Il aura donc fallu que Varg s’en mêle pour que l’on parle Metal dans les quotidiens français. Remarquez, un terroriste ultranationaliste norvégien, ça a plus de gueule qu’un chanteur de Metalcore shooté aux stéroïdes qui cherche un tueur à gages pour liquider sa femme (Tim Lambesis d’As I Lay Dying pour ceux qui n'ont pas suivi) ou qu’un gratteux de Six Feet Under qui jouait au chimiste dans le fond de son jardin.

Varg, donc, s’est fait gauler en France. On le soupçonne de préparer un « massacre ». Ils arrivent un peu tard, les flics, son dernier album méritait à lui seul 6 mois à l’ombre. Et bien entendu, les journalistes pissent de la ligne en mode automatique. Au début, on n’évoque même pas son appartenance au microcosme du Black Metal, jusqu’à ce qu’un journaleux du monde révèle le scoop sur Twitter et que la machine s’emballe. Black Metal = dangeureux = nazi. Ajoutez à cela les grands titres qui évoquent la sympathie que porte Varg pour Breivik et vous avez l’article qui fait frémir la ménagère de 50 ans et notre chère Boutin.

Et pourtant, s’ils creusaient un peu, les journalistes, ils verraient que Varg n’aime pas Breivik. En gros, la tête pensante de Burzum ne semble pas aimer la concurrence d'un jeunot blondinet. Au contraire, ce vieux nazi lui reproche d’avoir tué plus de Norvégiens que tous les immigrés musulmans qui séjournent dans sa belle patrie depuis x années. Mais ça, le citoyen moyen s’en fout, et il n’ira pas chercher plus loin. Il retiendra que le Metal est un univers de dangereux spécimens.

Une fois de plus, on constate à quel point notre genre musical favori est méconnu. Et qui dit méconnu, dit aussi redouté. Ce que l’on ne connait pas fait peur. En grec ancien, ils ont un mot pour ça : xénophobie. Messieurs les journalistes, avant de tous nous foutre dans le même panier, check your facts.

PS : bien entendu, je ne défends pas pour autant Varg Vikernes. Avec un peu de bol, il prendra encore quelques années de cabane et on lui confisquera son clavier Bontempi.