5_The_Gray_Chapter.5 : The Gray Chapter demarre en toute logique comme une marche funèbre, le groupe souhaitant rendre hommage au bassiste Paul Gray disparu en 2010. 6 ans après "All Hope Is Gone", le groupe a traversé quelques turbulences, et nous revient avec une rage teintée de noirceur qu'on n'avait pas entendu depuis un bail.
On retrouve un Slipknot énergique qui renoue avec ses premiers albums, ou des titres comme "Sarcastrophe", le survitaminé "AOV" ou "The Devil In I" rentrent dans le tas méthodiquement avec une production bétonnée. Greg Fidelman, le producteur n'a lui rien d''un débutant, le son de "13" de Black Sabbath, "World Painted Blood" de Slayer, ou "Death Magnetic" de Metallica, font parties de son CV bien fourni.
Le remplacement de Joey Jordison, emblèmatique batteur du groupe n'a pas handicapé le groupe et sa force de frappe. Le petit nouveau livre une démonstration tout au long de l'album à la hauteur de ce qu'on peut attendre d'un batteur de Slipknot, qui tabasse et lache ses coups avec une dose de blast beats si nécessaire.
L'usage un poil accentué du chant clair par Corey Taylor n'est pas particulièrement choquant. Si certains esprits chagrins raleront à ce sujet, notamment à l'écoute du mielleux "Killpop", ce serait lui faire un mauvais procès et oublier que le vocaliste à depuis le début fait usage du chant clair. En revanche certains titres moins percutants, sont moins convaincants. Slipknot souffle le chaud et le froid et perd en cohésion quand survient "Killpop" après un quart d'heure de furie maîtrisée. L'album redémarre sur les chapeaux de roues avec un "Skeptic" énergique et accrocheur ou le nouveau batteur fait de nouveau usage intensif de blast beats. "Lech" enfonce le clou avec une tonalité indus.
Et le groupe rechute avec un "Goodbye" lourd et lent. Le groupe cale. Il repart mais un ton en dessous et "Nomadic" ne parvient pas au niveau du début de l'album, et le solo de guitare à la sauce Slayer n'a rien de marquant. Cette deuxième partie d'album sinusoïdal est moins accrocheuse. Seul le déchainement du titre "Custer" émerge nettement, avec un refrain que tout fan devrait se rentrer vite dans la boite cranienne ("cut cut cut me up and fuck fuck fuck me up"). Le savoir faire, le son, l'ambiance laissent une meilleure impression de cet album que le précédent sorti six ans plus tôt. Le groupe démeure schizophrène depuis 10 ans, d'un côté il renoue avec ses premiers albums tout en gardant des compos mollassonnes et manquant d'inspiration de l'autre, mais c'est fois la mixture est plus équilibrée qu'auparavant. Slipknot devrait tout de même parvenir à rassurer des fans un peu secoués ces dernières années, entre décès, interrogations sur les suites du groupe, et éviction de Jordison, avec un album qui dans l'ensemble tient la route à défaut d'autre chose. Quant à ceux qui détestent le groupe, ils ne devraient pas changer d'avis.

Hamster (06.5/10)

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Roadrunner Records / 2014
Tracklist (64 minutes)
1. XIX (3:10) 2. Sarcastrophe (5:06) 3. AOV (5:32) 4. The Devil in I (5:42) 5. Killpop (3:45) 6. Skeptic (4:46) 7. Lech (4:50) 8. Goodbye (4:35) 9. Nomadic (4:18) 10. The One That Kills the Least (4:11) 11. Custer (4:14) 12. Be Prepared for Hell (1:57) 13. The Negative One (5:25) 14. If Rain Is What You Want (6:21)
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