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01. Pour quelqu’un qui découvrirait SINBREED avec cet album, que peux-tu nous dire sur le groupe ?

Nous sommes un groupe de power/speed métal originaire d’Allemagne. Dans ses rangs, vous y trouverez Frederik et Markus de BLIND GUARDIAN par exemple. Notre approche est un peu différente des autres groupes du genre, nous n’utilisons pas de claviers et nous structurons de façon très claire nos chansons, souvent d’une durée autour des quatre minutes… Et cela fait partie de nos caractéristiques qui font de SINBREED un groupe différent.

Beaucoup de groupes usent et abusent des claviers par exemple avec ce côté symphonique qui n’en fini pas sur des chansons de huit minutes… Nous avons réduit notre musique à l’essentiel pour revenir aux racines du heavy métal: un chanteur, un batteur, bassiste et deux guitaristes, c’est tout ! J’encourage vos lecteurs à découvrir SINBREED et je parie que vous allez adhérer à notre musique.

 

02. Tu es le musicien à l’origine du groupe, quelle a été ta démarche ?

J’ai débuté l’aventure SINBREED il y a de cela environ quinze ans et les chansons que tu peux entendre sur notre premier album datent de dix ans. L’album est paru en 2010 mais les premières chansons datent de 2000. Donc j’ai travaillé encore et encore toutes ces années avec ces chansons et quand je me suis senti prêt à aller plus loin, prêt pour présenter ces titres au public, je me suis entouré des bonnes personnes. Frederik a été le premier à nous rejoindre et il s’est parfaitement adapté à la musique proposée au niveau batterie. Je connaissais Herbie à travers SEVENTH AVENUE et j’adorais sa voix. Donc ce fut un rêve lorsqu’il a intégré SINBREED car je connaissais sa voix et savais qu’elle serait parfaite pour les chansons composées. Ce fut spécial quand nous avons joué pour la première fois ces compositions avec Herbie derrière le micro.

Par chance, nous avons pu décrocher un contrat discographique et sortir ce premier disque. Maintenant arrive ce deuxième disque, avec Marcus (Siepen) qui a pu nous rejoindre il y a environ deux ans de cela. Et donc le groupe a pu évoluer avec d’abord moi comme seul compositeur et maintenant un travail beaucoup plus collectif avec chacun apportant sa contribution. Ce fut un pas dans la bonne direction, une évolution cruciale dans notre développement. Pour ce nouvel album, nous sommes repartis d’une feuille blanche, j’avais utilisé toutes mes démos pour le premier disque, il nous fallait alors du matériel neuf. Tout le monde a contribué même si j’ai pu utiliser ici et là d’anciennes idées mais modifiées pour coller à nos choix artistiques.

 

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03. Comme tu le disais le choix du chanteur prenait une importance particulière pour un nouveau groupe comme SINBREED. Herbie sonne pour moi comme un mélange entre Udo Dirschneider (ex-ACCEPT, UDO) et Johnny Gioeli (AXEL RUDI PELL). Es-tu d’accord ?

L’élément clé pour moi est la puissance que dégage Herbie Langhans quand il chante nos chansons. La référence à Udo me plait bien. Si tu te souviens bien, il y a quelques années de cela, de nombreux groupes de speed métal sont arrivés d’Italie avec beaucoup de claviers et des voix assez aigües et une production assez cheap. SINBREED est un peu la réaction face à cela. Nos guitares sont très épaisses et puissantes, vraiment power métal presque thrash tout en restant absolument moderne. Herbie est la voix parfaite, la puissance dégagée, ils mettent leurs couilles sur la table.

Et Herbie a été très enthousiaste à la réception de nos démos, il s’est lui-même rendu compte que son style allait parfaitement nous convenir. Sur les démos, un ami à moi chantait donc il connaissait aussi les lignes mélodiques de la voix, il pouvait vraiment juger sur pièce ce que j’avais imaginé. Ensuite il a insufflé son interprétation à ces chansons. Il a encore amélioré ces compositions.

 

04. Que peux-tu nous dire des sessions d’enregistrement de Shadows ?

En studio tu ne peux te concentrer que sur l’enregistrement, tu n’as pas le temps d’expérimenter ou de faire de trop nombreux essais. C’est lors de la phase de préparation, lors de la réalisation des démos que tu fais tous tes choix. Nous échangeons entre nous des fichiers sons avec les idées des uns et des autres et ensuite nous nous retrouvons pour en discuter et nous construisons petit à petit notre répertoire ainsi. Quand tout es prêt, nous ne changeons plus rien une fois en studio. Pour Shadows nous avons travaillé environ un an à la composition et c’est plutôt bien pour nous.

Comme je le mentionnais précédemment, pour le premier, le processus avait duré beaucoup plus longtemps, une décennie. Donc travailler dans un délai si court et été un vrai défi mais les autres gars apportant des chansons, cela a facilité et accéléré le processus. Et nous espérons pouvoir sortir beaucoup plus régulièrement de nouveaux albums. De mon point de vue, déjà les quatre années qui séparent When Worlds Collide de Shadows représentent un laps de temps trop long. Nous restons un nouveau groupe même si deux de nos membres sont célèbres. De nos jours il faut sortir des nouveautés très régulièrement donc nous espérons la suite d’ici deux, trois ans maximum.

 

05. Si l’on revient un moment sur la période When Worlds Collide. Que retiens-tu de cette époque ?

Tu devines que c’est toujours une période spéciale pour un musicien de voir sortir son premier album. Quand j’ai reçu les premiers exemplaires du label ce fut une sacrée poussée d’adrénaline. Le premier disque est sorti sur un petit label suédois, Ultérium Records. Mais l’anecdote assez cool c’est qu’un de mes amis est pilote pour Lufthansa et il était alors en voyage au Japon, à Osaka. Et il m’a alors envoyé une photo de lui-même achetant When Worlds Collide, version japonaise donc, chez Tower Records. En ce qui concerne le groupe, nous avons joué au ProgPower XIII à Atlanta, États-Unis en 2012. Et ce fut une belle expérience de se produire ainsi aux Etats-Unis, au sein d’un festival aussi connu avec seulement un album sous le bras. Et cela s’est super bien passé, nous étions le groupe d’ouverture et les fans ont bien aimé notre démarche et notre musique et tout le monde a été très enthousiaste. Nous sommes directs donc parfait pour ouvrir un tel festival.

 

06. Vous avez accueilli de nombreux invités sur When Worlds Collide. Qu’en est-il pour ce nouveau disque ?

Nous avons le plaisir d’accueillir deux invités sur ce nouvel album. Un des soli est assuré par Kai (Mühlenbruch ex-GALLOGLASS, ex-SEVENTH AVENUE) qui nous avait déjà donné un coup de main sur When Worlds Collide. L’autre est Andreas Gutjahr de TANKARD, tu sais le groupe de thrash allemand qui assure également un solo. C’est tout car il était important pour nous d’établir SINBREED comme un groupe à part entière, surtout avec Marcus comme nouveau membre. Nous ne sommes pas un projet donc pas de chanteur invité, juste nous cinq… Et pas de compositeur invité, notre musique est notre identité et doit venir des membres de SINBREED.

 

07. De ton point de vue, quelles sont les plus importantes évolutions entre When Worlds Collide & Shadows ?

Comme je le disais, nous nous sommes débarrassés de toutes les parties de claviers. Rien ici et nous voulions avancer ainsi car avec Marcus intégrant le groupe, avec un second guitariste nous étions capables de produire des mélodies plus complexes, des harmonies à deux. Donc nous n’avions plus besoin d’instruments supplémentaires. Et nous voulons pouvoir tout jouer en live sans avoir besoin de faire appel à des musiciens supplémentaires ou pires des bandes préenregistrées. L’autre grosse évolution est le fait que nous avions entièrement mis en boite Shadows nous-mêmes.

Pour le précédent, nous étions en studio avec Markus Teske mais ici tout a été fait sans aide extérieure et ce fut donc un beau défi. Markus Teske est intervenu sur le mixage car nous étions très satisfaits de son travail sur le premier opus. Nous avons tout fait comme un groupe, de la composition jusqu’à l’enregistrement et enfin laisser le mixage à des professionnels. Et le son est très puissant, très clair.

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08. Inconsciemment peut-être n’avez-vous pas voulu retirer tous les claviers, les orchestrations pour ne pas prêter le flanc aux comparaisons avec BLIND GUARDIAN ?

Oui bien sûr. Même si nous ne pourrons pas faire grand-chose si les gens veulent comparer BLIND GUARDIAN ET SINBREED. Mais inconsciemment peut-être tu as raison. De mon point de vue, au niveau des chansons et des méthodes de composition, il existe d’énormes différences entre les deux groupes, nous ne travaillons pas du tout comme eux et notre approche est différente. Même Marcus ne compose pas de la même façon selon le projet auquel il participe. En tant qu’artistes nous ne pouvons que faire ce qui nous semble correspondre le mieux à SINBREED, nous laissons les comparaisons aux autres. Le choix reste aux fans.

 

09. La pochette est très réussie. Vous avez travaillé avec Felipe Machado Franco. Comment cela se passe-t-il en général avec l’artiste en charge de la pochette ?

Il a déjà travaillé sur le premier disque pour nous. Nous étions en confiance avec lui et ce fut un bel avantage. A chaque fois, nous avons appliqué la même recette, j’écris le concept que je veux voir illustrer, une description de la scène. Pour cet album, l’image est construire sur le refrain de la chanson « Shadows ». J’ai eu l’idée de ramener du premier album ce personnage sombre. Et ce n’est pas une mascotte pour anticiper ta question. Je voulais un lien entre les deux disques. La présence d’un personnage s’imposait, pas juste un paysage par exemple.

Et Felipe a vraiment fait des miracles en donnant corps à ce que j’avais en tête, le refrain. Dès le premier dessin, il avait capturé l’esprit. En plus de la pochette, nous lui avons demandé plus pour illustrer les versions spéciales de l’album, le digipack mais aussi les versions vinyles, vertes et noires. Et il a réalisé des dessins supplémentaires pour donner à l’ensemble une certaine homogénéité graphique. C’est très important pour le site web et aussi peut-être du merchandising. Et nous aimons ces produits limités nous-mêmes en tant que fan. Pour la version japonaise, il existe un titre bonus, une version live de la chanson « Reborn » que nous avons joué lors du concert au ProgPower. Tout le show a été enregistré pour de futur bonus peut-être. Et j’espère voir rapidement, selon le succès de ce nouvel album, une réédition de notre premier opus, beaucoup plus difficile à trouver, avec des bonus…

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10. Quelles sont tes principales influences, à tes débuts et maintenant ?

En ce qui me concerne, je cite volontiers RIOT, je les aime beaucoup, VICIOUS RUMORS aussi, les américains et bien sûr JUDAS PRIEST. Ce fut d’énormes influences en tant que fan et comme musicien. Ils représentent à quoi le heavy métal devrait ressembler. J’apprécie aussi le côté le travail de composition à la guitare, les mélodies, les harmonies, une grande leçon pour tous les guitaristes.

 

11. J’avais plutôt RUNNING WILD en tête…

(Et là Flo relève son sweat shirt pour découvrir un T-Shirt de RUNNING WILD)

Mais tu as raison, les racines sont les mêmes et chacun a digéré différemment les mêmes influences que ce soit GAMMA RAY, HELLOWEEN… Et j’ajoute le côté rentre-dedans et direct des américains de VICIOUS RUMORS. J’aime ICED EARTH aussi mais ce n’est pas du Power métal, une autre approche avec le style de Schaffer très spécifique, agressif… Et sur la chanson « Shadows », le riffing n’est pas très éloigné d’ICED EARTH. Nous faisons du Power-métal avec une agressivité, une certaine brutalité.

 

12. Vous vous êtes principalement produits jusqu’à présent en festivals. Peut-on espérer vous voir vous embarquer sur une tournée en Europe ?

Nous sommes actuellement en discussions sur les opportunités qui pourraient se présenter à nous. Nous voulons absolument défendre ces nouvelles chansons sur scène. Nous espérons une tournée mais en attendant nous nous concentrons sur des dates ici et là, les week-ends pour nous aguerrir encore et accumuler de l’expérience, des festivals…

Le fait d’être pour la première fois en France, ici à Paris pour faire de la promo est un premier très bon signe pour nous et nous restons très confiants. Nous sommes très proches venant de Francfort. Et nous sommes amis avec VANDEN PLAS qui marche bien en France. Le lien est a cherché du côté de Markus Teske qui s’occupe aussi d’eux.

 

Et enfin "Le Quizz De Métal Chroniques Quizz" pour terminer cette interview:

1. Quelle est ta chanson préférée (tous artistes, époques…) ?

“Painkiller” de JUDAS PRIEST

 

2. Premier album acheté ?

Et ce n’est pas une blague mais il s’agit du Somewhere Far Beyond de BLIND GUARDIAN. C’est dingue quand je suis sur scène, le mec à côté de moi c’est Marcus Siepen ! J’ai dans mon groupe 50% de BLIND GUARDIAN !

 

3. Dernier album acheté ?

Le dernier TESTAMENT

 

Tous nos remerciements à Roger WESSIER (Replica Promotion)

 

Chronique de l'album ici

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