oshy_15062014_AnathemSi vous avez la curiosité de regarder les chroniques précédentes des albums publiées par les britanniques d’ANATHEMA, vous noterez que le groupe a su toucher le cœur sensible des membres de cette rédaction. Weather Systems, Universal, We’re Here Because We’re Here, tous ces disques nous ont fait vibrer. C’est donc avec une certaine excitation que nous voyons arriver le nouvel opus, le dixième album studio quand même, sobrement intitulé Distant Satellites. Parlons de la forme avant d’aborder le fond. La pochette parait simple, simpliste même mais elle reste absolument magnifique, à l’image des visuels à la fois pointus et esthétiques des précédentes réalisations. Jamais clichées et toujours très ne phase avec le contenu artistique, les images choisies créent le plaisir des yeux avant celui du cœur et des oreilles. Saluons le travail de Sang Jun Yoo pour l’exposition Distant Light qu’il a donné outre-Atlantique et dont les visuels de l’album sont extraits.

Et encore une fois, la pochette est l’exact visuel de la musique proposée, le miroir des émotions et de l’état d’esprit des membres d’ANATHEMA au moment de composer et enregistrer ce nouveau disque. J’ai mis des semaines à écrire cette chronique car la musique des britanniques apparait être de plus ne plus difficile d’accès, tellement belle, apparemment tellement profonde qu’il faut du temps pour digérer et apprivoiser ces mélodies. Elles sont pourtant toutes simples, les anglais ont voulu simplifier leur propos, retirer les couches superflues pour ne garder de l’essence, l’émotion première qui a enfanté une chanson. Et le résultat est doux, sensuellement mélancolique parfois mais pas simple à analyser. Ces nouvelles compositions s’adresse au cœur avec de s’adresser à l’esprit. Il faudra fournir bien des efforts et effectuer bien des écoutes pour percer le mystère et l’âme de chacune de ces nouvelles chansons. L’orientation très subtile et atmosphérique inaugurée avec Judgement se voit encore renforcée, dans la pleine continuité de Weather Systems et We’re Here Because We’re Here. Le sillon est désormais tracé et ANATHEMA reste fidèle à ce choix.

Le trio de compositeurs formé des frères Cavanagh et John Douglas a encore une fois su faire des merveilles et donner naissance de de petites pépites tout en douceur et en subtilité. L’émotion est constamment à fleur de peau pour notre plus grand bonheur. Des chansons comme « Ariel » font des merveilles avec une Lee Douglas et un Vincent Cavanagh majestueux dans leurs interventions derrière le micro. Le tryptique « The Lost Song » a de quoi donné des frissons et « Distant Satellites » possède un potentiel monstrueux pour plaire à un très large public. Cette chanson pourrait faire des malheurs si elle émanait d’un COLDPLAY par exemple. Mais malheureusement ANATHEMA continue d’être catégorisé métal, ou rock progressif au mieux, ce qui l’empêche bien souvent d’accéder aux médias grands publics lui permettant de toucher le plus grand nombre. Le son est limpide, Christer-André Cederberg à la production et Steven Wilson au mixage ont su encore magnifier et amener ces chansons à un niveau supérieur.

Une respiration instrumentale comme « Firelight » avec ce son d’orgue d’une simplicité et d’une profondeur biblique dit tout de la maturité et du niveau de maîtrise artistique atteint par les britanniques. On ne peut que saluer la profondeur et la beauté de ce Distant Satellites et baisser la tête en respect face à cette grande œuvre.

Oshyrya (09/10)

 

Site Officiel

FaceBook Officiel

 

Kscope / 2014

Tracklist (56:46 mn) 01. The Lost Song Part 1 02. The Lost Song Part 2 03. Dusk (Dark is Descending) 04. Ariel 05. The Lost Song Part 3 06. Anathema 07. You’re Not Alone 08. Firelight [instrumental] 09.Distant Satellites 10. Take Shelter