Certains jours, on ferait mieux de rester couché. Hélas, quand on doit partir pour couvrir un festival, et un des plus gros en Europe dans notre style de prédilection, il est impossible de se permettre ce genre de coup de tête. C'est donc après avoir repoussé trois fois mon train (10€ dans les dents à chaque fois, fiesta!) et les trois heures de retard qui en découlent que j'arrive à Clisson. Encore que ça aurait pu être pire: juste avant le dernier départ prévu, je me rends compte que j'ai perdu un petit sac (« Wacken ») contenant « mon coussin Kirito » (et un truc à 150€, mais honnêtement le coussin Kirito a priorité sur tout). J'ai beau courir dans tous les sens dans la gare, rien en vue; je cours tellement dans tous les sens que j'attrape mon train littéralement à la dernière seconde… et finis les larmes aux yeux assise sur un porte-bagage de la voiture-bar. On pourrait penser que c'est bien là le comble de la décrépitude, mais pour ça je ne plains pas trop: le train est tellement plein que beaucoup de gens sont tout simplement debouts! Et c'est là qu'arrive -la- feinte: un éclair de génie (j'y tiens) me rappelle que si j'ai pris « tel autre » sac de voyage, c'est pour pouvoir caser ma grosse veste de nuit (pour les grands froids!), et le sac Wacken, puisque sinon je n'avais pas la place de caser la veste… j'ouvre le sac de voyage et, oh miracle!, je trouve la veste et le fameux sac Wacken avec le fameux coussin Kirito!
*Vive l'étourderie tellement extrême qu'elle peut pousser à la panique.*

J'arrive donc dans les 19h, le temps de régler un problème administratif et ma tente est posée à 20h30… sachant que je me suis couchée la veille à 3h, levée le matin à 8h et couru dans tous les sens depuis le réveil, il va sans dire que je tombe de fatigue. Je ne sais pas si le Leclerc local est encore ouvert, et même si j'avais prévu d'y faire quelques courses histoire d'être directement d'attaque le vendredi matin je n'ai définitivement pas la force d'aller le vérifier: je mange un peu histoire de (dans ma précipitation de la journée j'avais même oublié de déjeuner, pas sûre d'avoir pris un petit déjeuner, juste mangé un reste de brioche rapidement vers l'heure du goûter…), et zou dodo. Avec de jolies images en mémoire ceci-dit: un système très pratique de navettes est organisé entre la gare de Clisson et le site du festival (ça évite de faire les 2,5km à pieds!), comme il y avait des embouteillages notre chauffeur a tenté sa chance à travers la partie ancienne/historique de Clisson, finalement ça ne nous a pas permis d'arriver plus tôt mais c'était très agréable! Car le centre de Clisson est très joli, on sent bien que la mairie a quelques sous pour prendre soin de tout ça… ce qui est sans doute un peu grâce à nous, et à toutes les taxes que la mairie peut collecter grâce au Hellfest, alors ne boudons pas notre plaisir et apprécion le spectacle!

N'ayant finalement plus de pass photo (je l'ai fait transférer au nom d'un de mes collègues du webzine, qui prend de bien meilleures photos que moi: normal), ça me donne une raison de plus pour faire un « festival en charentaises ». Pour être honnête c'était déjà le plan de départ, mais là je peux l'annoncer officiellement: ce festival, pour moi, sera sous le signe du pépère tranquille! Je me lève donc tranquillement le vendredi… dans les 10h. Ce qui ne veut pas dire que j'ai dormi d'une traite pendant la nuit, puisque mes pas-charmants-du-tout voisins ont décidé que c'était marrant de brailler toute la nuit. Ceci-dit, si ça a sans doute été la nuit la plus sonore ça n'a pas été la plus stressante, j'y reviendrai après. Le temps de me préparer (trèèèès tranquillement), je pars vers au Leclerc, complète les vivres que j'avais oublié, petit tour aux toilettes (propres!) et petit retrait au distributeur. Normalement j'étais dans les temps pour voir BUKOWSKI, mais la queue pour les toilettes chez Leclerc était affreusement longue, je les rate… ma foi, tant pis, une prochaine fois peut-être.

Pendant ce temps chez Mathilde: Etant arrivée la veille, et avec 3 heures de sommeil dans la tronche (merci aux gueulards du camping, l’année prochaine je ramènerai des casseroles pour vous faire chier niark niark), ma journée débute avec le concert de TREPALIUM, qui viennent de sortir leur dernier album. Nos français ne font pas semblant, même à 10h30, et faut dire qu’ouvrir un festival, c’est toujours assez délicat, mais là je dois dire chapeau.

Les photos de Trepalium.
Set-list de Trepalium: Worms of the Senses – Faculties of the Skull / The Refused Party Program / Liberation Frequency / Rather Be Dead / Coup d'état / Summerholidays vs. Punkroutine / The Deadly Rhythm / Hook, Line and Sinker / Refused Are Fucking Dead / Life Support Addiction / The Shape of Punk to Come / New Noise / – Rappel – Tannhäuser – Derivè

Après quelques photos de BENIGHTED puis HAMLET, je change de mainstage et vais faire la queue pour shooter BUKOWSKI. Très bon set, je les avais déjà vus l’année dernière par chez moi, et j’ai franchement pas été déçue par le trio, même s’il n’y a que Julien (le bassiste) qui bouge beaucoup.
Les photos de Benighted / Hamlet / Bukowski.
Set-list de Bukowski: My Name Is Kozanowski / Carnivorous / Pillbox / Mysanthropia / The Midnight Son / Bro' You Save Me

Le temps de déposer les affaires sous la tente et décollage pour le site du festival, et je commence les festivités avec BLACK BOMB A:
Ce groupe ne m'a inspiré aucun sentiment particulier en dehors de l'indifférence la plus totale… il faut dire que ce qu'ils jouent n'est pas du tout dans mes goûts, je suis donc bien incapable de vous dire si c'est bon ou mauvais. Une partie du public a l'air d'apprécier, tant mieux, pour ma part le festival commence juste et je n'ai jamais exigé que tous les groupes que je vois en festival me fassent monter au 7ème ciel: passons pour cette fois.
Mathilde: Re-changement de mainstage pour aller shooter BLACK BOMB A. Les mecs sont contents d’être là, ça se voit, ça s’entend et ça fait bien plaisir. J’ai beaucoup de mal avec le nouveau chanteur de BBA (j’en avais déjà parlé dans mon report du Betizfest). En même temps, passer après Djagg et Arno, c’est pas facile, vu qu’ils ont tous les deux une voix assez spéciale, contrairement à celle de Shawn qui se rapproche plus de celle de Poun. Les deux chanteurs s’allument un pet énorme après avoir chanté « Mary » (que je n’ai pas pu avoir en photo, j’étais trop loin et on avait le droit qu’à une chanson pour prendre des photos).
Photos de Black Bomb A.
Set-list de Black Bomb A: Pedal to the Metal / My Mind Is A Pussy / You Can't Save Me / Come On Down / We Don't Care / Look At The Pain / Mary / Fear / Police Stopped Da Way / Tales From The Old School

Je décide alors de partir à la découverte des lieux, d'autant que c'est mon premier Hellfest et que de toute manière ils ont réétudié tout le site pour cause de léger déménagement.

Il faut avouer qu'ils ont fait de gros efforts de décoration, plutôt rare en festival à ma connaissance, autout de structures et autres « scultures » en métal et tolle ondulée. En temps normal je n'aime pas beaucoup ces choses-là, même ici, si j'admets certes que c'est bien fait, il est certain que je n'en mettrai pas dans mon jardin. Par contre ça donne une identité au festival, une certaine âme, et évidemment le matériel utilisé correspond très bien au genre musical: le metal! Les « lieux/univers » sont assez bien regroupés, c'est grand mais il n'est pas nécessaire de marcher trois heures pour aller d'une zone à l'autre, c'est vraiment bien pensé.

Mais revenons aux concerts, puisque s'apprête à jouer un de ces groupes que je ne pensais jamais voir sur scène, à savoir LIZZY BORDEN:

Quand ils s'apprêtent à entrer en scène, un annonceur prend des grands airs de vilain méchant pour les annoncer comme quelque « evil », ce qui me suprend énormément: j'avais tout bonnement oublié qu'ils cultivent un côté « zombie »!
En soit c'est pas mal, mais j'attendais beaucoup plus de leur concert. Je ne peux pas dire que je connaisse ce groupe sur le bout des doigts, malgré tout… peut-être ont-ils trop misé sur le show, au détriment de la musique? Le chanteur nous fait admirer sa collection de masques (dont un Captain America!), des danseuses-choristes-cracheuses-de-feu-et-autres-effets-spéciaux participent à l'ambiance de grande foire (en les voyant avant le concert mes voisins s'amuseront à imaginer qu'ils sont allés les chercher dans une boîte de strip-tease à tendance SM du coin, forcément!), le guitariste me fait penser un Joey deMaio pour son besoin d'être vu et admiré dans toute sa beauté et surtout celle de ses muscles… et beaucoup d'autres choses scéniques. Il y a beaucoup de choses à voir sur scène, aucun doute là-dessus, mais ça manque de communication, de gnaque, enfin un truc qui ferait que musicalement on accrocherait plus? A noter une reprise de « Edge Of Glory » (de Lady Gaga) très marrante, mais le public reste de glace, que voulez-vous, cette chanson est encore trop récente: dans quelques années elle fera partie de ces hymnes « qu'un metalleux n'a plus honte de brailler à tue-tête » (comme divers trucs de Abba aujourd'hui!), mais pour le moment elle reste trop assimilée à une sale vendue qui ose en plus encore exercer ses activités…
Photos de Lizzy Borden.
Set-list de Lizzy Borden: Tomorrow Never Comes / Red Rum / Rod of Iron (uniquement le refrain final) / Edge Of Glory (reprise de Lady Gaga) / -solo de basse- / We Only Come Out at Night (uniquement l'introduction) / There Will Be Blood Tonight / Guitar Solo (qui se prolonge sur La Marseillaise) / Me Against the World / American Metal

Je regarde STREET DOGS du coin de l'oeil depuis la scène opposée puisque je veux être bien placée pour Molly Hatchet. Il faut dire que j'ai toujours adoré le peu que j'ai entendu de Molly Hatchett, et je ne pensais jamais de ma vie avoir l'occasion de les voir sur scène: fonçons nous amuser! Mais pour en revenir à Street Dogs… leur musique m'inspire tellement que ça finit rapidement en papotages avec les gens autour (et abandon du deuxième rang puisqu'il serait absolument impossible d'y prendre des photos correctes vu la hauteur des scènes). Ou plutôt, la principale attraction du concert de Street Dogs aura été de voir les gens devant moi interpeller les membres de Molly Hatchet pendant qu'ils installent leur matériel (surtout « BOBByyYYyyYYyyYYyyYYY!!! »), et d'entendre ces mêmes gens devant déclâmer des hymnes à l'amour de Molly Hatchett, pourquoi c'est magnifique c'est grand c'est magique et autres… voir des fans en pleine expression de leur passion, c'est toujours un grand moment!

MOLLY HATCHET:

En bons vieux papys du rock qui se respectent, ils ont quelques groupies-hommes qui ne les lâcheront pas du concert: ça m'amuse toujours de voir les gens grincer des dents ou rire gentiment quand des filles le font, par contre pour des hommes on dit que c'est des gros fans, c'est génial, ça c'est des « true », etc… bah voyons! En tout cas ça fait plaisir au groupe, qui leur renvoie des grands sourires et autres signes de la main. Pour résumer, ce concert a été très, très bon. Plein de bonne humeur, de grands sourires, de chansons à la fois 100% rock'n'roll et suffisamment heavy pour « parler » à un public de metalleux: rien à redire, un très bon moment (et cette fois pile poil dans mes goûts!)
Photos de Molly Hatchet.

Il va sans dire que je veux être devant pour Unisonic aussi, qui succèdera à Molly Hatchett sur la même scène, juste après THE BRONX (puisque les deux scènes principales sont utilisées en alternance):

Eh bien, voilà qui est pas mal du tout! Un espèce de punk-metal complètement barré, pour vous donner une idée ils font une reprise de « The Animals Went In Two By Two », contine anglaise, en gardant le côté grand n'importe quoi de la mélodie d'origine pour en faire un hymne punk-metal… un grand moment! Le chanteur passera les deux ou trois derniers morceaux (de mémoire, possiblement plus) directement dans la fosse, et je dis bien dans la fosse: il chante depuis la fosse, invective depuis la fosse, participe au pogos quand son boulot de chanteur ne l'en empêche pas… un grand moment à nouveau! Les metalleux pure souche sont gentiment installés à l'arrière et écoutent tranquillement pendant que « les oï » du festival s'éclatent comme des malades devant: un des bons moments de ce Hellfest, pour sûr.
Set-list de The Bronx: Knifeman / Rape Zombie / White Tar / Shitty Future / Inveigh / Under The Rabbit / I Got Chills / They Will Kill Us All (Without Mercy) / Heart Attack American / History's Stranglers

Pendant ce temps à côté, par Mathilde: Je me pose un peu, histoire d’aller faire un tour à l’extrême market (pire qu’un pimkie remplie de gonzesses un jour de soldes, si si jvous jure !), et j’enchaîne avec le concert de GOROD. Tout se passe bien, jusqu’à ce qu’une coupure de courant écourte leur set pendant « carved in the wind ».
Photos de Gorod.

UNISONIC:

Dans la subjectivité la plus totale, j'ai beaucoup aimé ce concert. Même si, pour être totalement honnête, l'attrait principal de ce groupe est évidemment de voir Michael Kiske et Kai Hansen réunis: le bassiste (le sempiternel Dennis Ward…) me tape sur les nerfs à sauter sur la moindre occasion pour s'incruster dans des groupes (surtout s'il attend beaucoup de succès, au moins en tant qu'invité sur quelques titres, c'est primordial de se montrer!), le deuxième guitariste est en fait très peu mis en valeur pendant ce concert (dommage à mon sens, il a un jeu vraiment différent de celui de Kai et les deux se complètent bien… pour peu que l'on entende l'autre!), et le batteur… j'ai beau m'être encore un peu reculée pour avoir un meilleur angle pour les photos, je ne le vois pas.
Mais donc! Kiske chante particulièrement bien (même si j'ai un doute à la fin d'une chanson, oublié laquelle, qui finit sur une note très aiguë: le son continue un peu, certes un peu diminué, alors que Michael n'a plus du tout le micro devant la bouche… effet qui peut s'obtenir avec un gros echo et autres arrangements, certes, m'enfin bon…) et surtout je comprends un peu mieux pourquoi tout le monde me parlait régulièrement de son charisme sur scène. Ca n'était pas du tout transcendant dans les vidéos ou photos que j'avais pu voir sur Internet, mais c'était certainement de mauvais « morceaux choisis »: il joue en effet beaucoup avec le public, même lointain, fait le pitre tout en restant sérieux, a des mimiques absolument magnifiques, etc. C'est agréable de voir des gens comme ça de temps en temps! Kai s'amuse aussi, d'ailleurs il me semble qu'il est moins en « mode charentaises » que quand je le vois en festival avec Gamma Ray… moins d'habitude (et le plaisir de rejouer avec Kiske), peut-être.
Mais qu'ont-ils donc joué? Avant tout des morceaux de Unisonic, normal, et quand même deux Helloween: « I Want Out », passage obligé me direz-vous, et « March Of Time ». Les morceaux de Unisonic passent bien mieux sur scène que sur album, ils sont beaucoup (beaucoup) plus énergiques. Je persiste à dire que « Starider » peut être très agréable à chanter pour Michael, mais elle plombe l'ambiance de manière magistrale… et je n'ai aucun de mes deux titres préférés de l'album, vilains! Mais bon, si j'ai l'occasion de les voir en salle, peut-être… « Outro » assez marrante, avec Michael qui chante a capella un des tubes d'Elvis Presley (oublié le titre), après avoir chanté un bout d'une autre chanson un peu avant, en imitant (très bien) la voix du King à chaque fois… mais non il n'est pas fan-groupie d'Elvis, du tout!
Notez qu'à un moment Michael fait une remarque sur le soleil qui tient bon malgré des prévisions météo plutôt pessimistes même la veille, ce qui est vrai: il regarde le ciel… et s'aperçoit que les nuages commencent à se ternir? Aura-t-on droit à de la pluie finalement?
Photos de Unisonic.
Set-list de Unisonic: Unisonic / Never Too Late / King for a Day / My Sanctuary / March of Time (Helloween) / Over the Rainbow / Star Rider / We Rise / I Want Out (Helloween)

Petite pause ensuite, puisqu'aucun des groupes suivants ne m'inspire. Tant qu'à faire je fais une petite promenade qui se prolonge jusqu'au Leclerc… et hop petite pause toilettes préventive. Bon, d'accord, honnêtement c'est parce que je n'avais pas remarqué les « toilettes pour la presse » (je n'ai pas une « mentalité privilèges » assez développée, que voulez-vous), donc la pause Leclerc préventive était le plan de départ… mais au bout du compte, elle m'aura surtout permis de m'aérer les poumons: ça peut paraître idiot, mais j'avais oublié à quel point la fumée de cigarette (et assimilés) peut me poser problème, merci (sincèrement) la loi récente, ajoutez à ça la poussière des lieux… et je finissais par avoir la nausée par moments, réellement. Il était donc plus que temps d'aller respirer un air plus « verdoyant ».

Ailleurs dans le festival, merci Mathilde: J’enchaîne les allers-retours pour aller voir HEAVEN SHALL BURN qui fous un sacré bordel dans le pit, ça soulève la poussière méchamment. J’attendais de pouvoir enfin voir et entendre « Endzeit » en live, et quelle claque !
Photos de Heaven Shall Burn.
Set-list de Heaven Shall Burn: The Weapon They Fear / Black Tears (reprise d'Edge of Sanity) / Behind a Wall of Silence / Combat / The Disease / Intermission (Awoken) / Endzeit / Counterweight / The Omen / Forlorn Skies

C'est donc requinquée et les poumons gonflés à bloc que je retrouve GOTTHARD:

Ils ont peut-être joué la moitié de leur set quand j'arrive. Cette fois-ci, c'est le nouveau chanteur qui attire tous les regards: le précédent, « historique », est mort il y a quelques mois dans un accident, le petit nouveau est donc en train de faire son baptême du feu avec le groupe. Il s'en sort plus qu'avec les honneurs sur l'album qui vient de sortir et c'est tout à fait la même chose sur scène. En plus il tient bien la scène, possède un certain charisme: tout pour marcher avec le groupe, même s'il a peut-être encore besoin d'acquérir plus d'assurance. Par contre, je persiste à dire que leurs anciens morceaux ont un côté un peu facile/mou du genou qui me lasse au plus haut point: les seuls morceaux qui réussissent à me faire soulever un sourcil et bouger les hanches sont extraits du nouvel album. Tant mieux en un sens, ça veut dire que la nouvelle mouture me plaît même en concert; reste à voir s'ils continueront dans cette voie ou non.
Photos de Gotthard.
Set-list de Gotthard: Dream On / Gone Too Far / Starlight / Remember It's Me / Sister Moon / Hush (reprise Billy Joe Royal) / One Life, One Soul / Mountain Mama

Mathilde: Arrive ensuite TAAKE à la scène Temple. N’étant pas vraiment fan de black metal, je me jette dans le bain tout de même, histoire de voir de quoi les blackeux corpsepaintés sont capables (ça se dit ça ?), et ça me plaît bien, même si je ne peux pas voir tout le set (et le legging moule bite du bassiste me fait hurler de rire, trve ivôl inside haha). Une croix inversée est installée pour les lumières sur le pont au-dessus de la scène, et même si ça paraît un peu kitshoune, ça le fait pas trop mal.
Photos de Taake.

Entre-temps la pluie a commencé à tomber, de plus en plus sérieusement: étant relativement au fond, je finis par sortir mon parapluie. Quelqu'un derrière me demande d'abord de le refermer parce que ça lui bouche la vue… mais justement ça commence à tomber plus sérieusement: il finit par me réclamer abri. Tant qu'à faire il m'offre un verre pour me remercier, et la pluie n'ayant pas envie de s'arrêter pour de bon c'est avec ce « camarade de parapluie » que je vais voir TURBONEGRO:
Ils n'ont pas cherché à participé à l'Eurovision il y a quelques années? Avant d'être recallés à l'étape de la sélection nationale? J'avais retenu une histoire dans ce genre, mais je ne suis pas sure. Dans tous les cas c'est du heavy-metal comique/parodique de toute beauté, impossible à prendre au premier degré vu leurs accoutrements, et ils en jouent beaucoup. Il faut dire qu'ils peuvent se le permettre puisque leurs morceaux sont bons, maniant une sorte de mélange entre le marrant et le martial. J'apprécie plutôt ce concert mais mon « camarade de parapluie » réclame un abri plus sûr, par exemple le Metalmarket; ma foi je n'ai pas encore eu l'occasion d'y aller et Turbonegro est un bon groupe mais pas révolutionnaire non plus, alors pourquoi pas?
Set-list de Turbonegro: All My Friends Are Dead / The Nihilist Army / You Give Me Worms / I Got A Knife / Mister Sister / Wasted Again / Fuck the World / Turbonegro Must Be Destroyed / Hello Darkness / Get it On / Back To Dungaree High / – Rappel – The Age Of Pamparius / Denim Demon
I Got Erection

Mathilde: Je change de scène sous la tente et me retrouve devant NASUM, groupe du regretté Mieszko Talarczyk (décédé lors du tsunami de 2004 en Thaïlande)… avec une intro simple, mais qui suffit à déchaîner le public : un couple de mariés portant un masque à gaz (autant vous dire que j’étais heureuse derrière mon appareil photo). Et là, arrive Keijo Niinimaa, chanteur de Rotten Sound, qui remplace Mieszko en lui faisant hommage, et qui a très bien rempli son rôle lors de ce set.
Photos de Nasum.

Set-list de Nasum:
Mass Hypnosis
This Is…
The Masked Face
Scoop
I See Lies
Inhale/Exhale

Après une trentaine de minutes de vadrouillages dans les allées (vu le temps pas question d'aller voir la partie extérieure, de toute manière nous n'en disposons que de peu, de temps!), et surtout de farfouillages dans les vinyles, retour vers la Mainstage 1 pour LYNYRD SKYNYRD:

J'attendais beaucoup de ce concert et je dois confesser que… j'ai été quelque peu déçue. J'ai toujours trouvé un côté un peu répétitif à leur musique, dans le sens où beaucoup de leurs morceaux ont tendance à se ressembler; j'espérais qu'un concert donnerait un peu plus de relief à tout ça, c'est souvent le cas après tout… eh bien point du tout. Enfin, un peu de relief si, mais pas assez pour enlever cette impression de répéter encore et toujours les mêmes « bases » pour leurs morceaux. Et autant Molly Hatchet, un peu plus tôt, utilisait tout ça de manière agréable, variée, qui donnait envie, autant chez Lynyrd il y a un côté plan-plan qui fait que l'on passe un bon moment, c'est certain, mais rien ne décolle vraiment. D'ailleurs le chanteur essaiera de réveiller la foule de temps en temps, mais elle reste très passive (pendant les morceaux, entre les morceaux elle fait bien entendre son approbation); seul le guitariste (assez déjanté semble-t-il) arrivera à nous dérider de temps à autres, quand il fera les gros yeux! Très expressif ce type, agréable à voir sur scène. Evidemment « Sweet Home Alabama » et « Free Ride » ont été de bons moments, surtout la montée finale de cette dernière chanson, qui permet de réveiller les metalleux en mal de riffs heavy qui clouent sur place. Mais ce seront les deux seuls moments vraiment marquants de ce concert.
De mémoire c'est pendant ce concert qu'un gros ours s'est retrouvé complètement dépecé dans les premiers rangs: au début il allait à droite et à gauche un peu comme un slammeur poilu, et tout à coup… la patte se déchire! La ouate s'en va! Et rapidement tout son petit corps y passe, toute sa précieuse ouate est disséminée aux quatre vents… le pauvre, si son propriétaire n'en voulait plus je l'aurais bien pris moi, j'ai toujours rêvé d'un gros nounours! (bon, il faut la place chez soi pour le caser, mais… détail!) J'espère qu'il n'aura pas trop souffert le pauvre… *petite larme*
Set-list de Lynyrd Skynyrd: Workin' For MCA / I Ain't The One / Skynyrd Nation / What's Your Name / Down South Jukin' / That Smell / Saturday Night / Special / Simple Man / Gimme Back My Bullets / Whiskey Rock-A-Roller / The Needle And The Spoon / Gimme Three Steps / Call Me The Breeze (reprise de J.J. Cale) / Sweet Home Alabama / – Rappel – Free Bird

Vu l'heure avancée (22h, déjà!), et le manque de « nourriture musicale » dont j'ai pu souffrir dans la journée (trop de groupes « bien-moyen »…), l'écroulement est proche si je ne donne pas rapidement de la nourriture à mon petit ventre. Mon « camarade de parapluie » préfère vaquer à d'autres occupations, nous nous disons donc à une prochaine fois! Je tente un hot-dog (avec frites, tant qu'à faire dans le calorique) sur un stand qui m'inspirait pas mal… et dont mes intestins ne souffriront pas du tout, cool. La barquette servira même à protéger mon délicat fessier pendant que je mangerai, assise, devant la Mainstage 1 à nouveau mais face à l'écran pour regarder sur la Mainstage 2…

DROPKICK MURPHYS:
Du punk-metal à nouveau, assez dans l'esprit de The Bronx un peu plus tôt… mais en beaucoup moins marrant: ça passe le temps, mais je n'accroche pas vraiment. J'en parle d'ailleurs à un voisin avec qui on discutait de ce groupe, et je lui dis qu'il y a eu « dans le même genre mais en mieux » un peu plus tôt, en lui citant Street Dogs: si tu me lis ex-voisin, sache que je me suis trompée et que je parlais en fait de The Bronx! A un moment ce même voisin me fait remarquer que le titre qu'ils viennent d'entamer lui fait furieusement penser à du AC/DC: c'est sûr qu'avec ce genre de riff il y a presque un « brevet » déposé par les australiens, lui dis-je, impossible de ne pas voir de ressemblance… et là commence le refain, et une furieuse envie de brailler « T – N – T »! Comme quoi c'était bien normal que ça sonne « comme du AC/DC », eh.
-Quand je vous dis que je suis une buse pour reconnaître les références et autres reprises, en général.-
Set-list de Dropkick Murphys: The State of Massachusetts / Captain Kelly's Kitchen / Sunday Hardcore Matinee / Black Velvet Band / Bastards on Parade / Johnny, I Hardly Knew Ya / Deeds Not Words / Going Out In Style / The Dirty Glass / Worker's Song / Citizen C.I.A. / Rose Tattoo (nouvelle chanson) / The Irish Rover / Your Spirit's Alive / T.N.T. (reprise d'AC/DC) / I'm Shipping Up to Boston

Mathilde: Vient ensuite ma première baffe du Hellfest : SATYRICON.

Je les connais depuis pas mal de temps, genre quand Satyr arborait une coiffure blonde délavée. Heureusement que ça a changé, d’ailleurs, il ne faisait pas trop crédible. Je pensais les voir débarquer sur scène avec un bon gros corpse paint, mais même pas, juste le pied de micro en forme de fourche, et c’est parti pour « Now, Diabolical ». Le son était juste génial, pas trop fort ce qui rendait le concert agréable. De plus en plus de monde arrivait devant eux pour headbanguer, très peu de pogos, voir même pas du tout. Ils enchainent avec « Black Crow On a Tombstone », de leur dernier album, ainsi que « Mother North » et « K.I.N.G. ». Je ne suis pas du tout déçue de leur set (bon, après, faut aimer Satyricon, hein).
Photos de Satyricon.
Set-list de Satyricon: Now, Diabolical / Black Crow on a Tombstone / Forhekset / The Wolfpack / Hvite Krists Død / Repined Bastard Nation / To the Mountains / Mother North / K.I.N.G. / Fuel for Hatred

Le but de la manoeuvre de rapprochement sur la Mainstage 1 était à nouveau, vous l'aurez deviné, d'être bien placé, cette fois-ci pour MEGADETH:

Mais… mais… mais c'est quoi ce son?! Jusque là pendant toute la journée tous les groupes ont bénéficié d'un son relativement correct, même en salle il aurait suffi à beaucoup de groupes, et tout à coup on se retrouve avec un truc où l'on a énormément de peine à distinguer ce que jouent les guitares?! Sur du Megadeth?! J'avais voulu voir ce concert « de près » parce que j'avais adoré leur dernier passage au Zénith, avec Slayer, tellement aimé que j'avais regretté d'être coincée un peu au fond. Mais si j'avais tellement aimé, c'est parce que le son était magistral, on ne ratait absolument aucune note, pour tous les instruments: on pouvait pleinement profiter de la qualité des chansons, et de la puissance supplémentaire que donne toujours un concert. Alors que là… m'est avis que ça n'est pas pour rien que le public participe mais sans plus (pour du Megadeth): quelques pogos de ci de là, mais peu nombreux et très gentils… j'avais un peu peur d'être « trop devant / pas assez derrière » par rapport aux mouvements de foule, mais vu la participation très mitigée du public (pour du Megadeth bis) c'était en fait très bien. Ajoutez à ça un jeu de lumières plutôt simple pour une tête d'affiche (était-ce vraiment une tête d'affiche?), et je n'arrive pas vraiment à rentrer dans ce concert… d'où une impression mi-figue mi-raisin à la sortie, jamais l'idéal pour finir une journée de festival.
Set-list de Megadeth: Never Dead / Head Crusher / Hangar 18 / Trust / In My Darkest Hour (sans l'intro) / Foreclosure of a Dream / She-Wolf / Dawn Patrol / Poison Was the Cure / Sweating Bullets / A Tout Le Monde / Angry Again / Guns, Drugs & Money / Whose Life (Is It Anyways?) / Public Enemy No. 1 / Symphony of Destruction / Peace Sells / – Rappel – Holy Wars… The Punishment Due – Mechanix

De toute manière j'avais l'intention de voir King Diamond et/ou Amon Amarth. Pour le premier, j'ai toujours aimé, beaucoup, ses musiques, mais toujours beaucoup plus de mal avec sa voix quand il part dans les aiguës (en plus les musiciens ont largement laissé entendre qu'ils allaient sortir le grand jeu question mise en scène pour ce Hellfest). Pour le deuxième, j'aimais beaucoup fut une époque, pas eu l'occasion de suivre pendant plusieurs années et il paraît qu'ils sont devenus beaucoup moins bons qu'à cette lointaine époque, alors autant se faire une idée soi-même?
Mais la fatigue commence à se faire sentir, entre la journée de la veille et le manque de « nourritude musicale », donc d'adrénaline, aujourd'hui. Je tente quelques morceaux de KING DIAMOND, remarque avec plaisir que ça passe bien mieux sur scène (et que le décor qu'ils ont sorti, changements réguliers inclus, sied tout à fait à l'attente qu'ils ont lancé!), voix comprise.

Il avait dit quelques jours plus tôt qu'il était devenu un nouveau chanteur depuis qu'il avait arrêté de fumer: c'est sans doute vrai. Mais je n'arrive pas à rester, trop fatiguée.
Photos de Kind Diamond.
Set-list de King Diamond: The Candle / Welcome Home / -Solo de batterie- / Voodoo / At the Graves / Up From the Grave / Let It Be Done / Dreams / Sleepless Nights / -solo de guitare- / Shapes of Black / Come to the Sabbath (reprise de Mercyful Fate) / Eye of the Witch / – Rappel 1- The Family Ghost / Halloween / – Rappel 2 – Black Horsemen

Même chose pour AMON AMARTH, devant lesquels je ne reste même pas le temps d'un morceau. Non pas que ça ne me plaise pas, les quelques minutes entendues avaient l'air tout à fait bien, mais… je tombe de fatigue.
Mathilde: Le premier jour du Hellfest prend fin pour moi avec AMON AMARTH, que j’adore et que je n’ai vu qu’une seule fois auparavant.

Pendant qu’ils installent le matériel pour le groupe, des machines pour leurs effets de scène sont aussi mis en place et je me dis : « ça va chauffer ! », et je pèse mes mots. Aussitôt le concert commencé, des flammes sortent des machines, en rythme avec la musique, et surtout pendant « Death In Fire », on a même droit à des minis feux d’artifice (dans la tente, ouais ouais !). C’est vraiment un très bon groupe avec un bon jeu scénique (contrairement à Cannibal Corpse qui passaient juste avant Satyricon, mais que je ne suis pas allée voir, tellement j’avais été déçue lors de leur passage au Full Of Hate), qui donnent vraiment envie de rester jusqu’au bout de leur concert.
Photos d'Amon Amarth.
Set-list d'Amon Amarth: War of the Gods / Runes to My Memory / Destroyer of the Universe / Death in Fire / Cry of the Black Birds / The Fate of Norns / For Victory or Death / The Pursuit of Vikings / Live for the Kill / Under the Northern Star / Victorious March / – Rappel – Twilight of the Thunder God / Guardians of Asgaard

Un retour stratégique vers la tente s'impose alors, en essayant d'éviter les flaques et autres pateaugeoires qui se sont formées dans la journée… encore qu'il est bien agréable de pouvoir faire la « false one » qui passe par la partie « presse » du festival: c'est plus long mais du goudron et des graviers jusqu'à l'entrée du camping, pas de pente toute mélasseuse-piégeuse!

Pour le résumé express: journée de festival mitigée, avec juste Unisonic et Molly Hatchett en points d'orgue, pour le reste… trop de concerts « bien-moyen », ce qui est toujours un peu décevant en festival. Reprise des activités le lendemain, avec a priori une journée bien plus chargée.
Egalement, Dieu aura été mis assez en valeur pendant cette journée, entre le chanteur de Lynyrd qui y faisait régulièrement référence et Dave Mustaine qui nous en touche deux mots aussi, même si plus discrètement, et faisait un signe de croix les rares fois où il prononçait « Hellfest »… nous n'aurons pas manqué de bénédictions en allant nous coucher!

-Polochon et Mathilde.-
-Photos pour MetalChroniques de Christophe Ochal/AmonRe ou Mathilde Laurence quand précisé, sinon de Polochon.-
Les autres journées du festival.-