Sinister, c’est un peu le chewing gum sous la semelle du Death Metal : un jour, ce groupe a eu de la saveur, il nous a fait saliver. Puis, nous nous en sommes désintéressés, et il a fini sous notre godasse, bien incrusté dans les rainures de la semelle et pas moyen de s’en débarrasser. Alors, on fait avec et, de temps à autre, il se rappelle à notre bon souvenir. 20 ans après Cross The Styx, les Bataves remettent le couvert avec leur 10e album. Amateurs de sophistication, de technique digne de la physique nucléaire ou de l’originalité, passez votre chemin.

The Carnage Ending est un album-type pour Sinister : gros son, Death brutal et basique, vocalises d’ours… Le menu de base, quoi, l’équivalent du Big Mac-frites-coca au McDo, le menu-refuge quand on a laissé son cerveau à la maison et qu’on ne sait pas quoi se mettre sous la dent. Voilà, Sinister est une valeur-refuge dans le Death de base. Vous voulez du riff tout con, du growl standard, des morceaux courts et passe-partout ? Voilà, piochez dans la discographie de Sinister et vous ne risquez pas d’être déçus.

Toutefois, le problème majeur de Sinister est justement ce statut de « groupe de Death passe-partout ». Spontanément, personne ne se tournera vers Sinister comme premier choix. On lui préfère Asphyx, Bolt Thrower, Pestilence (enfin… les premiers Pestilence), voire même Obituary (même remarque que pour Pestilence, ceci dit). Sinister est la roue de secours du Death Metal, un pis-aller toujours mieux que le sifflement de vos acouphènes, mais qui n’a pas inventé l’eau chaude. Ni meilleur ni pire que ses prédécesseurs, The Carnage Ending fera l’affaire le temps d’une ou deux écoutes, le cerveau sur OFF.

Jäkelunge (6/10)

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Massacre Records – 2012
Tracklist (48:07) 1. Gates of Bloodshed (intro) 2. Unheavenly Domain 3. Transylvania (City of the Damned) 4. My Casual Enemy 5. Crown of Thorns 6. The Carnage Ending 7. Oath of Rebirth 8. Regarding the Imagery 9. Defamatory Content 10. Blood Ecstasy 11. The Final Destroyer