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01. Vous êtes actuellement en tournée avec VOLBEAT. Comment cela se passe-t-il et qu’avez-vous pensé du concert d’hier à Paris ?

Jon Schaffer : Cette tournée est absolument géniale !

Stu Block : Oui absolument, les concerts sont excellents, le public répond bien, nous gagnons de nouveaux fans à chaque fois, c’est cool.

 

02. Constatez-vous des différences entre les publics selon les pays ou les continents ? Vos fans européens ont-ils un comportement différents de vos fans américains ou japonais ?

JS : Oui il existe forcément des différences.

SB : Leurs yeux sont différents bien sûr, la couleur de peau aussi parfois (rires..)

JS : Mais l’esprit reste le même, nos fans sont géniaux, parfois sauvages mais toujours là pour nous soutenir et nous donner leur énergie. La passion est toujours là. Il est vrai que dans certains pays, certains endroits ta musique est vécue différemment. Je ne sais pas pourquoi c’est bizarre et je ne suis pas sûr de comprendre pourquoi mais l’Europe du Sud est plus intense par exemple, les Grecs sont dingues, pareil pour Chypre. Pareil pour l’Amérique du Nord, si nous allons jouer au Mexique les gens deviennent fous lors des concerts et développent une énergie folle, c’est toujours de la passion mais exprimée d’une autre manière.

Je ne te parle même pas du Brésil qui nous met à chaque fois sur le cul, le Chili a été énorme, à Santiago c’était vraiment fou. Mais parfois de façon moins exubérante nous trouvons aussi cette passion chez nos fans américains ou canadiens, partout en Europe et en Scandinavie, nous sommes vraiment bénis.

 

03. Comment avez-vous construit votre setlist ? Il doit être difficile de ne piocher que neuf chansons dans votre répertoire tout en conservant l’équilibre entre les classiques et les nouvelles chansons… Quelles sont été les réactions du public face aux nouvelles compositions (« If I Could See You » & « Plagues of Babylon ») ?

JS : Les gens viennent avant tout pour voir VOLBEAT et donc nous apportons une petite pierre à cette tournée et nous avons une petite contribution quant au nombre de tickets vendus. Et nos fans savent aussi que nous revenons vous voir en tête d’affiche en janvier 2014. Donc nos fans sont aussi là mais notre idée est aussi de nous faire connaître et de séduire de nouveaux fans. Donc finalement les réactions du public sont difficiles à lire et n’ont pas grande importance car la majorité d’entre eux ne connaissent en tout cas pas la musique d’ICED EARTH. Donc nous pouvons jouer des nouveaux titres ou d’anciens titres et cela ne fait pas grande différence pour eux. L’essentiel est de savoir si c’est bon ou pas.

 

04. Avez-vous donc proposer une setlist très différent de votre habitude et avez-vous fait des choix pour séduire ce public de VOLBEAT parfois moins heavy que vous ?

JS : En fait, au début de cette tournée, Michael (Poulsen de VOLBEAT) a dit que nous proposions en fait trop de ballades. Et donc nous avons été surpris et nous lui avons répondu que nous nous adaptions à son public. Et il nous a alors précisé que son public voulait aussi justement des trucs heavy. Nous en avons parlé avec lui avant le premier show, il est venu dans les loges et nous en avant discuté. Et il a avait raison. Mais je crois que nous avons un bon mélange, nous ne pouvons pas proposé un clin d’œil à chacun de nos disques, en 45 minutes c’es trop court mais nous proposons vraiment certains points forts de de nos disques les plus représentatifs de notre style. C’est un concert très dynamique avec beaucoup de mélodies, des balades mais aussi des chansons épiques comme « Plagues of Babylon ».

SB : et nous voyons les gens progressivement s’immerger dans notre musique.

JS : Il a raison, chaque soir nous voyons les gens apprécier petit à petit notre musique alors qu’ils sont plutôt méfiants vis-à-vis de nous avant le show. Qui sommes-nous, qu’allons-nous proposer avec VOLBEAT. A la fin du show ils sautent et crient, c’est cool ! Mais atteignons concert après concert notre but de toucher plus de gens. Il est difficile de mesurer cela à travers nos ventes de merchandising par exemple car la situation est désormais très différentes, les gens n’ont plus autant d’argent disponible que dans le passé. Nous pouvons le mesurer à travers le trafic internet généré autour de notre site web, la réalité de ce nouveau public apparait là. Nos pages Wikipédia et Facebook et notre site internet voient tous leur chiffre monter nettement. Nos travaillons tous les quatres très dur pour continuer à grandir avec cette tournée et le nouvel album.

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05. Sauf erreur de ma part, ce nouvel album devait à l’origine sortir en octobre 2013 avant d’être repoussé à janvier 2014. Pourquoi ce choix ?

JS : Je voulais vraiment pouvoir sortir l’album pour cette tournée avec VOLBEAT mais dans ce cas-là nous n’aurions pas pu bénéficier d’une bonne sortie, dans de bonnes conditions. Au niveau du label tout aurait dû être accéléré de façon inconsidérée à partie du moment où j’avais livré le master final du disque. Ils l’auraient fait mais j’ai discuté avec mon manager et nous avons fini par définir un plan solide et cool avec un EP limité pour cette tournée. Et ce qui est aussi cool c’est que la label a accepté de sortir le nouvel album 15 jours à l’avance sur Spotify. Donc autour de Noël les gens pourront découvrir notre nouvel opus et ça c’est génial. Ils auront un avant-goût avant la tournée alors que le disque sortira en magasin tout début janvier.

Cette stratégie est la bonne. J’en avais discuté avec Michael alors que nous commencions à discuter de cette tournée avec VOLBEAT et il m’a alors assuré que cela n’avait pas d’importance pour eux, nouvel album ou pas pour cette tournée. Ton catalogue est largement suffisant. Nous avons fait tout ce qui nous pouvions mais à la fin de la journée ce n’était pas faisable. Nous comptons beaucoup sur cet album et il faut laisser du temps au label pour pouvoir bien le bosser.

 

06. Quelles étaient vos ambition pour ce nouvel album après la période Dystopia ?

SB : A la fin du chapitre précédent nous voulions nous confronter au sujet de l’apocalypse et des zombies. Nous sommes tous fans de films d’horreurs et donc cela nous inspirait.

JS : Je ne parviens pas à écrire en tournée, il faut que je pose tranquillement chez moi pour que l’inspiration vienne. Pondre des riffs est une chose. Si je trouve un riff sympa, je l’enregistre et le stocke sur mon téléphone. Mais écrire une chanson est une activité très sérieuse pour moi, je passe presque en mode ermite parce que je ne veux pas de distractions ou être embêtés par ceci ou cela. Je dois être concentré. Michael Poulsen écrit beaucoup sur la route et c’est cool mais ce n’est pas mon truc, la façon dont ma tête fonctionne. Et pour ce disque nous avons travaillé rapidement en fait. Finalement, nous travaillons bien, efficacement sous pression. Sous la menace d’un flingue tu donnes ton meilleur. Stu et moi avons écrit ce disque sur une période assez courte, quelques mois pour ensuite répéter en Allemagne pendant quelques temps avant d’enregistrer. Nous avons eu quinze ou seize jours pour tout mettre en boite. Finalement une dizaine de jours pour le mixage et quelques jours de plus pour le mastering.

Tout est booké à l’avance et donc cet agenda nous obligent à bosser vite et bien. Et finalement, avec l’expérience, nous devenons doués pour planifier les choses quelques années à l’avance. Nous travaillons dès à présent sur le prochain cycle, nous essayons en tout cas. Mais encore hier, je disais hier à mon manager que j’ai vraiment besoin d’une pause. Nous avons des projets jusqu’aux festivals d’été, jusqu’à la fin août et ensuite je prendrai du temps pour moi, partir un peu et me ressourcer. Mais après ces vacances, nous retournerons en studio et nous planifions déjà cela. Et cela pourrait être en France, le prochain enregistrement, chez Lenny Kravitz peut-être, nous verrons bien…

 

07. Pourquoi enregistrez-vous en Europe désormais ?

JS : les précédents avait été mis en boite à Tampa en Floride ou même chez moi en Indiana. Enregistrer en Europe était plus simple cette fois-ci pour nous car nous étions ici pur des festivals dans tous les cas donc autant en profiter pour travailler lors des week-ends entre les festivals. Et je ne veux pas que cela devienne la règle car nous sommes loin de chez nous et la maison reste essentiel à nos yeux.

 

08. Comment vous êtes-vous partager le travail dans le groupe sur ce nouvel album ?

JS : En réalité nous avons utilisé exactement la même formule que pour Dystopia.

SB : Nous avons travaillé sur les mélodies, les rythmes et les paroles. Jon prend en charge une grande partie du travail de création des nouvelles chansons.

JS : Avec Stu nous produisons de bonnes démos avant de réunir tout le groupe et de travailler tous ensembles. Nous habitons tous dans des villes différentes et donc nous devons utiliser ce processus alors qu’il serait idéal de pouvoir jammer tous ensembles pour créer notre musique. Mais ce n’est pas possible donc nous devons fournir un produit bien avancé aux autres pour qu’ils puissent apprendre les chansons et les travailler. Et quand nous nous retrouvons nous faisons des ajustements pour encore peaufiner ces compositions et chacun apporte sa personnalité.

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09. Internet et la possibilité de s’échanger des fichiers audios dans le monde entier entre les membres du groupes, voyez-vous cela comme un progrès ou une régression sur le plan artistique ?

JS : C’est cool de pouvoir utiliser ces nouvelles méthodes car sans elles il faudrait que tous les membres d’un groupe vivent proches les uns des autres. Avec Stu nous pouvons boucler une chanson en démo une journée et l’envoyer le soir même à Troy et Luke pour qu’ils s’ne imprègnent. Mais il existe une magie spéciale également de pouvoir réunir tout le monde au même endroit et bosser tous ensembles. Et cela fait des années que les membres d’ICED EARTH ne vivent pas proches les uns des autres. Depuis je pense, le milieu des années 90 donc nous avons l’habitude de bosser loin les uns des autres.

 

10. Quelles évolutions de votre point de vue entre Dystopia (2011) & Plagues of Babylon (2014) ?

JS : Pour moi tu trouveras sur ce disque une dimension beaucoup plus épique à cause du sujet abordé, un côté plus théâtral puisque les six premières chansons forment une concept entre elles. Mais la chimie est la même en ce qui concerne la composition des chansons.

SB : Nous avons exploré de nouveaux horizons, beaucoup de choses se passent aux niveaux des thèmes mélodiques, des rythmiques… Cet album est génial et unique dans son genre et son approche. Nous avons donné notre meilleur, c’est du pur ICED EARTH.

 

11. Pour l'artwork de ce nouvel album, vous avez travaillé à nouveau avec Eliran Kantor. ICED EARTH est connu pour de superbe pochette (The Dark Saga de Todd McFarlane). De manière générale, comment travaillez-vous avec l'artiste chargé du visuel de l'album ?

JS : Cet aspect-là est effectivement très important et j’ai à chaque fois une idée très précise de ce que je veux voir sur la pochette de nos disques. Je dois donc écrire un email très détaillé et fourni à l’artiste en charge. Donc je lui donne l’esprit du disque, le contexte et je décris la scène que je veux voir. Pour McFarlane cela a été différent car l’artwork que tu vois devait être à l’origine la pochette du cinquantième numéro de Spawn avant que cela devienne une image centrale du comics en question. Et il nous a donné cette image comme échange pour avoir aidé à promouvoir son personnage en Europe, un échange de bons procédés. Mais c’est la seule pochette pour laquelle je n’ai pas supervisé sa création.

Le travail d’Eliran est génial, c’est vraiment un artiste super talentueux. Il comprend le groupe, c’est un métalleux, il aime le métal, Death métal… Il a illustré les paroles des chansons à un point presque effrayant. Les visuels à l’intérieur du livret sont super cools.

 

12. Comment comprendre le fait que ce soit particulièrement brutal comme visuel ?

JS : cela fait partie de son style, tu sais. C’est un artiste avec une touche réaliste et cela donne ce résultat. Ce que je voulais c’était une scène avec Set entouré de zombies tenus par des chaines au cou comme s’il était le maître près à libérer les plaies de Babylone. D’abord j’avais pensé proposer le job à Nathan et Felipe comme dans le passé (NDLR : Nathan Perry & Felipe Machado Franco) mais Eliran a toujours voulu faire une de nos pochettes et j’avais vu son travail. C’était cool mais je devais voir comment il allait dessiner une scène entière. Il l’a fait et je me suis dit ok c’est assez effrayant. Dès sa première ébauche son approche de cette scène était cool.

Et ce fut un long processus, crois-moi, nous avons passé beaucoup de temps sur cet artwork. Il nous comprend et le visuel intérieur de l’album est top lui aussi. Le crédit lui revient, Eliran a fait un super boulot, je lui ai envoyé les paroles dès que Stu et moi les avons achevé et il bossé superbement bien. Il n’a découvert la musique que lors de notre session avec les journalistes en studio. Toutes les pièces du puzzle se sont alors imbriquées parfaitement. Le package est génial.

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13. Pour Dystopia vous avez réalisé une tournée mondiale. Avez-vous les mêmes ambitions pour ce nouvel album, Plagues of Babylon ?

JS : Oui et il y a un sacré nombre de show à venir. Nous jouerons en Afrique du Nord, en Israël, en Russie à Moscou et St-Petersburg, une première pour nous et c’est cool. Colombie, Nouvelle-Zélande, de nouveaux marchés pour nous.

SB : Nous voyons à nouveau les choses en grand et les pays visités seront encore plus nombreux.

JS : L’Amérique centrale, l’Amérique du Sud, l’Asie également mais tout n’est pas encore fixé car nous souhaitons intégrer ces dates entre l’Europe et l’Australie/Nouvelle-Zélande. ICED EARTH n’a jamais joué au Japon, j’y suis allé en promo mais jamais en concert. Le Japon est une longue histoire…

 

14. Jon n’es-tu fatigue de devoir gérer encore et encore des changements du line-up ?

Oui finalement tu es le capitaine du navire et le garant du son d’ICED EARTH et voilà bien l’essentiel ? JS : A la fin de la journée, ce n’est pas si important. Il faut trouver des gens clé, motivés et qui sont là pour les bonnes raisons. Dans l’ensemble nous avons cela avec le line-up actuel. Nous continuons à avancer et c’est là l’essentiel, nous ne stagnons pas. Certaines personnes sont des « posers » et ne peuvent pas gérer le poids et les responsabilités d’être un membre d’ICED EARTH. C’est une bataille de tous les jours, nous sommes un groupe de heavy-métal moyen en termes de popularité nous n’avons pas les moyens financiers de METALLICA ou IRON MAIDEN, leurs budgets. Certains pensent que parce que nous sortons des albums nous sommes riches et ce n’est pas le cas. Nous travaillons dur pour maintenir un niveau de vie des classes moyennes. Nous voulons amener ce groupe vers de nouveaux sommets, je voudrais que nous soyons tous riches, ce serait génial. Mais il faut travailler dur et certains ne le comprennent pas. C’est ainsi.

Je ne cherche pas à tout prix à changer ce que nous sommes maintenant mais il y a beaucoup de bons musiciens un peu partout. Actuellement nous sommes tous là pour de bonnes raisons. Raphael (NDLR : Raphael Saini batteur) est venu nous donner un coup de main à un moment difficile et il a bossé sous beaucoup de pression et j’ai apprécié sa contribution et son aide. Mais nous quatre, nous étions déjà très proches, Troy et Luke sont de la famille, ce dernier est nouveau mais super talentueux, jeune… Il a proposé des lignes de basses géniales sur ce disque, il a joué comme un putain de guerrier.

 

15. Un petit retour vers le futur à présent: quand tu as créé PURGATORY en 1984, est-ce que tu t'imaginais sortir des albums et partir en tournée dans le monde entier 30 ans après ?

JS : Ma carrière s’est déroulée comme je l’avais envisagé et espérée. J’ai toujours voulu un investissement pour la vie. Je ne m’attendais à ce que ce soit aussi intense et difficile, plus jeune je n’imaginais pas dans quoi je m’embarquais, au niveau du business aussi, la brutalité de ce milieu, les contrats ne pardonnent rien. En débutant tu ne peux deviner tous ces écueils mais mon objectif est et a toujours été de faire de ce groupe un acteur incontournable de la scène métal, aussi gros que METALLICA et IRON MAIDEN. Nous n’y sommes pas encore parvenu mais nous luttons chaque jour pour cela.

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16. Quelle a été l’étincelle à l'origine de votre carrière artistique ?

JS : Pour ma part, j’ai pris ma décision en 1979 après un show de KISS.

SB : En y repensant, cela a toujours été en moi, j’ai toujours été un performer, même à la maison devant mes parents. Quand il y avait des invités à la maison, j’essaye de me faire voir, chanter des chansons… Nous avions cette cheminée sur laquelle je pouvais m’installer à la vue de tous pour faire quelque chose, raconter une histoire ou n’importe quoi d’autre, tu vois ? Et je svais donc dès mon plus jeune âge que ce serait quelque chose que j’aimerai faire. Quand j’ai décidé de chanter tu définis les styles qui t’intéressent et je suis donc rapidement tomber dans le rock n’roll. J’ai commencé avec Phil Collins, mon père écoutait GENESIS et RUSH et ce genre de groupes, des crooners, du jazz. Ce fut la chorale de l’école puis je suis devenu un garçon un peu rebel donc j’avais besoin de musique plus lourde et le métal a été la réponse. Donc je me suis lancé là-dedans aussi au niveau chant…

 

Et enfin "Le Quizz De Metal Chroniques Quizz" pour terminer cette interview:

1. Quelle est ta chanson préférée (tous artistes, époques…) ?

JS : « Highwayman » du nouvel album d’ICED EARTH ! Mes potes sont dessus, je serais réconforté à chaque fois.

SB : Oui c’est ça, je prends pareil, une pure tuerie !

 

2. Premier album acheté ?

JS : Alive de KISS

SB : Il existe un groupe à Vancouver qui s’appelle DAYGLO ABORTIONS avec un album titré Feed US A Fetus (1986). C’est un groupe punk, super intense.

JS : Quel titre, génial !

 

3. Dernier album acheté ?

JS : C’est soit le dernier GHOST ou VOLBEAT. Le VOLBEAT car je l’ai acheté en digital et Michael m’en a donné aussi une copie. Je suis un grand fan.

SB : Oui moi c’est le GHOST que j’ai acheté sur iTunes.

 

Tous nos remerciements à Olivier GARNIER (Replica Promotion)

 

Chronique de l'album ici

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