Opera Diabolicus est le rejeton du compositeur David Grimoire et du parolier Adrian de Crow avec un concept sur la Comtesse Bathory (l'ogresse des Carpathes ou encore Comtesse sanglante), morte en 1614, tourné autour de la combinaison d'éléments musicaux dark et théâtraux dramatiques alliés à un doom metal atmosphérique, épique et progressif.
Rien que ça avec en plus la présence d'une soprano, de Snowy Shaw (Notre Dame, King Diamond, Mercyful Fate, Therion), Mats Leven (Therion, Y. Malmsteen) et Niklas Isfeldt (Dream Evil).
La fine équipe et son duo de concepteur ont du talent à revendre dans cette mise en scène où tout part un peu dans tous les styles.
Les dix minutes de « The Gates » se forgent sur des riffs complexes, des sons d'orgue sombres et atmosphériques, un chant grogné tout ceci dans une ambiance fantasmagorique.
« Blood Countess Bathory » et ses neuf minutes (au clip très travaillé) alterne entre douceur féminine accompagnée le plus souvent de piano ou guitare acoustique et malsanité masculine ou démoniaque avec tempos plus denses et guitares bien saturées.
Ensuite les morceaux restent longs et l'on se prend logiquement à trouver des similitudes avec Therion sous certains aspects bien évidemment dus au chant mais aussi avec Notre Dame (ou même Diablo Swing Orchestra) pour la folie inhérente aux compositions qui partent dans tous les sens.
Tout cela paraît un peu décousu mais c'est un mal nécessaire pour développer toute la richesse musicale mise en place sur ce 1614 aux qualités indéniables pouvant en rebuter certains.
« In Memoriam » se fait interlude avec sa partition: batterie, basse, claviers, ses quelques rires diaboliques et malsains du milieu et ses petites notes répétitives de boîtes à musique sur le final. « Forbidden » s'appréhende plus facilement avec son refrain bien défini et sa structure plus commune.
Le long final «  Stone by Stone » s'étendant sur neuf minutes n'apportent pas de bonus par rapport à ses pairs de même durée, il manque même de caractère pour rivaliser avec les deux morceaux porteurs de l'album, une conclusion sans grande envergure pour un tel projet.

Opera Diabolicus est sans doute l'un des projets récents les plus intéressants et aventureux sortis dernièrement mais avec ça le sentiment qu'il manque une ligne directrice/ un fil rouge, des phases mélodiques plus marquées domine et cet ensemble parfois déstructuré peine à séduire comme le fût l'album Quarterpast de Mayan.

Clayman (07/10)

http://www.myspace.com/operadiabolicus

Metalville / 2012
Track List (53:50) : 1. Overture / 2. The Gates / 3. Blood Countess Bathory / 4. The 13th Guest / 5. In Memoriam / 6. Mythos Lamia / 7. Forbidden / 8. Stone by Stone