Son : bon pour Thurisaz, très bon pour Loudblast, plus que moyen pour Abysmal Dawn et parfait pour Death To All
Lights : sympa
Affluence : presque sold out
Ambiance : excellente
Moment fort : Death To All
Photos : non. Vous direz merci à Bob, ce brave organisateur qui a jugé bon de supprimer quelques noms, dont le mien, de la liste des photographes et autres invités.

La tournée Symbolic. LA tournée de l’année, celle que tout fan de Death Metal ne voulait rater pour rien au monde, même si Massacre avait disparu de l’affiche entre-temps. Le line-up ultime, la section rythmique 24 carats. Et un passage en Belgique. Retour sur une soirée en plusieurs temps.

Après une interview très sympathique avec Stéphane Buriez et la suppression de mon pass photo par Bob (le « Bob du Biebob », comme on dit par chez nous), je passe par la caisse pour mon ticket et j’écoute d’une oreille plutôt distraite Thurisaz. Le son est bon, mais je suis loin d’être convaincu. Petite pause « Double B » (bière – burger) avant Loudblast.

J’étais bien placé, pas loin des barrières, et j’étais curieux de les entendre, vu que leur dernier album m’avait davantage séduit que les deux précédents. C’était court, très court. Trop court. Le son est très bon, la setlist est courte mais efficace (l’ouverture sur « A Bloody Oath » fait très, très mal) et on sent que le groupe est content d’être là. Chaque musicien se donne à fond et avec le sourire, le remplaçant de Hervé derrière les fûts fait un excellent boulot et Stéphane est bien en voix. Oui, cette fois, j’en aurais redemandé plus. Avec un tel son et une bonne setlist, Loudblast n’a pas fait de la figuration.

Abysmal Dawn, ensuite, a souffert de la qualité du son. Plus brouillon, pas assez puissant (les backings vocals du bassiste passaient presque systématiquement à la trappe), le son aura été l’ennemi des ricains dont le dernier album est pourtant plus que recommandable. Au final, j’aurai assisté à 2/3 du set et le sentiment dominant est la déception. L’ambiance était montée d’un cran avec Loudblast, elle est légèrement retombée sur Abysmal Dawn… Mais avec son line-up de rêve, Death To All aurait pu se passer de premières parties et chauffer la salle en 30 secondes chronos.

En un mot comme en cent : c’était sublime. Je voyais Death To All pour la troisième fois (la première au Neurotic Deathfest, la deuxième au Mass Deathtruction), et nous avons eu hier la synthèse parfaite des deux shows précédents : un line-up hybride, reprenant Gene et Bobby (qui avaient joué au Neuro) d’un côté et Steve et Max (qui avaient assuré la tournée européenne fin 2013), une setlist en béton, une ambiance presque intime (le Trix est une « petite » salle, ce qui renforce la proximité avec le groupe) et, surtout, un show sans temps mort (le petit film sur Chuck lors de la tournée 2013 ayant eu tendance à casser la dynamique du set). Le son est parfait, cent fois meilleur que celui d’Abysmal Dawn, les slammeurs s’en donnent à cœur joie, le groupe prend un malin plaisir à piocher ici et là des morceaux de chaque album et à les restituer avec une facilité et une efficacité insolentes. Si j’avais un seul reproche à faire, ce serait la prestation de Max Phelps, un peu inexpressive, presque « passive ». Là où un Steffen Kummerer (qui a pris le poste de chanteur le temps d’un morceau et qui reprend régulièrement « Flesh And The Power It Holds » avec Obscura) fait un boulot excellent, là où un Matt Harvey – lors du concert au Neurotic 2013 – avait sorti une prestation pleine de passion et de punch (on aurait dit un gosse tellement il était heureux, et ça se voyait), Max fait presque figure de frontman « effacé », à plus forte raison quand le grand Steve monopolise la parole entre les morceaux pour introduire la chanson suivante. Ce n’est qu’un détail (vu qu’au niveau du chant, on pouvait difficilement lui reprocher quoi que ce soit), mais quand on frôle la perfection, le seul petit défaut ressort peut-être plus fort.

Au final, une excellente soirée. J’ai beau avoir l’impression que l’on essaie d’exploiter au maximum le filon DTA, je pense que je tiens déjà mon concert de l’année 2015.