J’apprécie beaucoup mon confrère Poney, un chic type, sympa, toujours là quand il s’agit de faire la fête, de boire un verre, et un bon chroniqueur en plus. Alors, quand il a lancé un appel à l’aide au sein de la rédac pour une chronique, je n’ai pas hésité un instant et je lui ai dit : « allez, envoie ça, à charge de revanche ! ». Avec un peu de recul, c’était con. Très con. Me voilà maintenant avec le dernier album de Taproot dans les pattes. Oui, Taproot. C’est marrant, si on le dit vite et à la française, ça sonne comme « ta proute ». Un indice quant à la qualité de la galette ? ABSOLUMENT, FERNAND !

Pour cette chronique, j’ai failli m’inspirer, que dis-je, honteusement plagier Mark Prindle, chroniqueur de génie qui avait capté l’essence même de la chronique négative en se penchant sur le cas de Demolition de Judas Priest. Une vidéo sur Youtube, 3 secondes, Mark est devant la caméra et dit « This album sucks ». Rideau. Tout est dit. Ite, Missa est, comme dirait Benoît XVI. Du grand art, épuré, minimaliste. Cependant, j’ai cru comprendre que certains accordent de l’attention à la taille des articles. Alors, je ferai un peu comme eux, je vais pisser de la ligne pendant une bonne page pour ne rien dire d’autre que cet album est une merde. Ca ne sert strictement à rien, mais ça donne l'impression de raconter plein de trucs intéressants.
 
Alors, voilà, Taproot, comme me le rappelait Poney, est un de ces combos de néo comme les States en ont chié par milliers à l’aube du millénaire. Ils ont sorti un single potable, « Again And Again », suffisamment méchant pour impressionner les djeunz, suffisamment soft pour passer sur MTV2 à une heure de grande audience, pile la bonne recette quoi. J’avais gardé un souvenir assez correct de ce morceau (oui, à une époque, je ne connaissais pas Slayer et je préférais le néo. Mais bon, toi aussi, tu as eu ta période où tu trouvais que les filles, c’était vraiment trop nul, et qu’il n’y avait rien de mieux que de jouer à la console avec tes copains. Et maintenant… ouais bon, pour certains d’entre vous, c’est toujours le cas. Un bon HA HA s’impose dans ce cas), mais sans plus. Malheureusement pour nous, il semble que l’objectif du groupe n’ait pas été de poursuivre sur sa lancée, mais plutôt d’agrandir son public, ce qui implique une sacrée édulcoration du propos. Fini le néo, nous avons droit ici à un album de pop un peu plus énervée que la moyenne. De la Hard Pop, en quelque sorte, avec un chanteur au registre varié (une touche de Jon Davis ici, quelques passages rappelant American Head Charge, une envie de sonner comme Chino Moreno dans un coin… S’il entendait ça, il se remettrait à bouffer des sucreries et rentrerait plus dans ses chemises, le pauvre Chino). Pas d’aspérités, pas de mordant, un album bien lisse, presque sucré, qui ravira les djeunz ricains qui pensent que Slipknot est le sommet de la haine musicale. 
 
Pas inspiré ni inspirant, en manque total d’efficacité et d’énergie, Taproot fait fort. Pour vous dire, j’ai presque envie de revoir à la hausse les notes de toutes mes chroniques et de leur rajouter un point tant The Episodes m’a donné envie de me boucher hermétiquement les oreilles avec du béton. Comme le dit le proverbe : « Qui aime bien, châtie bien ». Je t’apprécie beaucoup, Poney. Je boufferai un kilos de fayots et relierai ensuite le tuyau que j'aurai placé entre mes fesses à un masque à gaz que j’aurai accroché à ton visage… et toi aussi tu l’auras, ta proute !
 
[seriously, guys ?] Mister Patate
 
Site officiel : xxx
Myspace officiel : www.myspace.com/taproot
 
Victory Records – 2012
1. Good Morning 2. No Surrender 3. Lost Boy 4. Memorial Park 5. The Everlasting 6. Around The Bend 7. A Kiss From The Sky 8. Strange And Fascinating 9. A Golden Grey 10. We Don't Belong Here