oshy_18052014_IIQ est l’un des piliers de la scène néo-prog qui a vu le jour au début des années 80 aux cotés des MARILLION et autres PENDRAGON. Formé en 1981, les britanniques sont toujours là 33 ans plus tard malgré bien des aventures. Année après année, IQ a toujours su s’imposer des standards de qualité très élevés et ils peuvent fièrement arborer une discographie sans tâche faite de dix albums très apprécié des amateurs. Seul Nomzamo paru en 1987 fait débat bien qu’il contienne son lot de très belles compositions.

Depuis quelques années cependant, les fans ont de quoi être inquiet avec des changements très réguliers de line-up après des années de stabilité. Sans renter trop dans le détail, les départs de Paul Cook (batterie) en 2005 et surtout de Martin Orford (claviers) en 2007 posent bien des questions. La sortie en 2009 de l’album Frequency (chronique ici) fini par rassurer avec des nouveaux membres parfaitement intégré dans le collectif et une totale continuité au niveau musicale. Les nouveaux membres ne feront malheureusement pas long feu et partiront à leur tour, rejoint par John Jowitt qui a officié à la basse pendant plus de dix-neuf ans. Cependant IQ, se relève et voir revenir dans son giron Paul Cook et Tim Esau membre original du groupe. Arrive également Neil Durant du groupe SPHERE3 aux claviers. Nous étions fébriles à la sortie de Frequency et rebelote en 2014, le même sentiment nous habite devant ce nouvel album, le onzième, The Road of Bones.

IQ reste IQ et les fans transis retrouveront leurs marques à la première écoute de ces chansons. Et puis en bon groupe prog, les britanniques proposent seulement cinq chansons pour un durée totale conséquente de plus de cinquante-trois minutes. A l’image de la pochette, l’orientation choisir pour ce nouvel opus apparait être beaucoup plus sombre que ses prédécesseurs. Les chansons proposées sont plus posées et poussent à l’introspection. IQ semble très concentré et présente un visage plus grave, recueilli que d’habitude. Les atmosphères ont été comme d’habitude finement ciselées et l’auditeur pourra rapidement s’immerger dans l’univers des britanniques. Il faudra attendre « Ocean » puis « Until the End » pour profiter d’une musique plus lumineuse et enlevée, IQ ne nous avait pas habitués à cela. En général The Road of Bones nécessitera plus de patience, d’attention de la part des fans. Cet album ne se domestiquera que progressivement, écoute après écoute, il ne se dévoile pas si facilement. Moins foncièrement accrocheur, les chansons qui font immédiatement mouches manquent à l’appel sur ce album.

Les soli et les harmonies du guitariste Mike Holmes font toujours bien plaisir à attendre ainsi que le timbre de voix et l’approche mélodique si particulière de Peter Nicholls. Comme d’habitude la basse est très présente et Tim Esau assure parfaitement son travail. Je dois bien avouer avoir été un peu déçu par Neil Durant qui semble en retrait avec des sons moins flamboyants, beaucoup de sons typés orgue hammond et des soli moins tranchants. Le génial Martin Orford reste regretté par plus d’un fan…

IQ reste un des grands noms de la scène progressive et fait le boulot album après album. Avec The Road of Bones les britanniques maintiennent un sacré standard de qualité mais finissent quand même par décevoir. L’encéphalogramme est un peu trop plat à mon goût, les grandes envolées des disques précédents manquent à l’appel. Si vous êtes amateurs de beautés progressives et que vous ne connaissez pas le groupe, jetez-vous sur cette galette. Les vieux (cons) fans comme moi sont forcément nostalgiques et regrettent la splendeur des Ever (1993), Subterranea (1997), The Seventh House (2000) et Dark Matter (2004). C’est moche de vieillir et de ressasser ainsi le passé. En tenant compte des récents bouleversements, IQ se rappelle à notre bon souvenir ici et se repositionne sans objection possible dans le trio de tête des groupes progressifs qui comptent.

Oshyrya (7,5/10)

 

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Giant Electric Pea / 2014

Tracklist (53:15 mn) 01. From The Outside In 02. The Road Of Bones 03. Without Walls 04. Ocean 05. Until The End