Son : excellent

Lumières : du caviar

Affluence : sold out

Ambiance : survoltée

Moments forts : tout le set
 
7 mois d’attente. 7 mois depuis ce jour où la nouvelle était tombée : Klaus est malade, les Scorpions ne joueront pas ce soir. 7 mois, c’est long, surtout pour un tel groupe où, vu l’âge des membres, chaque pépin de santé peut s’avérer celui de trop, celui qui poussera le groupe vers la sortie. Je prends la route tôt, avec la ferme intention d’arriver bien à l’avance… et je fais la connaissance des affres du périphérique lillois, 5 kilomètres en plus d’une heure, une voiture en surchauffe qui arrivera dans le parking du Zénith avec un panache de fumée sortant du capot. Il est 20h45, j’ai plus d’une heure de retard sur mon timing, je file vers la salle, remet les précieux sésames aux deux lecteurs qui nous avaient contactés et fonce récupérer mon pass photo juste à temps. Une bière, deux minutes de discussion avec un fan et les lumières s’éteignent, le Zénith se soulève d’un seul homme, et le concert commence.
 
 
45 ans : c’est l’âge de Pawel, le petit jeunot du groupe. 64 ans : c’est celui de Klaus et de Rudolf, les ancêtres du groupe. Et pourtant, malgré le poids des années, malgré les milliers, que dis-je, les centaines de milliers de kilomètres parcourus pendant leur carrière, les Scorpions débarquent sur scène avec une fraîcheur et une énergie peu commune. Quand Slayer monte sur scène (et pourtant, Dieu sait que j’adore Slayer), on sait que le show sera carré, mais aussi qu’il sera statique. On frôle presque le statut de « fonctionnaires du Metal ». Les Allemands, eux, se donnent à fond, dès le début, comme s’il s’agissait de leur première tournée, comme si chaque minute comptait, comme s’ils étaient investis d’une mission : en mettre plein la vue de leur fan. Les musiciens sont très mobiles, le jeu de lumières est à tomber à terre sur les premiers morceaux, Rudolf et Matthias s’amusent clairement à prendre la pose (Rudolf restera ainsi plusieurs secondes complètement figé, sourire XL et doigt pointé vers l’objectif d’un photographe jusqu’à ce que ce dernier ait le temps de prendre le bon cliché) sans pour autant négliger la musique. Klaus, quant à lui, nous a régalé avec une prestation excellente de bout en bout : certes, je ne l’ai pas vu lorsqu’il était plus jeune, mais sa presta reste un grand moment, et il sait aussi – et c’est peut-être aussi pour soulager ses cordes vocales – faire participer un public qui n’en demande pas temps pour reprendre les refrains en chœur. Les morceaux se succèdent à une vitesse dingue, les nouveautés côtoient les classiques et je me dis que, finalement, les Scorpions sont inusables. La retraite ? Non, hors de question ! Ces gars dégagent un charisme, une énergie dingue, bien plus que certains groupes à la moyenne d’âge deux fois moins élevée. Ce soir, les Scorpions ont donné une éclatante leçon de réalisme à Lille.
 
 
Épilogue : je reprends la route, allume la radio et entend les résultats de la Ligue des Champions : Bayern Munich 6 – Lille 1. Eh oui, les Nordistes, les Allemands étaient trop forts pour vous hier…
 
Un grand merci à Gérard Drouot Productions pour le pass photo.
 
Setlist
Sting in the Tail 
Make It Real 
Is There Anybody There? 
The Zoo 
Coast to Coast 
Loving You Sunday Morning 
The Best Is Yet to Come 
Send Me an Angel 
Holiday 
Raised on Rock 
Tease Me Please Me 
Hit Between the Eyes 
Kottak Attack 
Blackout 
Six String Sting 
Big City Nights 
Encore:
Still Loving You 
Wind of Change 
Rock You Like a Hurricane