Son : Bon, quoique un peu fort.

Lumières : Adaptées à chaque set.

Affluence : Un Trabendo plein comme un œuf.

Ambiance : Concernée.

Moment fort : Le final de Cult Of Luna.

Ce soir, éclectisme et variété musicale sont de mise. God Seed et Cult Of Luna sur une même affiche, ce sont deux mondes qui s'entrechoquent. Différenciables, les deux poulains de l'écurie Indie Recording ont pourtant quelques points communs : abrasifs, honnêtes, ils produisent une musique de qualité. Ce qui augure une bonne soirée.

God Seed débute le bal. Auteur d'un I Begin qui s'est avéré être une excellente surprise, King et Gaahl ne mégotent pas et agrippent l'audience par le col. Avec une set-list alternant morceaux de leur premier effort (« Lit », le single « This from the past ») et titres de leur ancien groupe (« Sign of an open eye », « Exit »…), God Seed remporte la mise. King fait un boulot impressionnant et ses compères tissent un black metal direct, efficace.

Mais les yeux sont tournés vers le chanteur : Gaahl. Il est magnétique, possédé et dégage une aura malfaisante. Ce personnage complexe et charismatique en DIABLE représente la définition de ce que doit être un chanteur de black metal : cru et sans concession. Difficile de croire qu'il s'agisse du même personnage, affable et sympathique, discutant un peu plus tard avec ses fans.

GS (1000)

Au bout d'une heure de show, le quintet se retire et laisse la place aux Suédois de Cult Of Luna. Et l'ambiance de basculer dans un autre univers.

Déjà évoqué dans nos colonnes, le cas Cult Of Luna en concert reste unique. Pas de demi-mesure : soit on adore, soit on déteste. Pour son dernier concert avant un break d'une durée indéterminée, le groupe de Johannes Persson se doit d'être à la hauteur. Banco. Cette soirée, si elle doit être le chant du cygne (même provisoire) du groupe en France, confirme tout le bien que l'on pense de la formation…

ART

Cult Of Luna, mené par le charismatique Fredrik Kihlberg, entame le débat avec quelques morceaux tirés du superbe Vertikal. Sévère et exigeant, le septet débute dans la sobriété un parcours de deux heures. La scène sombre, brumeuse (Cult Of Luna est un cauchemar pour un photographe de concert), est raccord avec cette musique hypnotique. On entre en transe, malgré une chaleur rapidement étouffante. Sensation troublée par le retour aux affaires, l'espace de quelques morceaux (« Ghost trail », « Beyond fate »), de Klas Rydberg, premier chanteur démissionnaire de l'époque Eternal Kingdom. Une très bonne surprise.

Copie de COL (44)

S'ensuit une montée musicale vertigineuse où les émotions, la violence musicale et l'atmosphère tendue se mêlent pour ne former plus qu'un. C'est sur un « Leave Me here » plus qu'intense que se conclut l'affaire. Une impression reste : les musiciens ont tout donné, la ligne de rupture n'était plus très loin. Ce concert s'est joué comme s'il s'agissait du dernier.

Épuisé, le public sort de l'étuve, conscient d'avoir assisté à une date inoubliable.

Nico.