kings_queens_coverEn 2014, croiser le nom de Billy Idol est pour le moins étrange. L'ancien punk reconverti dans le rock hard high tech, star des années 80, est cependant toujours en activité. Le visage s'est quelque peu frippé et et la coupe de cheveux a légèrement évolué, mais l'essentiel est toujours là. C'est surtout au niveau de la périodicité que Billy Idol a beaucoup changé : ce Kings & Queens Of The Underground succède à Devil's Playground, mais 9 ans après les faits. Il est vrai que le temps où les singles de Billy Idol caracolaient en tête des charts est totalement révolue. Il est vrai aussi que Billy Idol a vécu des temps très durs dans les années 90, après l'échec de Cyberpunk (1993) : overdose, cures de désintoxication, silence musical écrasant etc. 

Pourtant en 2014, Billy Idol est plutôt fringuant et ce Kings & Queens Of The Underground en témoigne. D'abord car la voix de Billy Idol tient encore le coup, malgré les abus et les années. Il est même assez sidérant de l'entendre s'arracher avec tant d'aisance sur le superbe « Save Me Now ». Mais dans les registres plus intimes et feutrés (« Bitter Pill » malgré le tempo plutôt rapide du morceau, ou « Kings & Queens Of The Underground »), il n'y a rien à redire non plus. Son timbre fait d'autant plus des merveilles que Kings & Queens Of The Underground est un disque plutôt apaisé, malgré une brochette de titres enlevés : « Can't Break Me Down » et ses chœurs qu'on pourrait croire issus d'une galette de Billy des années 80, « Blue Pill » et ses paroles bien sombres ou le nerveux « Whiskey And Pills ». On remarquera au passage que les paroles de Bill Idol renvoient à un vécu pas forcément léger. 

Une bonne partie des titres de ce nouvel opus est constituée de morceaux plus lents. Malgré mes réticences face aux successions de ballades, power ballades (« One Breath Away ») et mid-tempos (« Save Me Now »), il faut reconnaître qu'on ne s'ennuie pas et que les refrains de Billy Idol font quasiment toujours mouche. Dans un tel contexte musical, le grand Steve Stevens est moins à son affaire et se montre plutôt discret. Il a quand même l'espace pour dégainer quelques somptueux solos dont il a le secret (écouter le majestueux shredd sur « Postcards From The Past »), mais on regrettera malgré tout cette présence trop en retrait.

Kings & Queens Of The Underground est album très soigné, parfaitement maîtrisé et étonnant de tenue après tout ce qu'a vécu Billy Idol. Un bien beau disque. 

Baptiste (8/10)

 

BFI records – Replica / 2014

Tracklist : 1. Bitter Pill 2. Can't Break Me Down 3. Save Me Now 4. One Breath Away 5. Postcards From The Past 6. Kings And Queens Of The Underground 7. Eyes Wide Shut 8. Ghosts In My Guitar 9. Nothing To Fear 10. Love And Glory 11. Whiskey And Pills