Arch_Enemy_War_Eternal

Il était une fois"…
Dans la communication, l'art du Storytelling, le fait de raconter une histoire, digne d'un conte de fées au public, c'est tendance de nos jours. Et l'air de rien le label Century Media, et Arch Enemy viennent d'orchestrer une histoire qui en ferait presque oublier le contenu du nouvel album.

Alissa White-Gluz, chanteuse d'un groupe canadien metalcore relativement obscur, The Agonist, accède à la célébrité tendance grand format en succédant à Angela Gossow. Cette dernière cesse de chanter pour devenir en coulisses manager du groupe. Happy end oblige, c'est la règle du storytelling, Angela à tout prévu, intronisant sa jeune amie végétalienne pour lui passer le flambeau. Du côté de The Agonist en revanche, le groupe est moins emballé, Alissa souhaitait s'impliquer dans les deux groupes, les canadiens refusent et la virent.

War Eternal consacre deux changements majeurs au sein du groupe. Après 13 ans et 6 albums Arch Enemy tourne la page Angela Gossow,  le chapitre Christopher Amott s'achève également. Sur ce nouvel album on compte non seulement une nouvelle chanteuse, mais aussi le guitariste Nick Cordle (Arsis), déjà rodé en tournée. Michael Amott estimant que les deux frangins avaient fait le tour de la question et qu'il n'y avait guère de chance que sur le plan créatif un miracle se produise.

"Et la soupe, elle est bonne la soupe ?"

Et le contenu de ce neuvième album studio dans tout ça ? C'est vrai quoi un conte de fée c'est bien gentil pour endormir les gens, mais dans le metal vous conviendrez que l'art de la berceuse c'est pas ce qui se fait de mieux. Passons sur l'introduction symphonique un peu bateau, le titre "Never Forgive, Never forget" ouvre les hostilités sur les chapeaux de roues. Un titre très agressif ou le chant d'Alissa se situe dans la veine d'Angela. Aucune crainte à avoir pour les fans éplorés, la canadienne fait le boulot de manière convaincante. Arch Enemy conserve l'équilibre entre agressivité et mélodie, et n'oublie pas d'aérer le premier titre avec quelques solis relevés.

En revanche au niveau de l'inspiration, le groupe souffle le chaud et le froid. On retient bien volontiers des titres qui rentrent dans le lard comme "As The Pages Burn", D'autres titres en revanche laissent une impression de service minimum, War Eternal sonne comme un titre exhumé d'Anthem Of Rebellion. Pas inoubliable. "No More Regrets", "You Will Known My Name", "Time Is Back", titres affublés d'orchestrations pompeuses ne laissent pas une forte impression. Cela dit, la fin énergique de "Time Is Back" relève un poil le niveau.

Sur une tonalité plus sombre et plus agressive on retient en revanche un "On And On" et son refrain qui rentre vite dans le crane, sans oublier son accélération à la sauce metal néo classique. "Avalanche", avec ses orchestrations et ses claviers pouvaient faire craindre le pire, après un démarrage un peu glissant aux claviers, les guitares repennent fort heureusement le dessus, avec en prime des solos de haute volée. Accrocheur et efficace. On retient aussi "Down To Nothing", où le groupe lâche ses coups. Très convaincant.
War Eternal termine aussi bien qu'il a démarré, on ne peut que déplorer ce passage à vide en milieu d'album, et des orchestrations qui n'apportent pas grand chose. Sur le plan de l'interprétation, il n'y rien à reprocher au groupe et les fans seront sans doute rassurés par ce cru 2014. Arch Enemy assure l'essentiel à défaut de sortir un album du calibre de Wages Of Sin.

Hamster (06.5/10)

Century Media / 2014

Track List (47:30) 1.Tempore Nihil Sanat (Prelude in F minor) 2. Never Forgive, Never Forget 3. War Eternal 4. As The Pages Burn 5. No More Regrets 6. You Will Know My Name 7. Graveyard Of Dreams (instrumental) 8. Stolen Life 9. Time Is Black 10. On And On 11. Avalanche 12. Down To Nothing 13. Not Long For This World (instrumental)

 

As The Pages Burn