oshy_26012014_Robo_OrchesNous avons l’occasion ce matin de chroniquer un étrange objet musical, Robot Orchest3, le troisième opus des Rochelais de ROBOT ORCHESTRA. Les codes de l’industrie musicale ne les intéressent pas, ils font parler leur cœurs et leurs tripes sans s’inquiéter des classifications. L’auditeur devra lui aussi preuve d’un même esprit d’ouverture pour apprécier à sa juste valeur cet album. Comme pour le précédent opus, …Now we can walk (2011) le duo composé de Steve Perreux et Dimitri Chaillou s’en transformé en trio avec le renfort de Johan Gardré aux claviers & orchestrations. Né en 2007, ce projet expérimental a déjà accouché de deux disques et possède une solide expérience scénique via des dizaines de concerts donnés un peu partout en Europe.

Conscient d’être forcément réducteur, nous parlerons pour ROBOT ORCHESTRA de post-rock, à défaut de pouvoir faire mieux. En sept titres et presque quarante minutes de musique, nos compatriotes tissent une étoffe à la fois séduisante et singulière. Robot Orchest3 s’avère être une horlogerie fragile, de précision, entre douceur, recueillement et colère. Ne vous attendez pas ici à des coups d’éclat, les ROBOT ORCHESTRA font dans le subtil et le feutré. L’atmosphère générale est pesante, l’auditeur navigue à vue dans un brouillard tenace sans savoir de quoi sera fait la suite de son voyage. Un titre comme « Invisible Smoke » pousse à l’introspection, un repli sur soi. L’intensité monte crescendo et finira par nous laisser exsangue. Il s’agit là peut-être d’un effet de mon imagination mais je trouve un petit côté Disintegration de THE CURE à cet album. En tout cas les mêmes ténèbres, la même tristesse teinté de désespoir parcourent ces deux albums. Il faut attendre la moitié du disque avec « Sunday Hangover » et « Many Battles » pour que le paysage change, prenne des couleurs via ces titres plus directs, rapides, presque punk dans l’esprit. Mais l’obscurité guette se reprendra les rênes pour conclure les débats avec les deux dernières chansons.

Pas sûr que vous sortirez de l’écoute de Robot Orchest3 indemne mais le jeu en vaut la chandelle. ROBOT ORCHESTRA a su proposer une musique profonde, lourde de sens. Il n’est jamais agréable de regarder en face l’obscurité mais cette expérience nous grandit. γνῶθι σεαυτόν (Connais-toi toi-même) pouvait-on lire, dans la Grèce antique, à l'entrée du temple de Delphes. En invitant à l’introspection, ROBOT ORCHESTRA aura apporté une pierre à cet édifice.

Oshyrya (07/10)

 

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Autoproduction / 2014

Tracklist (39:54 mn) 01. Invisible Smoke 02. Crossroads 03. Gasoline 04. Sunday Hangover 05. So Many Battles 06. Pendule 07. Edifices