Fan de la première heure de Sonata je suis. Pensez donc, c'est même le tout premier groupe que j'ai jamais vu sur scène, sur la tournée où ils ouvraient pour Rhapsody et Stratovarius, il y a 12 ans maintenant! Au clan des déçus (fortement) par Unia et The Days Of Grays j'appartiens… rien pour vraiment retenir l'attention sur le premier, trop simple – rien de marrant dans le deuxième. Alors qu'à la base, chez Sonata, j'aime pouvoir danser sur ma chaise d'un bout à l'autre de l'album, tant à cause de la musique que des paroles souvent comiques (mais ça ils l'ont toujours gargé). Et réconciliée avec Sonata je vais devenir, grâce à ce Stones Grow Her Name.

Ca commence gentiment avec « Only The Broken Hearts », un mid-tempo relativement énergétique, rien d'exceptionnel en vue mais pas rien de vraiment répulsif pour autant… et puis il y a quelques arrangements ici et là qui donnent une bonne évolution au morceau: restons voir la suite. Vient alors « Shitload O' Money », complètement 80's dans l'esprit, mais justement il est quasiment impossible de ne pas taper du pied (et plus si affinités) sur le refrain! Un petit pont simple mais bien senti pour relancer la machine, et c'est parti vous pouvez commencer à entrer pour de bon dans Stones Grow Her Name. Vous y retrouverez le Sonata qui fait évoluer ses chansons (contrairement à The Days Of Grays), sans partir pour autant dans des prises de tête somme toute assez artificielles (contrairement à Unia). Et un côté « chaque instrument vit sa vie pour former une seule entité au final » sur presque toutes les chansons, simple mais toujours efficace pour capter et garder l'attention de l'auditeur. Le clavier est très présent mais les finlandais ne boudent plus la guitare saturée: elle n'est certes plus particulièrement rapide mais elle sait apporter de la puissance aux morceaux.

Cependant, on ne retrouve pas ces deux aspects sur deux chansons, « Alone In Heaven » et « Don't Be Mean »… les deux seules à me lasser autant voire plus qu'à la première écoute. Le nom de l'album est pourtant tiré des paroles de la première, je suppose donc que Tony/le groupe lui accorde une certaine importance… tant pis! La ballade qui suit, « The Day », est aussi assez simple dans son genre, mais justement on y retrouve un effet de « couches » qui fait tout l'intérêt de la chose: au début je ne lui trouvais pas grand intérêt, après quelques écoutes pour la décortiquer (même inconsciemment), elle est finalement très bien. Je précise au passage que j'aime énormément « I Have A Right », je ne sais pas dans quelle mesure elle appartient au metal… et dans le fond je n'en ai rien à faire: je sais juste que c'est typiquement le genre de chanson qui me met de bonne humeur et me donne envie de manger du lion le matin, et si elle est commerciale tant mieux ça leur fera des sous en plus! Les deux morceaux les plus « rageurs » de l'album sont sans doute « Losing My insanity », beaucoup plus efficace/rentre-dedans que la version du gagnant de la Nouvelle Star (ou assimilé) finlandaise (puisqu'il a sorti une première version de ce morceau, composé par Tony, en 2009), et « Somewhere Close To You », qui a ses mini-moments de longueur mais je les soupçonne d'avoir fait exprès, pour ajouter au côté « colérique » du morceau. On n'est pas du tout dans le heavy-speed dans les deux cas de toute manière, m'enfin on s'en fiche l'important est que ce qu'ils font, ils le font bien. Si ça peut passer par des étrangetés comme « Cinderblox » c'est encore mieux, parce que cette chanson est l'exemple-même de ce que j'aime chez Sonata Arctica: un truc complètement barré (« banjo-metal »?), sans doute simple mais « il fallait y penser », et l'air de rien c'est plus difficile de faire du simple bien trouvé que du tarabiscoté qui vous fait prendre du Doliprane à la fin de l'album! « Wildfire » II et III (« suites » en fait relativement improvisées de la chanson du même nom sur Reckoning Night) ont petit côté « Sonata old school » (pour leurs chansons « épiques »), surtout la III, mais encore une fois si on est dans le « heavy très sonore » ça n'est pas pour autant « rapide »… et pourtant c'est très bien. Comme quoi, il n'y a pas que la vitesse dans la vie!

Un album qui peut vous réconcilier avec Sonata Arctica donc, pour ma part il me donnerait presque envie de retenter des premiers rangs à leurs concerts. Je sais que je n'y retrouverai plus ce que j'y adorais, ils ont trop changé pour ça, « pour le meilleur et pour le pire »… d'un autre côté, si ça commence à revenir sur album, pourquoi pas sur scène? Il ne s'agit pas non plus de dire que tout est parfait, mais il est certain que ça faisait des années que, globalement, je ne m'étais plus autant amusée sur un album de Sonata Arctica.

 

[8,5/10] Polochon

Site officiel: http://www.sonataarctica.info/

MySpace officiel: www.myspace.com/sonataarctica

 

Nuclear Blast / 2012

Tracklist (53:14): 01. Only The Broken Hearts (Make You Beautiful) 02. Shitload Of Money 03. Losing My Insanity 04. Somewhere Close To You 05. I Have A Right 06. Alone In Heaven 07. The Day 08. Cinderblox 09. Don't Be Mean 10. Wildfire II 11. Wildfire III
Entretien avec Tony Kakko.