Affluence : Dans les 500-550? Honnêtement ça m’a presque énervée de voir des gens aussi peu respecteux de leur public que Sonata Arctica remplir correctement le Bataclan, alors qu’un groupe qui a réellement progressé avec les années, énormément, comme « ce » Rhapsody, peine à remplir un simple Trabendo. Et pourtant j’adore les deux groupes.
Ambiance : Excellente.
Son: Très bon, évidemment « il manquait un guitariste » pendant Rhapsody, mais c’est parce que le guitariste était absent pour cause de maladie. Ils ont très bien su se débrouiller malgré tout (merci Mikko aux claviers!). Même pas de « fausse bande » pour passer ce que Dominique Leurquin aurait dû jouer… mais nous y reviendrons plus tard.
Lumières : Plutôt bonnes… mais trop saturées pour Rhapsody, surtout pendant les premières chansons, ce qui est fréquent avec eux… à croire qu’ils ne veulent pas que de bonnes photos d’eux soient prises?
Moment fort : « The Village Of Dwarves » et son grand n’importe quoi généralisé dans la salle.

Rhapsody a toujours aimé faire dans l’originalité: ils sont le premier groupe, à ma connaissance, à se séparer en deux entités indépendantes, gardant toutes les deux le même nom (un dérivé pour chacune) et le même concept (« metal pour le cinéma », ou « Holywood Metal »). Nous en avions un peu discuté avec Luca Turilli (guitariste et co-fondateur du Rhapsody d’origine), vu ce que donnait le nouveau « Rhapsody Of Fire » sur scène: après un premier album de « Luca Turilli’s Rhapsody » très prometteur, notamment pour la performance du chanteur (pas facile de succéder à Fabio Lione), restait à voir ce que ça allait donner sur scène.

La soirée commence avec Vexillum, mais je ne peux pas vous en parler puisque je suis arrivée en retard. Apparemment c’était bien, je veux bien le croire puisque nous les avions déjà vus en premier partie de Rhapsody (avant « la séparation ») et que si ça n’avait pas été la folie furieuse, c’était quand même tout à fait convenable pour une première partie.

Suit ORDEN OGAN :

En toute honnêteté, je ne m’attendais pas à pareille fête. Quelques passages un peu longuets, mais dans l’ensemble c’était très bien (avec mention spéciale au chanteur, c’est rare de voir des chanteurs-guitaristes qui se débrouillent aussi bien vocalement -sur scène inclus-). Il faut également saluer l’effort sur les costumes… c’est quand même rare de voir débouler quelqu’un sur scène avec un reste de pneu découpé sur l’épaule! Une fois repartie en arrière, après la fameuse série des « trois chansons pour les photographes », j’admire deux tous fous absolument grandioses, dont un nous faisait presque des chorégraphies avec son verre en plastique « TRABENDO » pour marquer la mélodie des chansons… des types exceptionnels! Non, vraiment, l’ambiance était excellente, l’accueil est excellent, et je crois que tout le monde aurait été d’accord pour les voir un peu plus longtemps si ça avait été possible.

Set-list d’Orden Ogan :
To New Shores of Sadness
We Are Pirates
The Things We Believe In
Masks
To the End
Angels War

FREEDOM CALL enchaîne très rapidement sur scène (rarement vu une phase « changement de matériel » aussi rapide):

En général ils m’ennuient au plus haut point, mais ce soir je dois admettre qu’ils me distraient agréablement, avec quelques titres qui passent vraiment bien et une très bonne ambiance dans le public (bizarrement moins festive que pour Orden Ogan, par contre très « massive »). Une set-list bien équilibrée, plusieurs moments d’amusement de bons coeur avec le public: un bon concert. Même si Chris Bay (chanteur/guitariste) prenait parfois peur face au manque de réactivité immédiate du public parisien… mais ils sont comme ça les metalleux parisiens, ils aiment cultiver leur côté imprévisible! Ah et aussi un grand moment de solitude, quand Chris nous annonce « tel fan » leur a demandé il y a quelques jours, après un concert aux Pays-Bas je crois, de passer le bonjour à deux personnes qui devaient normalement être là ce soir dans la salle… sauf que personne ne se manifeste quand Chris cite leur nom en leur demandant de lever la main… il s’est visiblement senti un peu mal sur le moment, mais heureusement il en faut plus pour le faire paniquer! J’ai quand même préféré Orden Ogan, mais c’est juste qu’ils sont plus dans « mes goûts naturels »: en soit, Freedom Call a proposé un de leurs très bons concerts ce soir.
(Par contre: Chris, tu mets certes beaucoup de volonté et de joie de vivre dans ton blablatage entre les morceaux… mais parfois tu parles trop longtemps! Je te promets!)
Petit moment comique, enfin, quand des membres des deux groupes précédents viennent faire les pitres sur scène pendant que Freedom Call joue (c’est la dernière date de la tournée), pendant un refrain (ils seront même épaulés par Alessandro Conti au deuxième refrain… pas le troisième cependant, Luca avait dû l’intercepter entre-temps, meuh si meuh si.)

Set-list de Freedom Call :
Freedom Call
The Eyes of the World
Rockstars
Tears of Babylon
The Quest
Power & Glory
Warriors
Land of Light

Direction « la fosse aux photographes » dès la fin de Freedom Call : c’était déjà bien bondé pour Freedom Call, à tel point que je n’avais plus pu bénéficier de la bonne place que je m’étais dégôtée pendant Orden Ogan, alors jouons la prudence. Ca discute entre photographes, les plus anciens font baver les plus jeunes, ça se chambre gentiment: l’ambiance est bon enfant, on pourrait tout à fait croire que les choses vont continuer dans la meilleure des ambiances (« de travail inclus ») comme c’est le cas depuis le début de la soirée…

RHAPSODY:
…alors qu’en fait pas du tout. La scène du Trabendo est plutôt basse: si on reste debout pour prendre des photos (même en étant petit), on peut être sûr de faire des trucs plutôt basiques, sans grand intérêt, parce que l’on est trop proche et trop à la hauteur des musiciens. Résultat, depuis le début de la soirée, il y avait un rang de photographes assis sur les marchepieds des barrières, un autre rang accroupi devant la scène. Mais la plupart des « anciens » n’était pas encore arrivée, et ils allaient douloureusement me rappeler pourquoi, fut une époque, ils se faisaient prodigieusement incendier par les plus jeunes (du fait de leur attitude): ils se collent à la scène, ne se préocupent pas une seconde de savoir s’ils gênent derrière ou non, gardent leur emplacement jusqu’à la fin, et évidemment restent debouts. Impossible donc d’avoir le moindre angle correct (vas t’agenouiller derrière un type debout: quelle belle vue!). Ajoutez à ça des lumières misérables (non mais sans rire, on a eu des lumières tout à fait correctes pour les photos sur les premières parties, et là pour la tête d’affiche c’est tellement saturé qu’il est proprement impossible de faire le moindre cliché correct? Enfin, quand on cherche à faire des photos « naturelles » du moins, et c’est mon cas), et vous comprendrez:
1) pourquoi mes photos de Rhapsody sont loin de casser trois pattes à un canard,
2) mon humeur massacrante pendant le début de leur concert.

Sans rire, constater qu’il me serait impossible de prendre le moindre cliché un tant soit peu « ambiancé » m’a mise d’humeur massacrante. J’adore « Tormento E Passione », ils l’ont jouée en troisième et c’est normalement exactement le type-même de chanson où je ne peux pas m’empêcher de fredonner les paroles même si je suis sous le nez des musiciens à prendre des photos… sauf que là je n’arrive même pas à l’apprécier. Il est vrai, aussi, qu’Alessandro (Conti, chanteur) me paraît très fermé au début du concert, alors qu’à la base si je l’apprécie c’est non seulement pour ses qualités vocales mais aussi pour sa bonne humeur : je me vois déjà en train d’écrire un compte-rendu avec une partie incendiaire où je reprocherais à Luca de trop museler son nouveau chanteur, chanter (et mener un groupe sur scène) ça n’est pas seulement avoir une bonne voix, et tutti quanti (si je puis me permettre). Au final, c’est peut-être la première fois que j’attends avec impatience la fin de ces trois chansons qui nous sont octroyées devant: une fois repartie derrière, je ne pourrai sans doute pas prendre de photos correctes (la scène est trop basse pour ça vu ma taille), mais au moins j’apprécierai l’ambiance, et idéalement une vue potable.

[Fuyons, vite, fuyons!]
Les rangs se sont beaucoup remplis, et évidemment resserrés, par rapport aux premières parties: il sera impossible de prendre des photos correctes, c’est confirmé… alors autant s’amuser, surtout que les gens autour ont l’air tout à fait dans l’ambiance! Pour vous donner une idée: « The Village Of Dwarves » est leur cinquième chanson de la soirée, soit le deuxième morceau « réellement ressenti comme tel » pour moi + en temps normal, ça me saoule de sauter, je boycotte les sauts, ranafaire si des centaines (ou milliers) de personnes autour de moi le font. Alors que là… je fais partie de ceux qui lancent le « sautons comme des cabris », avant même que les messieurs sur scène nous demandent de le faire, c’était juste… impossible de faire autrement! Ceci-dit c’est aussi que j’ai eu la chance de tomber rapidement sur « le coin à fous »: quand j’aurai l’occasion d’aller sur les marches pour les derniers morceaux, ça sera beaucoup plus calme… m’enfin, ça permet de se reposer un peu, et puis il y avait encore quelques fous derrière, juste pas à gauche ou à droite. Vous aurez donc compris que l’ambiance est très, très bonne (et surtout très sonore… enfin, sauf sur certains morceaux que beaucoup ont oublié, comme « Forest Of Unicorns », que je considère comme une de leurs meilleures même si peu de monde semble s’en souvenir).

L’ambiance finit également par se détendre sur scène, déjà après le premier mini-discours d’Alessandro (il nous apprend notamment qu’il a promis de ne pas plaisanter sur Carla Bruni ce soir… on se demande bien pourquoi!), et puis… peut-être en réaction à la bonne humeur dans la salle, je ne sais pas, mais pour vous donner une idée Luca (Turilli, guitariste) finira même par faire le lion en allant au-dessus du public (et pas le lionceau hein: le lion). En fait, je ne l’ai jamais vu aussi « déchainé » sur une scène le Luca: il s’est certes beaucoup décontracté avec les années, mais là… il ne se contente pas de courir à droite à gauche, il finit en haranguant le public, de manière presque « agressive » (pas dans la méchanceté, quand même, mais dans l’énergie), enfin il est à fond dans le truc quoi. Patrice (Guers, bassiste) est moins « dans son coin » que d’habitude, un batteur très souriant, un claviériste plutôt calme… ça n’est pas forcément dans ses habitudes (même si j’admets ne l’avoir vu qu’avec Sonata Arctica jusque là, et ça doit faire 10 ans qu’il les a quittés), mais le connaissant c’est juste qu’il « reste à sa place » dans un groupe où il exécute plus qu’autre chose. (Et puis les partitions de Rhapsody c’est une autre paire de manches de Sonata Arctica, aussi, quand même.) Quant à Alessandro… « chassez le naturel et il revient au galop, c’est bien connu : il n’aura pas réussi à garder son sérieux jusqu’à la fin. Par exemple, pendant que Luca jouait son solo sur la dernière chanson, Alessandro est allé derrière lui et a fait une imitation de guitariste en train de poser/gober des mouches… on pourrait certes se dire que c’était prévu à l’avance, mais sa manière de s’arrêter toutes les deux secondes pour s’assurer que Luca ne le regarde pas me fait douter. Ou encore ce moment grandiose où il nous fait chanter, normal, finit par une note aiguë, qu’une fille dans la salle prolonge : il lui dit « Très bien! Encore mieux que le chanteur de Rhapsody! »… et se met immédiatement la main devant la bouche, en regardant un Luca Turilli explosé de rire, avec un regard de chien battu type enfant qui vient de se faire prendre la main dans le sac (« mince! je disais ça avec Trick Or Treat, mais… mais c’était pas méchant hein, hein? »), devenant rouge écrevisse… C’est que c’est lui maintenant, « le chanteur de Rhapsody ». Donc sa super vanne… devient toute mignone, vive les automatismes sur scène.

Il y avait de la mise en scène, avec des petits films en introduction de certaines chansons (voire pendant), deux chorégraphies et peut-être quelques broutilles oubliées au moment où j’écris ces lignes, mais dans l’ensemble ça allait: rien d’affreusement kitsch, ou qui prenne particulièrement de la place (par rapport à la musique à proprement parler). Enfin, en dehors du solo de batterie: ça faisait longtemps que je n’en avais pas entendu un aussi soporifique (et assez long, en plus). Il me semble que Patrice Guers n’a pas changé son solo de basse (il me rappelait étrangement quelque chose), mais au moins il est agréable/intéressant à écouter. La deuxième chorégraphie n’était pas mal du tout, peut-être un peu répétitive mais bien pensée (et beau costume) avec un éventail dans chaque main (haut du corps plus statique que les hanches aussi, mais je suis une infâme perfectionniste), un peu frustrée par la première par contre: l’idée est très bonne (des espèces de néons, ou bandes lumineuses, sur un tissu que la damoiselle fait onduler), mais les mouvements ne changent quasiment pas et s’adaptent en fait très peu à la musique! D’où un effet « soufflé trop cuit » assez désagréable… Enfin, j’arrivais juste à l’arrière du public quand la madame est arrivée: je ne voyais que le haut du corps… m’enfin, justement, dans ce genre d’exercice c’est ça qui doit évoluer! Mais bon, nous verrons bien s’ils réutilisent cette idée à l’avenir: ça peut bien rendre, c’est juste que ça mérite du peaufinage. En dehors de ça, et de manière beaucoup plus secondaire, on ressentait parfois l’absence de seconde guitare: Mikko jouait une sorte de mélange entre la partie orchestrale « normale » et la mélodie de la seconde guitare, mais le son, et l’énergie liée, n’étaient évidemment pas les mêmes et… de temps en temps, je ne pouvais pas m’empêcher de penser: « ah! avec une deuxième guitare ça serait tellement mieux pour la mélodie! » Mais bon, comme Dominique Leurquin sera rétabli pour la prochaine tournée, ce problème se réglera très facilement tout seul.

D’ailleurs, ça montre aussi que, a priori, il y avait quand même pas mal de choses jouées « sans bandes » ce soir. Ou sinon ils sont devenus de vrais pros de la bande de faux live: Luca a parfois hésité un peu trop longtemps sur sa note et raté un enchainement, et quand on le regardait on voyait l’hésitation sur le manche comme sur son visage. Un peu la même chose pour Mikko qui a joué des trucs un peu bizarres parfois (et le connaissant ça n’est pas normal/dans ses habitudes), etc. Il est probable que ça a beaucoup contribué à donner autant d’énergie à leurs chansons malgré l’absence de second guitariste, soit dit en passant. Et ça me donne l’occasion de parler du chant d’Alessandro, que j’oubliais (mal): il a été excellent ce soir, même en s’en tenant à la voix. Pour résumer, quand je l’avais vu avec Secret Sphere, il m’avait marquée parce qu’un italien qui chante vraiment juste ça reste rare, c’est d’ailleurs ce qui m’a permis de le reconnaître quand je l’ai vu avec Trick Or Treat… mais je trouvais quand même tout ça assez faible pour prétendre chanter du Rhapsody? Jusqu’à ce que j’écoute l’album sorti il y a peu (et ce niveau de chant est d’ailleurs confirmé par le dernier Trick Or Treat, sorti fin novembre); d’un autre côté, il est facile de trafiquer(/renforcer une voix avec les moyens modernes en studio. Conclusion ce soir: il a vraiment énormément progressé, et est devenu excellent vocalement. Parce que très juste, capable d’énormément de nuances, voix bien puissante quand il faut: un très bon chanteur, tout simplement.

Petit bonus « âneries de fin de tournée », pour ceux qui lisent encore: pendant « Forest Of The Unicorns », les membres de Vexillum (ou un mélange avec des membres d’Orden Ogan? Oublié, je dois le confesser) arrivent sur scène « façon ballerine metalleuse ». A savoir sans kilt (qu’ils portent normalement sur scène), torse nu, une grande serviette autour de la taille, mains « en fausse corolle au-dessus de la tête » (= coudes bien saillants puisque la pointe des doigts touche le crâne), et ils font une espèce de chorégraphie ridicule depuis le fond de la scène, chacun tournant sur lui-même etc. Ca sent le briefing en coulisses par Luca tellement ils restent derrière (ça s’est d’ailleurs passé en son absence, comme que de par hasard!), mais comme ça se fait dans la bonne humeur généralisée… eh ben ils en remettent une couche un peu plus tard, sur je ne sais plus quelle chanson, où ils font « les hommes piston » pendant les refrains! (oublié sur quelle chanson, mais une des toutes dernières) Même Luca en rit de bon coeur… c’est peut-être ça qui a inspiré Alessandro dans son imitation « restons prudent / sur la pointe des pieds » à la toute fin, en fait.

Set-list de Rhapsody :
Riding the Winds of Eternity (Rhapsody)
Clash of the Titans
Tormento E Passione
Demonheart (Luca Turilli)
The Village of Dwarves (Rhapsody)
Excalibur
(solo de batterie)
Forest of Unicorns (Rhapsody)
Warrior’s Pride (Luca Turilli)
The Ancient Forest Of Elves (Luca Turilli)
(solo de basse)
Of Michael the Archangel and Lucifer’s Fall (version courte)
Son of Pain (Rhapsody of Fire)
Dawn of Victory (Rhapsody)
– Rappel –
Dark Fate of Atlantis
Emerald Sword (Rhapsody)
Warrior of Ice (? A en croire ce qu’en dit Internet, mais je n’ai pas du tout souvenir qu’ils l’aient jouée? Et c’est une de leurs chansons que j’adore (+ je passe mon temps à me plaindre parce que 
Legendary Tales est toujours oublié): ça m’aurait marquée… j’ai eu l’impression pendant toute la soirée (= tous les groupes) qu’ils étaient pressés par le temps, si on ajoute à ça les musiciens des autres groupes à droite de la scène qui semblaient se chauffer pour faire une dernière ânerie de fin de tournée, et… peut-être nous a-t-on sucré une chanson? Une très bonne en plus… pas cool pas cool! Ou mon cerveau était déjà en mode surchauffe et j’ai zappé qu’ils jouaient cette chanson-là… bien possible aussi.)

Un très bon concert, vous l’aurez compris, avec quelques réserves très mineures (et là au moins je reconnaissais les chansons à la mélodie, pas aux paroles, malgré un instrument en moins…). Après avoir mis mes affaires et papoté 30 secondes avec quelques personnes, je me dirige rapidement vers la sortie (le concert s’est terminé à 23h20 et j’habite à l’autre bout de Paris: je préfère être sûre de ne pas rater une correspondance pour cause d’horaire!), pour m’apercevoir qu’Alessandro est devant l’entrée de scène, en train de signer des trucs pour des gens et poser pour des photos. Décidément il est bien ce petit! Je m’arrête quelques minutes pour faire gribouiller un truc… et assiste à une scène un peu étrange: après avoir beaucoup hésité et quelques bafouilles, une jeune fille explique que ce concert représente énormément pour elle, elle en a pleuré etc., c’était tout mignon et elle était visiblement honnêtement en pleine émotion, importante. Sauf que vu sa manière insistante de remercier -Alessandro Conti- (un type recruté il y a quelques mois), je ne suis pas sûre qu’elle ait compris (ou réalisé) qu’elle n’avait pas le chanteur « historique » de Rhapsody sous les yeux. D’ailleurs, au début, Alessandro a demandé: « mais est-ce qu’elle sait que…? » (en italien, puisque quelqu’un s’était proposé de traduire ce que disait la damoiselle en italien). Or, dans ce qu’elle disait à ce moment-là, on pouvait croire qu’elle en était consciente, « le traducteur » lui a donc juste dit « oui, oui, t’en fais, pas »… sauf que, justement, vu l’évolution que ça a pris… tout le monde s’est mis à douter fortement, Alessandro a fini assez gêné, et en même temps elle était dans une émotion tellement intense/extrême que personne n’a osé lui faire remarquer que… (moi la première d’ailleurs… difficile de prévoir sa réaction après tout). Donc voilà, c’était à la fois assez gênant, et plein d’émotion(s)… d’où assez étrange. Après coup je regrette de ne pas avoir essayé de « tâter le terrain » diplomatiquement, histoire d’éviter de lui briser son rêve trop rapidement, mais sur le moment je n’arrivais pas à trouver un « angle d’attaque » convenable; une prochaine fois peut-être. J’espère qu’elle a pu voir Luca après par contre, parce que lui serait très heureux de voir un tel afflux d’émotions provoqué par sa musique.

J’attends que quelques autres se fassent signer des broutilles, interpelle Alessandro avant que les vigiles (qui deviennent insistants) ne nous virent, lui confirme que « une quatrième fois? Quand tu veux coco! », et zou vers le métro: j’attrape l’avant-dernier « pour mon dernier changement », et pourtant on ne peut pas dire que j’aie traîné… en temps normal, après un concert qui m’a autant « emmenée ailleurs » je serais restée pour « la petite signature de tout le monde », mais là c’était matériellement trop risqué!

-Polochon-
[Photos de Luca Turilli’s Rhapsody / Freedom Call / Orden Ogan.]