evergrey-hymnsQue la carrière d’Evergrey n’ait pas toujours été une partie de plaisir, c’est une évidence. Galères en tous genres, manque de reconnaissance, le groupe est sans doute passé par tous les désagréments et frustrations possibles en l’espace de presque deux décennies.  Les changements de line up en font partie.  Pas moins d’une dizaine d’anciens membres du groupe pourraient en témoigner.
Toutefois l’annonce du grand retour triomphal du line up des jours d’antan est à prendre avec des pincettes.  Le guitariste Henrik Danhage et le batteur Jonas Ekdahl sont de retour au bercail. Eux qui avaient pourtant juré il n’y a pas si longtemps qu’Evergrey était une page définitivement tournée.
Ne soyons pas mauvaise langue, pas de fausse note dans les retrouvailles d’amis qui rejouent ensemble. A la basse Johan Niemann (ex Therion) est toujours là, tandis que Rikard Zander aux claviers demeure celui qui aura le plus longtemps résisté à Tom S Englund. L’album démarre avec une intro chuchotée, un faux air de Masterplan, le coup de maitre du groupe sorti en 2001.
Puis Evergrey se jette dans l’arène. “Kings OF Errors” sonne bien et frappe juste dans les tripes de tout amateur du groupe. “New Dawn” hausse un poil le ton, la frappe bien ajustée de Jonas Ekdhal de retour à la batterie, fait son effet. Autre retour remarquable, à la guitare Henrik Danhage. Solis relevés et riffs acérés sont efficaces. Pour autant s’il l’on peut se féliciter du retour à la maison des deux musiciens dont le savoir faire est indéniable, on s’interrgoe, la marque de fabrique s’entend, les musiciens assurent, mais du côté de l’inspiration le doute persiste. Qu’on ne se méprenne pas, “Hymns For The Broken” déroule, le combo aligne des compos qui devraient interpeller sans l’ombre d’un doute les fans inconditionnels du groupe.
Mais il y a un poil de torpeur qui ici et là, Tom S Englund à beau dire que le groupe crève la dalle, on reste sur notre faim. un Wake A change se laisse écouter, mais elle manque d’énergie, de souffle épique. En revanche le son dépote, forcément avec Jacob Hansen aux manettes, et son CV long comme le bras … d’Aborted, à Destruction, en passant par Primal Fear, ou Tyr. Pour n’en citer que quelques uns.

Et puis on s’interroge sur la tracklist, d’une manière générale on souffle le chaud et le froid, mais là Evergrey nous sort après le mollasson “Wake A Change” un “Arcaic Rage” ne se réveille qu’après trois minutes de mollesse. “Barricades” se traine. On retrouve un peu d’emphase avec un Black undertow grandiloquent. Enfin c’est le titre “The Fire” qui démarre en trombe qui rappellera qu’Evergrey est capable de tout renverser sur son passage. “Hymns For The Broken” en dépit de son solo de guitare relevé et d’un Tom qui met ses tripes aux chant, l’hymne ne convainc pas. “Missing You” aura même tendance à me faire décrocher. “The Grand Collapse” va réveiller l’auditoire avec une bonne dose de gros riffs qui sonnent comme un Henrik Danhage reprenant du Diamond Darrel de Pantera. Mais chez Evergrey on ne se contente pas d’une recette simpliste, l’ensemble des arrangements, claviers, chant, guitares rendent ce morceau plus accrocheur que les précédents. Avec une dose de tension et d’énergie qui manquaient un peu jusqu’à présent. En résumé lapidaire : trop d’Inner Circle et pas assez de Masterplan au menu. Pour autant si cet album permet de relancer un groupe qui a frolé l’interruption définitive, on peut espérer le meilleur pour la suite ?

Hamster (06/10)

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AFM records / 2014

Tracklist (60 minutes) 1. The Awakening (intro) 2. King of Errors 3. New Dawn 4. Wake a Change 5. Archaic Rage 6. Barricades 7. Black Undertow 8. The Fire 9. Hymns for the Broken 10. Missing you 11. The Grand collapse 12. The Aftermath