Depuis presque 30 ans, Tankard nous propose une formule immuable : fun, thrash, et rigolade à tous les étages. Réputée pour son obsession compulsive pour la bière, cette petite institution germanique n'a jamais été reconnue à sa juste valeur. Pourtant, à l'origine de quelques brillants albums (Chemical invasion, Zombie Attack), la bande de Gerre a souvent flirté avec des productions de seconde zone (Thirst, Disco Destroyer). De fait, mis à l'écart du fameux brelan Kreator, Sodom et Destruction, Tankard a toujours été considéré comme l'outsider de ce qui aurait pu être un « big Four » allemand.

Pour son seizième album, cette bande de soûlards continue sur sa lancée avec A Girl called Cerveza. Hélas, dès le premier morceau, on déchante. Cette formule qui marchait encore il y a peu (remember « B-Day ») donne l'impression de tourner à vide. Les morceaux sont poussifs, trop longs (« Son Of A Fridge ») et l'ennui terrasse l'auditeur. Tout n'est pas négatif. On se surprend à y croire l'espace d'un instant avec « Metal lady boy ». Pêchu et complètement dynamité par la présence d'une Doro Pesch des grands jours, cette drôle de bluette fera headbanguer dans les chaumières. Certes, ça n'est pas du grand Tankard à la Zombie Attack, mais après quatre morceaux pesants, ce titre réveille la ferveur du métalleux.

L’enthousiasme retombe comme un soufflé. Et ce, malgré la poussée d'adrénaline de « Not One Day Dead ». Restent quelques tristes morceaux qui ne prouvent qu'une chose : Tankard est aujourd'hui l'ombre de lui même.

Le quatuor se laisse aller, cet album inutile a la saveur d'une bière sans alcool. Dommage de la part d'un groupe qui a su, dans le passé, nous proposer un houblon de meilleure qualité.

Nico [02/10]

 

Site Officiel: http://www.tankard.info/

Nuclear Blast /2012

01. Rapid Fire (A Tyrant's Elegy) 02. A Girl Called Cerveza 03. Witchhunt 04. Masters of Farces 05. The Metal Lady Boy 06. Not One Day Dead (But One Day Mad) 07. Son of a Fridge 08. Fandom at Random 09. Metal Magnolia 10. Running On Fumes