oshy_21122014_Las-Lea_DowNous sommes tous fait d’innombrables contradictions. Alors que j’apprécie beaucoup l’école Power métal symphonique saturée d’orchestrations, de guimauve et de fioritures sucrées, je prends également un plaisir certains à l’écoute de chansons minimalistes ou l’atmosphère et les sentiments effleurés prennent l’ascendant sur une débauche de moyens et de pistes enregistrées en parallèle. Les suisses de LAST LEAF DOWN se positionne dans cette deuxième catégorie en offrant au public un premier disque, Fake Lights, qui s’enracine dans la scène shoegaze et post-rock.

Le groupe a connu une évolution musicale accélérée assez proche des expériences ANATHEMA, OPETH ou encore KATATONIA. Né en 2003 à Solothurn, ils évoluent alors dans une veine doom très sombre et pesante. L’arrivée d’un nouveau chanteur et d’un nouveau batteur en 2007 révolutionnera leur son pour glisser vers la démarche éthérée et atmosphérique dévoilée ici. Amateurs de longues plages planantes et de lignes de chant rêveuses et susurrées, Fake Lights devrait parler à votre petit cœur sensible. Les suisses ont un vrai talent pour tisser sous nos yeux une atmosphère chargée d’émotions, mélancolique, en quelques secondes avec une économie de moyens: quelques nappes de claviers, une rythmique et une guitare suffisent. Les musiciens semblent être en permanence à fleur de peau, la voix de Benjamin Schenk faisant le reste. Ce dernier n’est pas un chanteur exceptionnel mais il parvient quand même à transmettre beaucoup. Difficile de ne pas penser à la scène dark/coldwave des années 80 et en particulier à des albums comme le superbe et culte Disintegration des THE CURE. Nous pourrions également citer les plus contemporains KATATONIA, ANATHEMA ou MOGWAI.

En ce dimanche automnal gris et pluvieux, Fake Lights constitue une parfaire bande son. Sans orchestre ni trompette, les suisses parviennent à accoucher d’un album de qualité qui parvient à invoquer l’esprit des grands anciens du temps de leur splendeur à la fin des années 80. Saluons donc ces débuts réussis et attendons la suite de pied ferme tant il s’avère difficile de durer sur ce créneau.

Oshyrya (7,5/10)

 

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Lifeforce Records / 2014

Tracklist (51:05 mn) 01. Refulgence (Intro) 02. In Dreams 03. The Thought That I Saw You 04. In These Waters 05. Inmost Life 06. Giant 07. Growing Fear 08. The Theme 09. An Endless Standoff 10. Truth Is A Liar 11. Wish To Leave 12. Born Dead 13. Fake Lights In The Sky