dose de testostérone au chant. 
Il faut attendre Overcome pour avoir un sursaut ou l'on retrouve le groupe au meilleur de sa forme, ou le subtil équilibre entre brutalité et mélodique défile naturellement entre les conduits auditifs. Cornered entretient la flamme, ou le groupe laisse entrevoir qu'il est encore capable de cogner efficacement. La compo la plus percutante de l'album.
La fin d'Equilibrium est plus inégale après ce sursaut d'orgeuil, Move One et Pages sont moins intenses mais restent accrocheuses. L'instrumental Awakening n'a rien de très captivant et sert d'intro a Where We came From qui achève l'album. Un dernier morceau énergique pour terminer sur une bonne note. Au final le cru 2012 de God Forbid laisse à désirer, en raison de la présence trop importante de déchets, 6 titres sur 13 qui décoivent, peu de sursauts d'orgueil (3 titres dont l'ouverture) et 4 qui tiennent la route. De la part d'un groupe qui nous avait habitué à l'excellence, le constat est net, la baisse de régime se confirme.
 
Hamster (06/10)
 
 
Victory records / 2012
 
Tracklist (53 minutes):
01. Don’t Tell Me What To Dream 02. My Rebirth 03. A Few Good Men 04. Scraping The Walls 05. Conquer 06. Equilibrium 07. Overcome 08. Cornered 09. This Is Who I Am10. Move On 11. Pages 12. Awakening 13. Where We Come From