379959En 2011, les Transalpins de Fleshgod Apocalypse avaient frappé un très grand coup en sortant Agony, un album ravageur où le Death brutal copulait avidement avec la musique classique pour un résultat violemment grandiose. En fin d’année, la fraction brutale de la rédac avait d’ailleurs plébiscité cet album qui avait fini à la première place de notre référendum. Depuis, deux années ont passé. Le groupe a beaucoup tourné pour promouvoir cette galette, nous avons ainsi pu constater les limites du groupe au niveau de la restitution live de ces nouveaux morceaux (qui a dit « chant clair » ?) et j’avoue être un peu surpris de voir le groupe revenir si vite avec un nouvel opus – un album thématique sur le labyrinthe de Knossos, qui plus est. On sent le groupe ambitieux, prêt à encore repousser ses limites, mais n’ont-ils pas été trop vite en besogne ?

Après une première écoute distraite qui m’avait plutôt séduit, j’ai découvert Labyrinth au casque et, écoute après écoute, mon premier sentiment a lentement mais sûrement évolué, passant d’un certain enthousiasme à une petite déception. En effet, là où Agony était plus facilement assimilable, le nouvel album souffre d’un abus de détails combiné à un mix pas toujours très heureux (à moins que les MP3 promotionnels fournis par Nuclear Blast ne rendent pas justice à l’album… auquel cas je rectifierai ma chro lorsque j’aurai eu la chance d’écouter l’album sur un vrai format physique. Cependant, j'en doute fortement, les MP3 de la maison Donzdorf étant toujours de bonne qualité… même si ça ne vaut pas les disques que nous recevions à la grande époque). Certains morceaux tournent ainsi au fouillis, les plages symphoniques venant se superposer aux pistes de grattes, aux deux chants et à une section rythmique proche du marteau-piqueur sur certaines sections. Agony était déjà touffu, Labyrinth l’est encore beaucoup plus et semble bien moins maîtrisé. 

Plus : voilà le mot qui me vient le plus souvent à l’esprit lorsque j’écoute cet album : plus de blast, plus de riffs supersoniques, plus d’éléments symphoniques, plus de détails. Fleshgod Apocalypse est tombé dans le syndrome de la grenouille qui voulait être aussi grosse que le bœuf… mais on connait tous la fin de cette fable de La Fontaine. À vouloir trop en faire, les Italiens nous livrent un album indigeste. Par ailleurs, le rendu en live étant déjà assez compliqué sur certains morceaux de l’opus précédent, je crains fort que ces nouveaux morceaux ne tournent à la bouillie lorsque le groupe repartira en tournée pour promouvoir son nouveau bébé. J’espère me tromper…

Mister Patate (6,5/10)

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Nuclear Blast Records / 2013
Tracklist (53:58) 1. Kingborn 2. Minotaur (Wrath of Poseidon) 3. Elegy 4. Towards the Sun 5. Warpledge 6. Pathfinder 7. The Fall of Asterion 8. Prologue 9. Epilogue 10. Under Black Sails 11. Labyrinth