oshy_03082014_ArcaniBeaucoup pensent que la musique possède des vertus cathartiques puissantes pour ceux qui la pratique en tant que musicien ou simple auditeur. Ainsi, composer de la musique et l’interpréter sur scène, collectivement, au sein d’un groupe, en osmose avec le public peut aider à se libérer de ses chaînes intérieures et peut avoir des effets thérapeutiques. Difficile de ne pas penser à cette réalité en lisant la biographie du groupe français ARCANIA.

Le projet est né en 1999 de l’envie de Cyril, Gabriel et Guillaume. Une première démo apparait rapidement et permet au groupe de progresser en multipliant les concerts. Tout s’arrête alors tragiquement suite à la disparition de Gabriel. Il faudra alors du temps pour qu’ARCANIA se relève et entame sa renaissance par la publication en 2004 d’un premier EP enregistré au Bud Records Studio par Mat (GOROD). Patiemment, le groupe enchaine les différentes étapes et renforce ses rangs par l’arrivée en 2008 d’un nouveau guitariste. Revigoré par ce sang neuf, ARCANIA enregistre en 2009 un premier album, Sweet Angel Dust, sous la houlette de David Potvin pour la production au Dome Studio et de Peter de Betou pour le mastering. S’en suit d’innombrables concerts partout en France comme par exemple lors du Hellfest 2012. Après un petit changement de personnel à l’automne 2012, voici les angevins prêts à entamer un nouveau chapitre avec ce deuxième album, Dreams Are Dead.

Le groupe semble prendre un malin plaisir à brouiller les cartes à travers les visuels de ses albums. Le visuel très coloré de Sweet Angel Dust ou celui presque enfantin de ce second opus reflète assez mal le thrash métal asséné composition après composition par ARCANIA. N’attendez pas ici de jolies ritournelles accessibles et attrayantes, le groupe n’est pas là pour amuser la galerie et dégaine rapidement, une fois l’intro passée, des riffs et une rythmique bien couillus. Le propos est loin d’être doux et apaisé, suffit de voir le titre de l’album et des différentes chansons pour s’en convaincre. Quand je vous palais d’effet cathartique en début de chronique, nous sommes en plein dedans… L’approche trash des angevins est résolument modernes mais les racines « old school » ne sont pas oubliées. Cyril Peglion assure une partie des guitares mais aussi le chant et il faut bien constater qu’il s’en sort très bien. Il exprime énormément d’émotions et met dans sa prestation l’énergie et les convictions nécessaires. Des compositions comme « Watch Us Dying » et « Rise and Never Fall» renversent tout sur leur passage et devrait en séduire plus d’un. Les soli assénés en particulier sur cette deuxième chanson forcent quand même le respect.

L’auditeur ne pourra s’empêcher de conserver une impression très positive à l’issue de l’écoute de cet album même si une certaine lassitude ne manquera pas de poindre ici et là. Le titre fleuve « Dreams End All Days » et ses presque onze minutes au compteur démontre de quoi le groupe est capable dans différents registres mais laissent également des regrets car ARCANIA tombe parfois dans la facilité à travers des titres qui finissent pas se ressembler. L’instrumental « Days End All Dream » qui conclue ce disque enfonce même le clou. Dommage. Rien à dire par contre du côté de la production, le groupe a, une fois de plus, su s’entourer de personnes de confiance aux compétences indiscutables. La thérapie de groupe continue et fera du bien à tous ceux qui voudront bien d’y soumettre.

Oshyrya (7,5/10)

 

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Great Dane Records / 2014

Tracklist (57:06 mn) 01. Intro 02. Watch Us Dying 03. Rise and Never Fall 04. Face in a Mirror 05. Dreams Are Dead 06. Inside the Crowd 07. Dreams End All Days 08. Suffering for an Answer 09. A Scar in Our Mind 10. Days End All Dream