Unisonic, au départ, a été monté par Michael Kiske pour être son nouveau « vrai groupe », le premier depuis son passage dans Helloween. Soit un groupe qui joue aussi sur scène, pas juste des musiciens qui touchent leur cachet pour enregistrer l'album et après chacun part vaquer à ses occupations. Dans ce but, Michael a d'abord recruté Dennis Ward (basse, Pink Cream 69 et déjà avec Kiske dans Place Vendome), Kosta Zafiriou (batterie, Pink Cream 69 et Place Vendome aussi) et Mandy Meyer (Gotthard, Asia). A ce moment-là, Unisonic faisait soulever un sourcil curieux et quand même un peu rieur (« Bah alors Michael? C'est qui qui ne voulait plus faire de metal ou assimilé déjà, mmh ? ») Puis vint mars 2011, quand il a été annoncé que Kai Hansen (Gamma Ray, Helloween) rejoignait Unisonic : là les filets de bave ont eu du mal à être retenus ! C'est vrai quoi, Kai Hansen, dont certains disent qu'il a inventé le speed/power metal, et Michael Kiske, chanteur emblématique du genre après les Keepers… Un Helloween version Kai + Michael des années 2010?

Mettons les choses au clair dès le départ : « Unisonic », la chanson, est la plus agressive ou rentre-dedans de l'album, de très loin. Vous comprenez bien: ça n'est pas un album de speed-metal, et Unisonic ne sera certainement jamais un groupe de speed-metal. Mais ! Le reste de l'album est en fait complètement dans la lignée de « My Sanctuary » ou « Souls Alive », déjà présentes sur l'EP sorti fin janvier. Après je ne sais pas si ça doit s'appeler « heavy-metal », sachant quand même que ça n'est pas du hard-rock… « heavy-hard-rock »? Du heavy old-school mais avec un son, une patte bien actuels? Peu importe dans le fond.

Malgré tout, cette chronique arrive un peu tard. Car votre humble chroniqueuse a dû faire face à un problème épineux : quand elle a reçu son album promo (enfin, quand elle a reçu le lien pour un streaming protégé de partout et avec un son tout pourri!), elle a beaucoup aimé ce qu'elle entendait. Ca n'était pas le truc de l'année, mais il y avait un truc accrocheur qui a fait qu'elle se l'est passé en boucle pendant au moins deux semaines. Cependant le son était vraiment pourri : elle souhaitait attendre d'avoir la version CD, avec un vrai bon son de CD, pour se prononcer définitivement. Elle va donc chez son disquaire favori dans les jours suivant la sortie, place fébrilement l'objet sur sa platine cd (puisque chaine hi-fi, si si ça existe encore ces choses), et là… c'quoi c'délire, l'album m'ennuie?! Pourtant en général avec un bon son ça fait l'effet inverse ! – Prêtant un peu plus attention à la chose – Mais… mais l'ordre des chansons a été complètement chamboulé?! Je m'ennuyais certes pendant les deux premiers titres, même sur le promo, mais à partir de la troisième je faisais la sotte sur ma chaise, « I've Tried » s'enchainait très bien etc., tout n'était certes pas parfait repetita mais ça s'enchainait suffisamment bien pour conserver l'attention (et l'amusement) de l'auditeur. Alors que là…

…Là, j'ai l'impression d'avoir à faire, en gros, à deux mini-album à la suite. Avec un petit « Never Too Late » au milieu du premier, histoire d'amener un peu d'amusement là-dedans. Mais sinon vous avez les chansons « pour chanteur » au début, à savoir les chansons où Michael Kiske s'en donne à coeur-joie avec ses cordes vocales, vous montre sa maîtrise du vibrato et de la note supra tenue… m'enfin grosso modo si n'êtes pas un chanteur en train de chanter ces chansons, le courant ne passe pas énormément. Enfin, sauf sur « I've Tried », qui est bien construite. Mais « Souls Alive » et « Star Rider » sont trop construites autour de -la voix- et uniquement la voix: ça manque « d'accroche » musicale, on en retient le chant magistral de Michael Kiske mais pas grand chose d'autre. « Never Change Me » fait office de deuxième pause marrante, j'y revient juste après. « Renegade » est un peu entre les deux styles, je pense que son problème principal est surtout qu'elle est un peu trop lente, sinon elle a la construction etc. pour en faire un bon titre… à voir ce qu'ils en feront sur scène, s'ils la jouent. À partir de « My Sanctuary », vous arrivez sur trois titres, à la suite, très bien comme ils sont, rien à changer, du peps mais pas de précipitation inutile (puisque Michael n'aime pa ça): très bien. « We Rise » est un bon exemple: Michael y fait tout autant une même démonstration vocale qu'au début de l'album, mais là il y a une construction, une évolution qui font qu'on peut adhérer à la chanson.
Et « Never Change Me »? Pas touche, cette chanson est grandiose. Que ceux qui la traitent d'enfantine retournent donc écouter la version originale de « Future World » et on en reparle… pas pour rien que ma première rélfexion en l'entendant a été « oh, un Future World 2012 ! »
(Bon, et puis la ballade de fin hein… elle n'est pas laide du tout, mais pas exceptionnelle du tout, en gros c'est comme le chocolat: il faut savoir ne pas en abuser. Et comme comme c'est le dernier titre ça tombe bien, vous pouvez la zapper à loisir quand vous n'êtes pas d'humeur!)

Un album pas forcément très bien construit au final, et c'est bien dommage: dans ma chronique initiale, j'hésitais entre une note de « 8 » ou « 8,5 »… ça sera finalement « 7 », les « chansons à voix » sont trop regroupées pour que je puisse donner plus!

Site officiel: http://www.unisonic.de/
MySpace officiel: http://www.myspace.com/unisonic

[07/10] Polochon

Tracklist (49:59) : 01. Unisonic 02. Souls Alive 03. Never Too Late 04. I’ve Tried 05. Star Rider 06. Never Change Me 07. Renegade 08. My Sanctuary 09. King For A Day 10. We Rise 11. No One Ever Sees Me
Interview de Michael Kiske et Kai Hansen.