Inutile de ressortir le wagon de louanges que nous avons déjà adressé à Tagada Jones. De toutes façons, vous le savez déjà : sur scène comme sur album, les Bretons sont irréprochables. L'autre soir, nous en avons encore eu la preuve. Tagada Jones était remonté comme un coucou suisse et s’est emparé de la petite scène d’un Trabendo trop peu rempli. Pas grave, les absents ont toujours tort.

BioHazard_Tagada_Jones

 

Le quatuor ne s’embarrasse pas de bonnes manières. Tagada Jones prend le public à bras le corps pour ne plus le lâcher. « De l’amour et du sang » nous colle la première beigne de la journée. C’est imparable et efficace. Le public, mis en bonne condition, bouillonne et ne débandera pas un seul instant.

Metalchroniques

 

En presque une heure, le groupe de Niko et Stef nous donne une bonne leçon de punk métallique, à l’ancienne. Bon nombre de titres, tirés de l’excellent Dissident, respirent une urgence salutaire. Mieux encore, les inédits, jetés en pâture à un pit consentant, augurent le meilleur pour un futur album (« Le chant des résistants »). C’est du pain béni et on en reprend sans sourciller. L’affaire se termine avec un « Karim et Juliette », pic enfiévré du dernier album. Cet hommage évident aux Béruriers Noirs met l’assemblée sur les genoux. C’est de l’excellent travail, comme d’habitude. On n’en attendait pas moins de Tagada Jones qui est, sans aucun doute, au summum de sa carrière.

Changement de plateau : c’est aux New-yorkais de Biohazard d’investir le Trabendo. Le quatuor est dans une forme exceptionnelle. La suite du très bon Reborn in defiance se faisant cruellement attendre, il est bien agréable de voir Biohazard se rappeler ainsi à nos mémoires.

Metalchroniques

En concert, Biohazard a toujours été une machine de guerre. Ces tauliers du hardcore « made in NYC » nous prouvent que les années n'ont pas émoussé leur virulence musicale. Ils tiennent leur baraque avec brio. Billy Graziadei mène son affaire, charismatique comme pas deux. Il est soutenu par un groupe irréprochable : le débonnaire Danny Schuler cogne fort, Bobby Hambel riffe à n'en plus pouvoir tandis que Scott Robert remplace en toute crédibilité Evan Seinfield.

« Wrong side of the track » ouvre le bal. Le groupe est tendu, le public aussi. Le pogo est violent, certains n'en ressortent pas indemnes. Les tubes (« How is it », « Love Denied ») s’enchaînent sans discontinuer, c'est à peine si on a le temps de respirer. Nous assistons à une leçon de hardcore dans la plus pure tradition. C'est vif et lourd à la fois. Fortement inspirée par le hip-hop, la musique de Biohazard reste dynamique et traverse les années sans perdre de son intérêt. Il ne nous reste plus qu'à attendre un nouvel album qui, s'il équivaut à cette prestation, risque de bousculer le monde du hardcore. Biohazard reste un pilier du genre et mérite tout le respect.

Nico.