Bon Dieu, quel plaisir, quel pied de retrouver le nouvel opus d’OSI, le duo si atypique unifiant pour le meilleur les très talentueux Jim Matheos (FATES WARNING, ARCH/METHEOS) et Kevin Moore (CHROMA KEY, ex-DREAM THEATER). Les trois premiers albums ont été pour moi des ravissements avec en point d’orgue le superbe Blood en 2009. Ces deux-là se sont vraiment trouvés et se complètent à merveille. Matheos a un sens pointu de la rythmique et propose toujours des riffs hypnotiques. Pour sa part, Moore a un don pour proposer des mélodies improbables, pour poser des atmosphères profondes et envoutantes. Je suis conscient que pour beaucoup OSI est un ovni bizarre qui ne méritent pas mes éloges.

Et pourtant, les deux artistes persistent et signent et proposent encore une fois une plongée étonnante dans leurs univers. Sans s’embarrasser des modes ou des tendances, Matheos et Moore n’en font encore une fois qu’à leur tête. Les mélodies sont subtiles, finement ciselées par des mois de travail, d’échange entre les deux protagonistes. Comme les précédents, Fire Make Thunder s’apparente bien souvent plus à une bande-originale de film qu’à un album autonome. Les paysages, les émotions se succèdent dans le tête de l’auditeur et on ressort de cette expérience transformé. Vous allez dire que j’en fais des tonnes mais sincèrement, le musique d’OSI se bonifie de plus en plus avec le temps. J’écoute intensivement Blood depuis plus de trois ans maintenant et je continue à découvrir de nouveaux éléments. Le groove de Matheos et le chant assez robotique, froid de Moore me fascinent et donne toute sa personnalité, son originalité à la musique d’OSI. Comme pour Blood, OSI a fait appel à Gavin Harrison (PORCUPINE TREE) pour interpréter les parties de batterie. Chapeau car ce doit être l’enfer de travailler sous la direction de deux personnalités aussi fortes (enfin Steven Wilson ne doit pas non plus être un cadeau).

Nous sommes loin des canons classiques métal avec cet album si étrange et séduisant à la fois. Fire Make Thunder tourne sur ma platine depuis des semaines et je n’ai toujours pas su/pu embrasser la totalité des sentiments, des émotions enfermés dans ce disque. L’album se termine par « Invisible Men », une composition de plus de 9 minutes qui conclue l’album comme toujours sur une drôle de note, comme soudainement réveillé au beau milieu d’un rêve/cauchemar dérangeant. On frissonne en essayant vainement de se rappeler des détails de ce songe évanescent. Une véritable expérience métaphysique…

[8,5/10] Oshyrya

 

Site Officiel: http://www.osiband.com/

MySpace Officiel: http://www.myspace.com/osiband

 

2012, Metal Blade

Tracklist (43:14 mn) 01. Cold Call 02. Guards 03. Indian Curse 04. Enemy Prayer 05. Wind Won't Howl 06. Big Chief II 07. For Nothing 08. Invisible Men