405381Comme (beaucoup) trop d’autres groupes, Loudblast a joué la carte du comeback il y a maintenant trois ans… et comme beaucoup d’entre eux, ce retour aux affaires n’avait pas été si inspiré. Bon, il y avait tout de même un mieux par rapport au très médiocre Planet Pandemonium, mais on était loin de frôler le génie. Trois ans plus tard (et juste à la veille des trente ans du groupe si l’on tient compte de la date de formation et qu’on oublie les années de break), Bubu et sa bande reviennent avec Burial Ground qui, à en croire nos concurrents, fait l’unanimité.

Les Bisounours étaient de sortie, à ce que je vois.

Non, Burial Ground n’est pas fantastique. J’ai beau aligner les écoutes et décortiquer les chroniques des autres zines (chose que je fais très rarement, mais une telle unanimité est si rare qu’elle en devient presque suspecte), je ne comprends pas l’engouement actuel pour cet album. Certes, l’album tient bien la route, mais peut-on pour autant parler de chef-d’œuvre ? NON.

Dans l’ensemble, Burial Ground est cohérent et bien né. Le propos est lourd, pesant, plutôt axé mid-tempo et sombre. À ce niveau, je dois avouer que Loudblast tire mieux son épingle du jeu que sur l’opus précédent et se présente sous un jour plus favorable. Bon, la prod’ manque certes un peu de puissance, de crasse et de lourdeur pour rivaliser avec les monstres du death à tendance doomesque (celui qui a osé la comparaison Loudblast – Triptykon devrait passer d’urgence chez un ORL), mais les voyants restent encore au vert et certains passages atteignent en effet un niveau de qualité supérieure (plus particulièrement le final de « The Path », mon passage préféré de l’album). L’impression globale est donc positive…

… mais Burial Ground n’est pas pour autant exempt de défauts. Ainsi, on épinglera le chant presque « artificiel » de Stéphane sur certains morceaux tant il semble forcer sur sa voix pour se donner un ton plus « evil » (et je ne vois pas la valeur ajoutée de cette démarche, honnêtement). Ajoutez à cela les quelques longueurs inévitables sur tout album de plus de 40 minutes (à plus forte raison quand l’album lorgne vers le doom, à croire que seuls les vrais doomsters sont capables de passer la barre des 40 minutes sans devenir chiants) et vous comprendrez aisément pourquoi je peux difficilement me joindre à la cohorte de suce-chibres dont les notes pour cet album sont systématiquement supérieures à 18/20.

Malgré ses quelques défauts, Burial Ground est assez bon. Il ne finira vraisemblablement pas dans mon top 10 de l’année 2014, mais il a suffisamment de qualités pour me laisser, au final, une impression plutôt positive. « Bien, mais pas top », comme dirait l’autre.

Mister Patate (6/10)

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Listenable Records / 2014
Tracklist (43:42) 1. A Bloody Oath 2. Darkness Willl Abide 3. Ascending Straight In Circle 4. Soothing Torments 5. From Dried Bones 6. I Reach The Sun 7. Abstract God 8. The Void 9. The Path