oshy_28092014_Th_Pineapp_ThieAvec une belle régularité, tous les deux ans en moyenne, les britanniques de THE PINEAPPLE THIEF se rappelle à notre bon souvenir via un nouvel album. Ces dernières années, ce groupe a su dépasser les frontières traditionnelles du rock progressif pour devenir la coqueluche de certains média dits branchés et jouir d’une certaine hype dans les milieux autorisés. Espérons que ce nouveau statut n’est pas eu d’impact sur la créativité et le talent de Bruce Soord, plus que jamais le capitaine et maître à penser artistique de THE PINEAPPLE THIEF.

Rappelons pour les plus jeunes que l’aventure a débuté il y a près de quinze ans de cela, en 1999, dans le Somerset en Angleterre sous l’impulsion du chanteur et guitariste Bruce Soord. A l’origine il ne s’agissait que d’un projet de studio, solo, le véhicule permettant de diffuser la musique composée au fil des années. Ce n’est qu’en 2002, avec deux albums déjà sous le bras, que THE PINEAPPLE THIEF devient un vrai groupe en prenant part à des tournées. Et le rythme n’a pas ralenti, Magnolia est le dixième opus des britanniques plus en forme que jamais. Au début de l’année, il a été annoncé que Dan Osborne avait remplacé Keith Harrison à la batterie, le premier changement de line-up sur les dix dernières années. Mais que les fans se rassurent, Soord reste le maître à bord et nous livre douze nouvelles compositions.

Dans la foulée d’All the Wars et de son projet WISDOM OF CROWDS, Bruce Soord jette en pâture à son public encore une fois ce rock racé et fort en gueule. Le chanteur et guitariste possède quand même un sacré talent pour pondre des mélodies simples mais entêtantes et des refrains à même de vous trotter dans la tête des jours. Dès « Simple As That » le ton est donné, l’auditeur se voit entraîner dans un tourbillon entre rock progressif et alternatif, ballotté à travers différentes atmosphères à chaque nouvelle chanson. Pour une fois THE PINEAPPLE THIEF a fait concis et ne se perd pas dans les développements parfois un peu stériles. Ici tout est dit à chaque fois en quatre ou cinq minutes sans que le propos n’apparaisse tronqué ou incomplet. Le tour de la question a été fait, et plutôt bien fait. Une chanson comme « Don't Tell Me » démontre encore une fois l’apport de l’orchestre, on sent Soord plus à l’aise suite à l’expérience accumulée sur le précédent opus. Tout n’est pas génial, vous trouverez sur Magnolia à boire à et à manger mais le niveau général reste franchement élevé. « Seasons Past » ou encore « Coming Home » s’avèrent anecdotiques, très certainement très sympathiques mais elles laissent moins de traces. Sur la durée, Magnolia pèche par manque d’homogénéité, le meilleur et le plus moyen se côtoie et cet enchainement de creux et de vague nuise à la cohérence du disque. Sur la forme ce dixième album est un quasi sans faute, la pochette est superbe et la production rend un bel hommage aux chansons proposées avec un son à la fois chaud et limpide.

THE PINEAPPLE THIEF fait honneur à son histoire et à sa discographie avec Magnolia, un solide dixième album qui fêtera dignement les quinze ans d’existence du groupe. Le disque reste cependant un peu moins original et abouti qu’All the Wars. Il n’y a pas le feu à la demeure, connaissant le potentiel des britanniques nous finissons par devenir exigeant à attendre sans cesse l’excellence. Qui aime bien châtie bien dit ‘l’adage populaire.

Oshyrya (7,5/10)

 

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Kscope / 2014

Tracklist (46:28 mn) 01. Simple As That 02. Alone At Sea 03. Don't Tell Me 04. Magnolia 05. Seasons Past 06. Coming Home 07. The One You Left To Die 08. Breathe 09. From Me 10. Sense Of Fear 11. A Loneliness 12. Bond