oshy_18042015_CyraJe ne sais pas si cela vient de là mais selon moi, humble geek nourri de jeux vidéo depuis quelques décennies, Cyrax est l’un des personnages (un ninja cybernétique) du poétique Mortal Kombat L’avantage de ce disque c’est que l’habit fait ici vraiment le moine. Rien qu’à la lecture du nom du groupe, du titre des chansons et à la vue de l’artwork, vous devez déjà avoir une idée assez précise de la musique proposée. Point de polka métal ici mais bien un power/speed/prog métal aux sonorités très modernes. A la lecture de la bio fournie par le label, nous apprenons que CYRAX n’est pas ici à son premier méfait et compte déjà un premier album, Reflections publié en 2013, à son actif.

Le premier titre, éponyme, de cet album correspond bien à l’image que l’on peut s’en faire. Des riffs tranchants et techniques s’enchainent agrémenté de claviers ici et là. La mauvaise surprise vient plutôt du chant avec un Marco Cantoni qui en fait des tonnes, pas très subtil et plutôt gueulard. CYRAX surprend agréablement en n’hésitant pas à rapidement prendre des libertés à coup de passages beaucoup plus libres, presque free jazz. Les compositions dévoilent progressivement leurs charmes et ouvrent sans cesse de nouvelles portes. Encore une fois, le chant gâche le plaisir et certaines paroles n’aident pas non plus. Reconnaissons que Pictures offre des registres très variés même si le propos apparait quand même souvent assez naïf. « The 7th Seal » laisse entrevoir par ses orchestrations, ses chœurs et sa fine horlogerie un joli potentiel.

Cet album montre de jolies qualités mais laisse à la longue une drôle d’impression, l’image d’une œuvre décousue. Cela manque nettement d’homogénéité et il s’avère ardu de deviner quel était l’ambition des milanais pour ce disque. « These Greenvalleys » rappelle plutôt THERION, avec le tryptique « Shine Through Darkness » nous nageons en plein trip néo-classique. Les auditeurs, même très courageux risquent de s’y perdre. La présence de très nombreux invités renforce ce brouillard. Citons Antonio Pecere (CRIMSON DAWN), Viola Barinotti (GHOST OPERA) ou encore Lorenzo Beltrami (THE TEMPLAR’S SWORD). CYRAX sonne plus comme un projet personnel, un album concept qu’à un effort de groupe. Le groupe semble un peu perdu à avoir voulu intégré trop d’éléments et d’influences différentes dans sa musique. Et une dernière fois, Marco Cantoni n’aide pas, sa performance ne le grandit vraiment pas.

Au moment de conclure, je ne sais pas vraiment quoi penser de ce Pictures. Beaucoup d’éléments restent intéressants, certains passages font mouche mais il est ardu de faire abstraction du chant principal. Le côté indigeste et l’absence apparente de fil rouge plombe l’ensemble. Il y a ici largement de quoi rester sur sa faim.

Oshyrya (05/10)

 

Site Officiel: http://www.cyraxmusic.com/

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Bakerteam Records / 2015

Tracklist (65:08 mn) 01. Cyrax 02. The 7th Seal 03. Cockroach 04. These Greenvalleys 05. Oedipus Rex 06. Shine Through Darkness pt.I 07. Shine Through Darkness pt.II 08. Shine Through Darkness pt.III 09. Phunkrax