ob_1a904b_download-gamma-ray-empire-of-the-undead-2014-fullQui attend encore grand chose de Gamma Ray ? Après l'échec de The Land Of The Free II, la banalité de To The Metal, les accusations (un peu malveillantes) de repompe musicale et de panne d'inspiration, le groupe de Kai Hansen n'a pas particulièrement fière allure actuellement. Heureusement qu'il reste des lives qui montrent le groupe plus à son avantage, comme c'est le cas du dernier en date, Skeletons & Majesties Live (2012). Cerise sombre sur le gâteau du groupe : le studio de Gamma Ray a pris feu et le batteur Dan Zimmermann a dû être remplacé pour abandon de poste. Après un EP, Master of Confusion, sympathique mais en rien transcendant, la situation n'avait rien d'enthousiasmant. On avait tout lieu d'être inquiet avec la sortie de ce nouvel opus, Empire Of The Undead, doté par ailleurs d'une illustration fort peu attractive, pour ne pas en dire plus.

Un disque inespéré

Et pourtant au milieu de tout cela, Gamma Ray a réussi a sortir un bon disque. Un disque même franchement bon, du type qu'on réécoute et non qu'on range une bonne fois pour toute à côté de best of inintéressants ou de live mal enregistrés. Même si Gamma Ray ne se réinvente pas pour un rond, cette fois l'inspiration est de la partie. Certes on remarquera quelques redondances musicales pénibles comme ce « Master Of Confusion » qui n'est qu'un décalque en bien moins réussi d'« I Want Out », ou le début d'« I Will Return » qui renvoie à celle de « March Of Time » sur Keeper Of The Seven Keys part II. Et en outre, la fin du disque perd un peu de sa qualité avec un « Seven » en rien indispensable ou une ballade plaisante comme « Time For Deliverance » mais pas franchement impérissable. 

Le reste est toutefois bon. Le long titre d'ouverture « Avalon » et ses neuf minutes d'embardées musicales démontrent d'emblée un regain d'ambition. Si cette chanson évoque évidemment le propos musical d'un « Rebellion In Dreamland » sur Land Of The Free, elle est un vrai succès qui manifeste une fois de plus que Kai Hansen est très à l'aise sur les morceaux longs. Il est triste qu'il n'en compose d'ailleurs pas plus. Ici les deux autres titres lorgnant vers les sept minutes, « Demon Seed » et « I Will Return » sont l'œuvre de respectivement Schlächter et de Richter qui démontrent eux aussi leurs solides qualités de compositeur. Le nouveau venue aux fûts, Michael Ehré, a droit lui aussi de proposer un morceau et, à ma surprise, il s'en tire très bien avec un « Pale Rider », lourd et puissant, qui fait un très bel effet. 

Un disque varié

Kai Hansen avait annoncé que, sevré de hard rock mélodique par Unisionic, sa musique serait nettement plus heavy. Ce n'est pas franchement le cas même si quelques chansons envoient la sauce à la manière d'un Walls Of Jericho, comme le puissant « Hellbent » qui aurait parfaitement pu être enregistré à l'époque pour le premier disque d'Helloween, ou « Empire Of The Undead » qu'on aurait pu tout à fait trouver sur Powerplant, notamment grâce à son refrain teigneux au diable. Le reste est franchement plus varié et c'est après tout très bien : chaque morceau a ainsi sa propre personnalité de la sorte. On retrouve ainsi la diversité présente jadis sur Heading For Tomorrow (1990) ou sur l'excellent Sigh No More (1991). 

Les surprises ne sont donc pas toujours mauvaises, loin de là. Ce Empire Of The Undead est une très bonne surprise de le part d'un groupe qui avait ma sympathie mais dont je n'attendais pas grand chose. Comment Kai Hansen et les siens font-ils pour rebondir de la sorte ? Il doit y avoir une certaine forme de talent et de métier derrière tout ça…

Baptiste (7,5/10)

 

Site officiel

earMusic / 2014

Tracklist : 01. Avalon 02. Hellbent 03. Pale Rider 04. Born To Fly 05. Master Of Confusion 06. Empire Of The Undead 07. Time For Deliverance 08. Demonseed 09. Seven 10. I Will Return 11. Built A World (European bonus track)