oshy_28092014_Machin_SupremacNous n’allons tourner des heures autour du pot, le premier contact de votre serviteur avec MACHINAE SUPREMACY a été tout simplement catastrophique. En effet le clip de « Beyond Good and Evil » (ici) est assez peu esthétique mais surtout la chanson qu’il illustre est tout simplement risible. J’ai cru qu’il s’agissait d’une blague potache, d’une pauvre chanson finalisée en trente minutes par un nostalgique pas très doué du Commodore 64. Et bien non, ce groupe existe réellement et semble croire sérieusement en son potentiel. Incroyable. Ajoutez à cela la machine de guerre commerciale constituée par Spinefarm et Universal et vous découvrez l’ampleur du problème.

Je découvre estomaqué sur internet que MACHINAE SUPREMACY n’en est pas à son premier méfait puisque les suédois existent depuis presque quinze ans et comptent déjà cinq albums à leur tableau de chasse. Leur style est un mélange entre du hard rock mélodique et bitpop. Ils ont été largement inspirés par les musique des premiers jeux vidéo, notamment sur Commodore 64 avec le processeur de musique SID, qu'ils utilisent d'ailleurs en instrumentation. Ils reprennent aussi dans leur répertoire des classiques des musiques de jeux connus composés sur ce même ordinateur. Avec tout cela, je devrais adorer MACHINAE SUPREMACY comme j’adore WELLE : ERDBALL (chronique ici) qui utilise une approche assez similaire, la touche métal en moins.

Et pourtant (presque) rien sur Phantom Shadow n’a trouvé grâce à mes yeux. Les chansons s’avèrent plates, sans âme, bêtement calibrées pour plaire à un large public de geeks décérébrés en fond sonore d’une partie de League of Legends. Le chanteur est affligeant avec cette voix fluette et sans puissance. La musique est faible et ces touches rétro utilisant des sons typiques du C64 n’apportent aucune valeur ajoutée. Moi un geek, un vieux con ayant connu ce chapitre de l’histoire des loisirs vidéo-ludiques j’aurais dû sourire et apprécié cette touche de nostalgie. Mais c’est ici tellement mal fait que quasiment chaque chanson se vautre lamentablement. « Europa » et sa jolie mélodie sauve les meubles et évite le naufrage intégral. Le reste louvoie entre le passable et le très mauvais.

La sentence est impitoyable mais elle s’impose d’elle-même. Phantom Shadow est un album complétement raté, une caricature, un mariage indigeste entre métal et tendances geek rétro. Mais si c’était une blague, elle ne serait franchement pas drôle. A trop vouloir surfer sur les modes et les tendances MACHINAE SUPREMACY s’est perdu corps et âme.

Oshyrya (02/10)

 

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Spinefarm Records / 2014

Tracklist (67:06 mn) 01. I Wasn't Made for the World I Left Behind 02. The Villain of this Story 03. Perfect Dark 04. Europa 05. Throne of Games 06. Meanwhile in the Hall Of Shadows 07. Phantom Battle 08. Captured (Sara's Theme) 09. Renegades 10. Beyond Good and Evil 11. The Second One 12. Redemption Was Never Really My Thing 13. The Bigger They Are the Harder They Fall 14. Versus 15. Mortal Wound (Skye's Requiem) 16. Hubnester Rising