HEAT-Tearing-down-the-wallsÀ ne rien attendre, on n'est jamais déçu. C'est ce que je me dis après avoir longuement pris connaissance du dernier disque de H.e.a.t., Tearing Down The Walls. C'est en effet un disque que j'attendais avec impatience : tous les albums du groupe suédois m'avaient plu. Et tout particulièrement leur troisième disque, le phénoménal Address The Nation (2012), sans doute le meilleur disque de hard mélodique depuis vingt ans. J'étais d'avis que l'intégration du talentueux Erik Grönwall au sein du combo avait permis au groupe de faire un énorme pas en avant. Et je n'ai pas changé de point de vue. 

Un début somptueux

Après une tournée à succès qui vit le groupe sortir de Scandinavie et profiter d'échos de plus en plus favorables, on pouvait imaginer que le successeur d'Address The Nation allait enfoncer le clou, selon l'expression. Or, ce Tearing Down The Walls ne jouera pas ce rôle. Non qu'il soit mauvais. Loin de là. C'est assurément un très bon disque qui reprend les choses où elles en étaient restées après Address The Nation. Malgré le départ d'un des deux guitariste, Dave Dalone, le hard mélodique de H.e.a.t. est toujours aussi musclé, les guitares prenant largement le dessus sur les claviers et les chœurs se montrent bien plus virils que jadis (« Enemy In Me »). Et la puissance vocale de Grönwall fait beaucoup pour impulser une énergie décoiffante au disque. Ce n'est pas pour rien que le groupe a choisi une illustration de pochette plus sombre et violente que d'habitude : pas de palmiers californiens à l'horizon ici. 

Les cinq premiers morceaux sont d'une qualité presque identique à celle du disque précédent : « Point Of No Return » est doté un refrain détonnant ; « A Shot Of Redemption » adopte un propos plus groovy et opte pour de gros chœurs très accrocheurs ; « Inferno » est si irrésistible qu'on l'aurait plutôt choisi comme single au titre précédent ; la power ballade « Tearing Down The Walls » est aussi extrêmement bien construite et donne plus d'espace aux claviers ; « Mannequin Show » marie très bien claviers et guitares pour un résultat de haute tenue. Comme à son habitude le groupe varie les tempos, les mélodies et les approches de telle sorte que rien de se ressemble. Si l'influence du hard FM des années 80 est là, on ne touche jamais à la redite.

Une fin de disque qui s'étiole quelque peu

La fin du disque – ce qui a une autre époque aurait la « face B » –, déçoit toutefois un peu. On y retrouve du très bon, tel le fougueux « Emergency » sur lequel Erik Grönwall est encore impérial. On en retiendra notamment le break sur lequel les guitares d'Eric River explosent d'un gros riff très syncopé et d'un très beau solo, aussi mélodique que technique. Succède aussitôt à ce brulôt, une fort belle ballade, toute en retenue cette fois : « All The Nights ». Le groupe finit son disque un futur classique : « Laughing At Tomorrow » dont le refrain est tout à fait mémorable. Au milieu de cela, on identifie quelques faiblesses : « We Will Never Die », « Eye For An Eye » et « Enemy In Me » ne sont que… bons. Beaucoup s'en satisferaient mais quand on est habitué à l'excellence… on est un peu désappointé. 

D'où ce constat : Tearing Down The Walls est un excellent disque de hard mélodique, puissant, racé et inspiré. Et on lui souhaite tout le succès possible. Mais il est un cran en dessous de son précédesseur, une chose à laquelle H.e.a.t. ne nous avait pas habitué. On trouve défaut plus grave cependant ! 

Baptiste (8,5/10)

 

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earMusic – Replica / 2014

Tracklist (46:00) : 1. Point Of No Return 2. A Shot At Redemption 3. Inferno 4. The Wreckoning (instrumental) 5. Tearing Down The Walls 6. Mannequin Show 7. We Will Never Die 8. Emergency 9. All The Nights 10. Eye For An Eye 11. Enemy In Me 12. Laughing At Tomorrow