Dans cette nouvelle scène passablement énervée qui combine la hargne du hardcore et le son grésillant à la suédoise, Trap Them fait office de valeur sûre, avec des albums et des EP à l’efficacité ravageuse. Darker Handcraft avait été une baffe bien rugueuse pour notre regretté Kadaf et votre serviteur, et nous attendions de pied ferme son successeur. Après Enabler il y a quelques semaines (une autre valeur sûre au rythme de travail inhumain), Trap Them nous propose donc un Blissfucker qui devrait à la fois ravir et désarçonner certains auditeurs.

En effet, Blissfucker ne comporte pas autant « d’hymnes » que Darker Handcraft. Alors que ce dernier démarrait pied au plancher pour ne reprendre son souffle qu’à de très rares occasions, Blissfucker joue davantage la carte de l’ambiance et sait varier les tempos, en mettant même plutôt l’accent sur une certaine lenteur/lourdeur. N’espérez donc pas vous prendre une claque comme « The Facts » dont le refrain s’était instantanément gravé dans mes tympans dès la première écoute. Et pourtant, au final, cet album tient la route et s’avère tout aussi recommandable que ses petits frangins. Pas besoin d’un tempo d’enfer pour dégueuler sa haine à la face du monde, il suffit de trouver le bon ton, le bon timbre, les bonnes idées… et à ce petit jeu, Trap Them excelle. Si la première écoute s’est conclue sur une mini-déception, mon sentiment envers cet album a vite évolué vers une satisfaction non feinte. On garde le punch du hardcore, le côté brut de la prod’, parfois un petit gimmick de guitares qui renvoie à Mastodon et, surtout, une bonne louche de misanthropie vocale. Du très bon boulot, qui devrait ravir à nouveau les fans du groupe et du genre. 

Mister Patate (8,5/10)

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Prosthetic Records / 2014
Tracklist (46:11) 1. Salted Crypts 2. Habitland 3. Gift and Gift Unsteady 4. Lungrunners 5. Organic Infernal 6. Sanitations 7. Bad Nones 8. Former Lining Wide the Walls 9. Savage Climbers 10. Ransom Risen 11. Let Fall Each and Every Sedition Symptom