The Kordz, 02/02/2012

Etre un groupe de metal/hard-rock/rock alternatif (appelez ça comme vous voulez) au Liban, ça n'est pas une partie de plaisir. Continuer à avoir un groupe demande une persévérance déjà assez remarquable, comme vous le verrez dans ces lignes. Quant à enregistrer un album… il ne faut pas être du genre à perdre espoir facilement! Au moins cela permet-il à The Kordz d'avoir de l'expérience avant de se lancer dans cette étape que certains abordent parfois un peu trop prématurément. Voyons donc avec Moe Hamzeh, chanteur/leader, comment un groupe qui existe depuis le début des années 90 a pu commencer à vouloir réaliser un album en 2005, pour le sortir en 2012…

 

MetalChroniques : Peux-tu présenter le groupe en quelques mots ?
Moe Hamzeh : The Kordz est un groupe qui vient du Liban, au Moyen-Orient, il est établi depuis longtemps. Ca nous a pris du temps pour enregistrer et sortir un album avec zéro moyen, dans un environnement qui n'aide pas: ça ne fait pas partie de notre culture. Il n'y a pas de support ni familial, ni social, ni rien.

M. : Par rapport à la musique?
M. H. : Oui, par rapport à la musique, au niveau financier, tout! Un de nos challenges était toujours de pouvoir garder ce groupe, pour jouer des concerts et tout le reste. Donc voilà, c'est un groupe de gens qui viennent du Liban, qui essaient de s'exprimer dans ce type de musique et de parler au monde parce qu'on sent que c'est quelque chose de très universel comme musique. Mais en même temps on garde plus ou moins notre culture et nos racines musicales.

M. : En effet, la musique orientale est omniprésente dans vos morceaux : est-ce que c’est important pour vous, comme une manière de revendiquer vos racines ?
M. H. : Non, franchement nous avons eu ce débat avant même d'écrire les chansons. Quand nous faisons un morceau, nous essayons de faire ça naturellement, sans forcer ça. Et c'est normal en fait, parce que notre environnement c'est cette musique. Ca n'est pas la musique rock, qui est plutôt un intrus: ça ne fait pas partie de notre culture, ni de celle de mes parents, je n'ai jamais eu de cassette à la maison sur laquelle il y avait de la musique occidentale. Quand j'étais jeune, la seule manière que j'avais d'en écouter c'était la radio, pendant la guerre et tout ça. C'était la seule manière pour s'évader, se distraire, et c'est comme ça que j'ai pu écouter cette musique. Ca m'a parlé, je me disais que c'était la seule musique qui représentait ma réalité, mon environnement, mes expériences de chaque jour. J'écoutais toutes sortes de musiques, même aujourd'hui je n'ai aucun tabou, j'écoute tout ce qui est mélodique et qui me parle. Mais déjà, à l'époque, cette musique était mon évasion. En même temps, il y a tout ce qui est oriental, toutes les chansons que nous écoutons chaque jour à la radio, à la télé, par mes parents… partout. Donc c'était normal, ça nous est venu sans forcer.

Et c'est dur parfois, parce que ce que l'on fait maintenant c'est du rock, mais il n'y a pas toujours moyen de marier ces deux mondes. Si bien que ça représente plutôt le Liban, parce que nous, en tant que libanais, nous sommes toujours entre l'est et l'ouest: le Liban, c'est un « melting pot » culturel, comme on dit en anglais. Au final, ça représente notre réalité libanaise plutôt. Nous avons toujours cette spécificité, pas comme les autres pays arabes. Donc pour nous c'était tout à fait normal d'avoir ce type de musique, et, comme je l'ai dit, en essayant de ne pas forcer. Parfois on aurait pu en ajouter mais nous nous disions: « non, non, non, on ne peut pas, gardons ce côté plus rock. »
 

M. : …Et en même temps vous êtes très « classic rock » dans l’esprit, justement parce que c'est ce que passaient ces radios ?
M. H. : Oui, déjà le premier groupe qui m'a inspiré c'était Pink Floyd. Je dis toujours que grâce à Pink Floyd, j'ai pu vivre: quand j'avais 10 ou 12 ans, je dormais chaque soir sur la cassette de The Wall, et encore aujourd'hui l'album est toujours en boucle sur mon iPhone. Maintenant je m'endors sur des groupes ou des gens comme Steven Willson, Procupine Tree est un peu le Pink Floyd actuel pour moi.

M. : Il y a toujours un petit côté progressif donc.
M. H. : Oui, parce que j'ai l'impression que cette musique m'a pris dans cette évasion qui m'a donné envie de vivre, et de rêver en même temps. J'ai toujours dit: « Je dors sur Pink Floyd et je me réveille sur Bob Marley ». (rires) Oui, franchement! Parce que Bob Marley est une de mes influences dans son caractère, comme rebelle qui voulait changer la réalité de sa société, de son peuple. Il parlait d'inégalités, de toutes ces choses que nous vivions au quotidien. Et c'est une réalité encore aujourd'hui avec les guerres, les conflits.

Par exemple au Liban, Beyrouth était séparée entre les parties est et ouest, musulmans et chrétiens, c'était « le bazar » [ndlr: censure assumée powered]. Si bien que cette musique m'a donné une raison de vivre, toujours, d'avoir de l'espoir. C'est pour ça que c'est très personnel pour moi, ça fait partie de ma personnalité: je ne peux pas vivre sans musique, que ce soit en écouter ou être sur scène et en jouer.

M. : C'est ça qui t'a donné envie de devenir musicien, et de rock.
M. H. : Oui, j'ai toujours rêvé de faire ça. Etre sur scène, toujours pouvoir faire ça… Mais, malheureusement nous ne pouvons pas faire -que- ça! Tout le monde dans le groupe a plusieurs boulots, des « dayjobs » disons [ndlr: « travail alimentaire », en gros], pour pouvoir continuer à faire ça. Surtout que dans notre partie du monde, c'est une musique qui n'est pas du tout populaire! Comme je l'ai dit, heureusement que j'ai commencé à en écouter pendant la guerre, quand il y avait des radios pirates, partout. Des radios avec des genres spécifiques, du rock, du prog etc. Heureusement qu'il y avait ça, parce que je n'avais que ça pour m'évader: on n'avait rien, c'était juste l'école et la maison. On ne pouvait même pas jouer devant l'immeuble parce que c'était dangereux. Si bien que la radio était mon amie! (rires) Et je me souviens qu'il y avait pas mal de radios, qui m'ont fait connaître des groupes comme Led Zeppelin, Deep Purple, Queen, tous ces groupes-là. Mais malheureusement maintenant, des lois sont passées qui imposent aux radios d'avoir des licences : beaucoup de radios passent de la musique occidentale, mais c'est juste de la pop commerciale, de la pop, de la pop! Maintenant c'est un peu différent avec Internet, mais heureusement quand j'étais enfant on avait ces radios. C'est comme ça que j'ai commencé: j'écoutais et je rêvais… je fais toujours des rêves.

Je dis toujours que, quand on a commencé [au début des années 90] à l'université, j'ai eu de la chance d'être dans cette université, l'Université Américaine de Beyrouth, où il y avait des activités en dehors des études elles-mêmes. Il y avait des clubs, par exemple de musique, de photo ou de cinéma. Là j'ai eu la chance d'être dans ce club, de faire des concerts, être sur scène. Après on a commencé le groupe, et le challenge à l'époque, comme aujourd'hui, était de garder le groupe. Parce qu'il y a pas mal de talents au Liban, des groupes de rock très bien, mais la plupart essaient, jouent un ou deux ans, mais comme rien ne se passe ils arrêtent le groupe. Tandis que moi j'ai persévéré pour garder ce rêve et ce groupe. Parfois si je ne suis pas sur scène je tombe malade! (rires) Non, franchement! C'est très psychologique, le fait d'être sur scène. C'est la seule manière de se laisser aller, d'évacuer l'énergie négative qui s'accumule chaque jour. Et ça n'est pas juste moi, c'est les fans aussi, qui s'éclatent et qui viennent pour voir deux heures de concert et on les prend dans quelque chose d'énergétique ou de calme… et voilà, au final on a pris cette expérience pour la mettre sur un album. On a traduit cette expérience des concerts dans cet album.

M. : Justement, j'ai cru comprendre qu'il vous a fallu du temps pour faire, ou peaufiner cet album?
H. M. : Oh oui! Beaucoup, beaucoup de temps.

M. : Précisément parce que vous travaillez beaucoup les chansons, ou…
H.M. : Déjà nous n'avions pas les moyens, ça c'est très important. Quand nous avons commencé à essayer de transformer ce rêve en réalité, il y avait pas mal de problèmes au Liban, chaque année. Ca a commencé en 2005, quand nous avons joué avec Placebo à Beyrouth : avec toute la chance que nous avons eu, nous nous sommes dit qu'il fallait qu'on termine l'album, techniquement, avec la forme finale des chansons. Donc nous avons fait ce concert avec Placebo, nous avons joué avec eux 30 minutes comme tout le monde, et c'était notre première expérience un peu internationale. Franchement je dis toujours que c'est grâce à eux, qui nous ont donné cette chance, et ce moral! Nous avons toujours des doutes, jusque là les gens qui venaient à nos concerts connaissaient nos chansons, on avait eu ce tube donc c'était des hymnes. Mais je me disais toujours que les fans sont des libanais, avec nos amis et tout le monde… nous sommes devenus comme une famille. Mais nous allons être face à des gens qui ne savent pas ce qu'ils vont entendre, avec l'occident bientôt. Et être avec un très grand groupe comme Placebo, ça nous a donné du moral, de la confiance.

Mais après ce concert avec Placebo en 2005, il y a eu plusieurs évènements suite à l'assassinat de notre premier ministre: il y avait chaque mois une voiture piégée etc. En 2006, nous avons eu la chance d'être à Carthage en Tunisie pour jouer en première partie de Robert Plant. Là encore, ça nous a donné encore plus confiance en nous, parce que nous avons joué pour un public qui ne connaissait aucune chanson, des jeunes tunisiens. Et ils se sont éclatés, c'était fou! Là, nous nous sommes dit: « ok, cet été, il faut qu'on enregistre! ». J'ai commencé à parler avec un producteur et un réalisateur qui devaient venir enregistrer au Liban, mais en 2006 la guerre a commencé, elle a tout détruit: c'était une catastrophe déjà pour nous personnellement, mais aussi au niveau du groupe. Parce que le guitariste, qui était un des membres principaux du groupe, a émigré au Canada juste à la fin de la guerre. Après ça il y a eu des changements parmi les membres du groupe, si bien qu'on a passé quelques mois sans jouer de concert parce qu'il fallait chercher de nouveaux musiciens etc. Donc voilà, ça a pris du temps, mais mon but après cette période était de garder le groupe pour jouer des concerts. Pour moi, enregistrer, ça n'était pas une priorité.

Heureusement on a pu le faire, avec cette persévérance. Finalement on s'est dit [ndlr: un mot arabe, je ne m’avancerais pas à essayer de l’écrire puisque je ne connais pas cette langue], en arabe ça veut dire: « ça suffit ». Il fallait qu'on enregistre. Avec notre guitariste au Canada, nous sommes partis à Toronto et Montréal pour enregistrer, ensuite ça a pris du temps encore de faire tout ce qui est oriental au Liban. Ca a pris du temps aussi par rapport aux moyens, puisque j'ai financé l'album moi-même. Comme c'était un budget personnel, il fallait toujours attendre avant d'entrer à nouveau en studio etc.! Après il a fallu mixer l'album, ce qui a pris du temps aussi: je n'étais pas là-bas donc on a fait ça par courriel, entre trois membres sur Internet! Il y en avait un au Canada, un ici, un là… chacun devait écouter, donner son avis: ça a été un travail très lent. Mais comme je dis: « mieux vaut tard que jamais ». Il fallait le faire, peu importe le temps qu'on y passait.

Nous nous sommes aussi demandé pourquoi faire telle chanson plutôt qu'une autre. C'est un album très long, en général un album fait 12 chansons…

M. : Oh il y a de plus en plus d'albums d'1h voire 1h15…
H. M. : Oui, oui, mais là nous avons eu ce débat. Parce qu'il y a plus de chansons que nous n'avons pas encore enregistré! Nous nous disions que nous n'avions plus beaucoup de temps, il fallait donner quelque chose à nos fans, quelque chose qui exprime notre expérience. C'est comme un best-of pour nous, de notre vie musicale.

M. : Et puis comme vous avez autant travaillé sur les chansons, elles ont un côté très abouti, très fini, enfin je trouve. Donc les travailler, les détailler à ce point vous a peut-être permis…
H. M. : Oui, nous avons beaucoup travaillé en détails. Et puis nous avions beaucoup joué ces chansons en concert avant de les enregistrer: le but de l'enregistrement en studio était plutôt de filmer, ou fixer cette expérience des concerts. C'est plus ou moins exactement notre manière de jouer ces morceaux en concert, même si évidemment en studio on essaie de changer un peu certains passages, d'expérimenter avec des sons etc.: de faire des choses plus parfaites. Et en même temps comme nous avons travaillé avec Ulrich Wild, qui a produit l'album, il nous a franchement beaucoup aidés à exprimer les choses: il savait comment aborder les bons passages et ceux que nous pouvions améliorer, jauger nos capacités en studio. En plus comme il y a des musiciens invités sur l'album, par exemple Jeff Burrows [ndlr: Tea Part] à la batterie et Andy Curran (Soho 69) qui sont des grands artistes avec de l'expérience, il arrivait à garder un équilibre pour que ces invités ne changent pas notre identité. Ils ont joué une base, et Ulrich nous a laissés jouer sur ce « gâteau ». Cette expérience nous a beaucoup aidés.

Et puis nous n'étions pas tout le temps en studio! Parce que comme nous étions au Liban et que lui travaille dans son studio à L.A. [ndlr: Los Angeles je suppose], après 2-3 mois nous revenions sur une chanson déjà finie pour la changer un peu: ça n'en finit pas! C'est un peu comme quand on écrit un poème, un article, ou un roman: si tu ne décides pas d'en sortir à partir de tel moment, tu continues sans arrêt de te dire « il faut que je change, il faut que je change ». C'est pour ça que ça a pris du temps! Nous sommes tombés dans ce cercle vicieux, en quelque sorte, de toujours plus perfectionner les choses. Mais au bout d'un moment ça suffit, il faut sortir l'album!

M. : Donc pour un prochain album, je suppose que le délai sera plus court, puisque vous avez déjà… beaucoup donné?
H. M. : Non, je ne cherche pas à faire plus court, franchement. Parce que j'aime changer, c'est un des thèmes dont je parle dans les chansons: le changement de tout. Les changements dans nos habitudes personnelles de tous les jours, ou dans notre société, ou dans notre système politique, ou même éventuellement dans notre musique: il faut que j'essaie de changer. Je ne sais pas dans quelle direction nous allons aller, mais il est certain que je ne veux pas copier l'expérience que j'ai déjà eu avec cet album. Ca ne veut pas dire que je ne veux pas travailler avec les mêmes gens, mais je pense que nous allons essayer de trouver un autre chemin, d'autres méthodes. Pour moi la musique c'est un voyage, or on ne peut pas faire le même voyage à chaque fois, c'est important d'expérimenter. Par exemple si je viens à Paris je ne vais pas aller juste dans le même restaurant que celui où je viens à chaque fois, ou dans le même hôtel, ou même il faut voir ce qui se passe autour de Paris, aller dans d'autres villes. Et pour moi c'est ça la musique. En gardant notre identité, nos influences, nous ne pouvons pas nous échapper de cette réalité. Il y a toujours des réflexions, des sentiments que nous ne pouvons pas exprimer, ou ça ne se voit pas dans notre musique; mais en même temps, nous essaierons toujours de changer.

 

M. : Il y a une chose qui m'a frappée en lisant plusieurs interviews, c'est que vous refusez toujours le qualificatif de « hard-rock », vous en restez toujours à « rock »?
H. M. : Non, ça n'est pas que je refuse ce terme, mais plutôt… Déjà je n'aime pas séparer les choses comme ça, sans doute parce que j'ai travaillé dans ce domaine pour mon « day-job »: c'est quelque chose qui fait de la musique un produit commercial, comme on fait dans les supermarchés avec d'un côté le chocolat, de l'autre le sucre. Il y a sans doute des genres, des groupes qui font du metal à 100% etc. Mais je n'aime pas ce genre de qualification, parce qu'il y a beaucoup d'influences dans notre musique, qui vient de partout: je n'aime pas être étiqueté. C'est pour ça que je dis que je ne suis pas « metal », mais évidemment il y a des éléments de « heavy » dans notre musique. Mais en même temps il y a des mélodies, des éléments progressifs, des éléments « world » [ndlr: « musique du monde », grosso modo]. Par exemple nous avons envoyé des démos partout à des maisons de disques, et on nous répondait: « non, vous êtes du 'world', vous êtes machin, vous n'êtes pas du rock à 100%,… »: ça veut dire quoi? C'est de la musique! Dis-moi juste si ça te parle, si ça te plaît oui ou non! Il y a pas mal de groupes qui font de l'électro-rock-machin: en fait, ça veut dire quoi? Je sais juste que j'adore telle musique! C'est pour ça, je ne veux pas que l'on dire: « Ah c'est un groupe de hard-rock! Ah, c'est un groupe de metal! Ah, c'est un groupe d'alternatif! » On appartient certainement à la famille « rock », ça c'est sûr: on ne fait pas du jazz, du hip-pop ou de l'électro. Mais si j'aime ça je peux faire un truc d'électro-rock, par exemple. Il faut pouvoir être ouvert sur tout. Je dis toujours que si en musique on est très fermé, que peut-on faire de notre vie? C'est quand même la seule chose avec laquelle on peut être très ouvert, à écouter de tout. C'est pour ça que j'écoute de tout, c'est la seule manière que j'ai de voyager, la seule chose qui me fasse rêver. On peut écouter et déjà se fabriquer un monde imaginaire.

 

M. : Un dernier mot pour les lecteurs, ou quelque chose que tu souhaites dire mais dont je n'ai pas parlé?
H. M. : Déjà, personnellement, en tant que personne qui écoute de la musique, j'aime écouter des groupes, des artistes en dehors de ceux que l'on voit à la télé ou à la radio: il faut toujours écouter sans préjugés. Donc, s'il-vous-plaît, écoutez avant de vous faire une opinion sur notre musique! Parce que souvent en occident les gens ont ce préjugé: « ah, un groupe qui vient du Liban, il fait forcément de la musique éthnique! » Et là je dis non! Ecoutez et voyez si ça vous accroche. Parce que je suis sûr que les expériences dont nous parlons dans notre musique, ça n'est pas juste des choses personnelles, mais elles sont vraies partout dans le monde: elles peuvent rappeler à des gens partout dans le monde des choses qu'ils pourront assimiler à notre musique. Evidemment c'est des choses un peu personnelles parce que ça parle d'une partie du monde où ce qui se passe est complètement fou, très compliqué, au niveau politique mais pas seulement, mais ça reste des sujets universels: il y a des conflits partout, il y a des extrêmistes partout, dans toutes les sociétés du monde. C'est pourquoi je sens que cette musique, et finalement le rock et tout ce dont nous parlons, sont des choses très universelles. Mais quand je vais à un concert, j'entre dans un monde où ça n'a plus aucune importance, de savoir d'où vient le groupe! Nous parlons des mêmes centres d'intérêts, nous avons le même amour pour cette musique. Quand je vais à un concert de Porcupine Tree ou n'importe quel groupe que j'aime, je sens que nous appartenons à la même famille, et savoir de quel pays ou quelle éthnie vient le type n'a aucune importance. Et pour moi c'est très important de toujours, au minimum, garder cet espoir.

 

-Entretien réalisé par Polochon, le 2 février 2012.
Photos officielles.
Chronique de l'album Beauty & The East (The Kordz).-