oshy_02012013_FinsterFoSi ce n’était le nom, la pochette, les visuels et la bio fournie par le label, tout nous porterait à croire que les allemands de FINSTERFORST propose un rock progressif typé 70s dans la veine des YES et autre GENESIS. Un album de plus de 77 minutes pour sept titres dont cinq dépassent joyeusement les dix minutes et même les vingt minutes pour l’un d’eux. Enfin peut-être que nos amis font du folk/pagan métal germanique progressif. Mais je n’en suis pas persuadé, eux préfèrent l’appellation de « Black Forest Metal » Comprendra qui pourra. Après des débuts en 2004, FINSTERFORST gravie petit à petit les échelons pour aboutir en 2007 à un EP, Wiege der Finsternis et un premier album, Weltenkraft. Puis deux ans plus tard, ils reviennent avec un deuxième opus, …zum Tode hin. Preuve de cette progression, ils sont repérés par Napalm Records chez qui ils éditent fin 2012 le troisième album que voici, Rastlos.

Gros changement pour Rastlos puisque le chanteur d’origine, Marco Schumas quitte ses camarades en novembre 2009 et ne sera remplacé que l’année suivante par Oliver Berlin. Cela ne change pas l’orientation du groupe mais son timbre de voix apporte une touche un peu différente. La musique de FINSTERFORST se veut puissante et assez visuelle, elle évoque ces paysages, cette sombre forêt (la traduction de Finsterforst). Le groupe continue d’évoquer à travers ses chansons la nature, les mythes germaniques et le surnaturel en général. En plus des instruments habituels, comme tout bon groupe de folk/pagan métal, ils font l’usage de sonorités plus traditionnelles, en particulier l’accordéon est très présent ainsi que diverses flûtes. Cela adoucit le propos du groupe et fait l’équilibre avec le chant tantôt clair tantôt death. Sur cet album, les teutons sont assez inspirés et tissent longuement, méticuleusement une riche tapisserie musicale. Agressivité et douceur se côtoient enrichies de quelques orchestrations et de chœurs. Au niveau des influences, on pourrait ici parler de FINSTERFORST comme d’un MOONSORROW ou d’un KAMPFAR en plus atmosphérique et contemplatif via de longues parties instrumentales.

Finalement le seul véritable écueil de Rastlos est la longueur des compositions. Plutôt réussies dans l’ensemble, certaines chansons auraient gagné en intensité en étant plus courtes et ramassées. Les allemands ont parfois tendance à se perdre dans de très longues digressions avant de reprendre le fil mélodique d’une chanson. Sans être désagréable, il est épineux de croire que l’auditeur pourra concentrer son attention sur 12 voire même 22 minutes alors que la trame, le fil conducteur du titre se dilue progressivement. FINSTERFORST fait le boulot mais on reste un peu sur sa faim, le doigt sur la touche avance rapide du lecteur cd. C’est un peu dommage car le potentiel est là.

Oshyrya (07/10)

 

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Napalm Records / 2012

Tracklist (77:32 mn) 01. Nichts als Asche 02. Fremd 03. Am Scheideweg 04. Stirbt zuletzt 05. Ein Lichtschein 06. Rast 07. Flammenrausch