Pour ne rien vous cacher, je vois arriver ce nouvel album solo de LIV KRISTINE avec un mélange de d’excitation et d’angoisse. Il faut bien dire, et cela me déchire el cœur de l’avouer, que notre chanteuse norvégienne préférée n’a pas fait que des étincelles en solo, les compositions alternant entre le très moyen et le franchement naze. Mais bon, il faut faire avec et garder un esprit très ouvert. N’oublions surtout pas que ce disque s’adresse plus particulièrement au marché allemand. Il va falloir plaire à la ménagère teutonne qui aime le rock mais pas trop. En tout cas c’est l’objectif que l’on peut lire entre les lignes quand le label met joyeusement en avant que notre amie a chanté les chansons titres des séries Tatort et Schimanski. Oui je sais, certains ont vu leur carrière s’effondrer en France pour moins que cela. Mais oublions ces pensées impures pour nous concentrer sur le quatrième album solo de la norvégienne, Libertine.

Ah je vous rassure toute de suite, cet album est garanti sans Mylène Farmer dedans. Nous avons échappé au pire et la majorité des chansons prennent plutôt une orientation rock assez bienvenue. Il va falloir être courageux car la première écoute ne laisse pas un sentiment très positif, il faut savoir persévérer pour profiter des charmes de cet album. Autant Skintight offrait des mélodies douces et légères autant Libertine a durci le ton et le tempo. Les comparaisons sont hasardeuses mais les mélodies à la guitare, l’omniprésence de la basse, bref le feeling très rock des compositions comme « Libertine » pourrait évoquer (NDLR: avec 3g d'alcool dans le sang) SKUNK ANANSIE par exemple. Parfois, nous ne sommes pas loin non plus d’un LEAVES EYES et certaines parties évoquent également le passé gothique de la belle. Son attrait pour la France se confirme à nouveau à travers le titre « Paris Paris » et ces quelques mots prononcés dans la langue de Molière. Sur « Vanilla Skin Delight », LIV KRISTINE partage le micro avec Tobias Regner. Moi non plus je ne sais pas qui c’est mais il s’avère que cet « artiste » a remporté la version allemande de A la Recherche de la Nouvelle Star (NDLR: c’est sûr cela change de Nick Holmes…) . Voilà voilà. Sinon l’album a, comme d’habitude, été enregistré au Mastersound Studio avec Alexander Krull derrière les manettes.

LIV KRISTINE tente le pari audacieux de faire cohabiter deux carrières en parallèle. Pour les métalleux elle s’épanouit avec son groupe LEAVES’EYES et pour le grand public allemand elle propose régulièrement des albums solos beaucoup plus accessibles, à même de passer dans les radios généralistes et de plaire au grand public. Pas sûr que les deux publics soient compatibles tant les univers semblent différents. Cet album ne manque pas de qualités mais ne devrait pas remporter beaucoup de suffrages ici.

Oshyrya [6,5/10]

 

Site Officiel

 

Napalm Records / 2012

Tracklist (40:56 mn): 01. Interlude 02. Solve Me 03. Silence 04. Vanilla Skin Delight 05. Panic 06. Paris Paris 07. Wait for Rain 08. Love Crime 09. Libertine 10. Meet Me in the Red Sky 11. The Man with the Child in His Eyes